Quelques mois avant le lancement de Mr Selfridge sur ITV, BBC One nous avait proposé une libre adaptation d‘Au Bonheur des Dames d’Emile Zola.
Diffusée en décembre 2012 et décembre 2013, The Paradise ou Bienvenue au Paradis raconte l’histoire de Denise, jeune femme fraîchement débarquée de sa province qui vient pour travailler avec son oncle. Malheureusement celui-ci ne peut se permettre de l’employer. En effet, les affaires vont mal depuis que le Paradise a ouvert ses portes juste en face de son échoppe de couturier. Le Paradise, c’est le premier grand magasin, celui où les femmes trouvent leur bonheur et là où Denise va décrocher un poste.
Entre camaraderies et coups bas, déceptions et bonnes idées, Denise va surtout faire la connaissance de Monsieur Moray, son nouvel employeur, à la fois plein d’entrain en ce qui concerne son magasin, mais aussi personnage très secret et taciturne depuis le décès de sa femme.
Quand le shopping est synonyme d’émancipation féminine
The Paradise est un drama plein de romantisme qui se déroule à l’époque victorienne. On y fait la rencontre de Denise, une héroïne que l’on pourrait penser campagnarde et naïve, mais qui se révèle futée et ambitieuse. Joanna Vanderham lui apporte une douceur qui la rend immédiatement attachante. Tout au long des deux saisons, elle va d’ailleurs incarner tous les aspects de la série : la romance évidemment, mais avant tout la place de la femme dans la société de la fin du XIXe siècle. Tout particulièrement dans le monde du travail où elle commence à prendre de l’importance, tout en subissant les valeurs patriarcales de l’époque.
Afin de mieux étayer son sujet, The Paradise va également le développer à travers d’autres personnages, tels que les collègues de Denise qui sont plus à la recherche d’un mari que d’une promotion. Miss Audrey (Sarah Lancashire) est la responsable du département féminin qui a dédié sa vie à sa carrière professionnelle et Katherine, une riche héritière qui ne se définit finalement qu’à travers l’homme qu’elle arrivera à épouser.
The Paradise, c’est aussi une histoire qui nous montre la naissance des grands magasins, de la notion de consommation et des techniques de marketing. Le tout emballé dans des décors pastel et poudrés et dont le résultat est un mélange à la fois suranné et terriblement moderne qui en fait tout le charme.
On emballe le tout dans une bonne dose de romantisme
Mais évidemment, ce qui la rend addictive est la belle histoire d’amour impossible entre Denise et son patron, Monsieur Moray (Emun Elliott). Elle reprend à la fois les codes du romantisme littéraire, mais arrive aussi à nous surprendre. Et puis on ne tourne pas en rond pendant des lustres — ce qui est aurait pu être aisément le cas — et la romance évolue entre les deux saisons, de la même façon qu’évoluent les personnages de la série.
L’une des grandes qualités de leur histoire réside dans l’alchimie qui existe entre les deux acteurs. Emun Elliott a quelque chose d’assez magnétique qui nous fait tomber sous son charme au même titre que Denise. Et réciproquement, on apprend à découvrir la jeune femme au même rythme que Moray. Cela nous permet de vivre la naissance de leurs sentiments et la frustration des obstacles qui se mettent entre eux.
Si la saison 2 s’est achevée sur une ouverture qui laissait espérer une troisième saison, elle ne vous laissera globalement pas frustrés à cause de la narration. Je ne peux donc que vous conseiller de pousser les portes de ce magasin, tout particulièrement si vous faites partie des nostalgiques de Downton Abbey ou de Mr Selfridge.
L’intégrale de The Paradise est disponible en DVD à partir du 9 novembre 2017 sous le titre Bienvenue au Paradis.
