Alors que Vincent/Finn accumule des pouvoirs, Klaus décide de protéger Cami en l’emmenant auprès de Hope et d’Elijah. Hayley avec l’aide de Jackson demande aux vampires de les retrouver dans la maison de Klaus pour discuter d’une possible et durable alliance, mais la situation menace de tourner au désastre quand un charme les retient tous à l’intérieur. De son côté, Rebekah est transférée dans le corps d’une sorcière et se retrouve coincée dans un asile d’aliénés avec pour seule alliée Cassie, ancienne compagne de Davina.
Après la pause hivernale, The Originals se devait de ne pas faire retomber les enjeux savamment orchestrés dans les épisodes précédents, et avec un flot ininterrompu de rebondissements, elle y parvient presque parfaitement.
D’un côté, nous avons Vincent/Finn qui fait tout son possible pour récupérer le maximum de pouvoir avec des plans réfléchis infligeant de sérieuses pertes à ses ennemis, bien que — comme dans The Vampire Diaries – la mort ne semble jamais définitive. Il continue par la même occasion à essayer de découvrir le secret de Klaus pensant, à raison, que l’exploitation de cette faiblesse lui assurerait la victoire. Même si le scénario est bien écrit, la réussite de cette intrigue est surtout due à l’excellent travail d’interprétation de Yusuf Gatewood et lorsque la série prend un virage inattendu dans Save My Soul (2.16), on en redemande.
Cependant, tous les frères Michaelson ne sont pas traités de manière égale surtout lorsqu’il est question de Kaleb/Kol. Ce dernier ne semble exister qu’à travers ses relations avec les autres – Klaus et Davina en tête – ce qui est déjà plutôt dommageable, et toute la storyline autour de sa vengeance auprès de Rebekah retombe aussi vite qu’un soufflé. Le jeune homme, perdu dans sa propre famille, épuise par sa capacité à passer d’un camp à l’autre, amenant que peu d’intensité dramatique lors de sa disparition dans I Love You, Goodbye (2.14). Quant à sa compagne Davina, qui avait repris quelques substances dans la première partie de saison, elle est à nouveau utilisée pour boucher les trous ou trouver quelques solutions magiques, quand elle ne disparait pas totalement d’un épisode.
Elijah, lui, s’en sort bien mieux dès lors qu’il quitte sa retraite pour réintégrer La Nouvelle-Orléans, même si l’évolution de sa relation avec Cami était très sympathique à suivre. Son retour, intégré dans la série suite à un combat épique dans The Devil is Damned (2.13), redistribue les cartes au niveau des responsabilités et permet la mise en place d’une nouvelle intrigue le concernant, entrainant Marcel et les vampires à ses côtés. L’ancien roi de la ville reprend ainsi des couleurs comme Gia que l’on prend plaisir à connaitre.
L’intrigue de Klaus a, quant à elle, autant de tournures que le vampire a de changement de points de vue. Si la mise en place d’un plan veillant à la sécurité de sa fille réveille ses plus grands instincts de perversité – à l’image de l’épisode Sanctuary (2.12) –, les signaux commencent à se mélanger lorsque sa volonté d’être en charge prend le dessus, oblitérant par là même le but premier. Même si le personnage parait être lui-même, son obsession à vouloir semer le doute chez les loups semble correspondre plus à une volonté des scénaristes d’amorcer de nouvelles storylines plutôt qu’à la pensée rationnelle d’un chef de guerre. Mais dès lors qu’il s’agit de sa réaction face à Freya, sa sœur depuis longtemps disparue, il fait preuve de rationalité qui donne à penser que tout espoir n’est pas perdu.
Cette sorcière Mikaelson ramène du sang neuf dans cette famille qui compte sans cesse de nouveaux membres toujours en vie. Si son introduction via Rebekah est surprenante et très bien amenée, son interaction avec Finn/Vincent est impeccable. Riley Voelkel (The Newsroom) excelle dans son interprétation de sorcière immortelle et Freya s’intègre alors parfaitement au sein de la famille de vampires. Quant à sa leçon de charme auprès d’Elijah et de Klaus, malgré les flashbacks judicieusement placés, on peut se demander ce que cache réellement la jeune femme et quelle sera la place de Mikael dans la confrontation à venir.
The Originals fait également un très bon travail avec Rebekah qui, affublée d’un nouveau corps, peut réintégrer pleinement les intrigues de sa fratrie. Si l’épisode Gonna Set Your Flag On Fire (2.10) nous introduit auprès de l’ex-vampire qui n’a rien perdu de sa superbe et qui compte bien restée en haut de la chaine alimentaire, They All Asked for You (2.15) est là pour lui rappeler que les obstacles vont être nombreux. Rendre sa mortalité à ce personnage a donc relancé les enjeux, incluant sa relation avec Marcel. De plus, il est à noter que la jeune Britannique Maisie Richardson-Sellers fait un excellent travail.
La dernière intrigue de taille concerne le couple formé par Hayley et Jackson, et les retombées que leur mariage apporterait à la meute de loups avec le partage des pouvoirs de la jeune femme. Si sa relation avec Elijah apparait plus difficile suite à leur rapprochement dans le dernier opus de décembre, les scénaristes ne préfèrent pas, pour notre plus grand plaisir, jouer trop longtemps sur un possible triangle amoureux. Les épisodes avant mariage essaient donc de construire une alchimie naissante entre les deux loups pour que la cérémonie ait l’impact émotionnel désiré. L’histoire est un peu longue et laborieuse à l’image de Brotherhood of the Damned (2.11), mais l’ensemble devient plus intéressant lorsque Jackson commence à se comporter en véritable alpha. À l’inverse, la Hayley après mariage apparait anesthésiée et moins combattive que par le passé.
Cette deuxième saison de The Originals affiche clairement ses ambitions en continuant de nous offrir des intrigues de qualités et des acteurs à la hauteur de la tâche. Malgré la présence de quelques longueurs et diversions inutiles, des scénarios originaux et une bonne gestion de presque tous les personnages attisent notre curiosité. À quelques encablures de la fin, on peut se demander ce que la série nous réserve pour sa dernière fournée d’épisodes.