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The Player : Le pari peu ambitieux de NBC (pilote)

The Player Pilote - The Player : Le pari peu ambitieux de NBC (pilote)

Il fut un temps où le jeudi soir sur NBC était estampillé Must See TV. Les années n’aidant pas, l’appellation a sérieusement perdu de son poid et a fini par disparaitre. Le network n’a visiblement pas l’intention d’organiser son retour triomphant. En tout cas, il n’est pas prévu pour cette saison.

The Player aurait même tendance à faire progresser la moyenne qualitative de la soirée dans le mauvais sens. La série de John Rogers et John Fox n’en souffre pas pour autant, car elle a clairement été pensée pour fournir un divertissement simple aux ambitions limitées. Le plus gros challenge n’était pas de vendre son concept, mais bien de montrer que toutes les excuses sont bonnes pour délivrer de l’action.

Rien de plus.

Philip Winchester ne prend donc pas de vacances. Après avoir éliminé quelques terroristes dans Strike Back, il suit Sullivan Stapleton sur NBC (celui-ci étant dans Blindspot) et reprend ses activités à haut risque dans The Player qui lui donne de bonnes raisons pour le faire, même si elles ne tiennent pas la route.

Le réalisme, l’authenticité ou la crédibilité sont accessoires dans le cas présent. C’est un choix qui est visiblement assumé et c’est ce qui sauve ce pilote du naufrage. Bien que Wesley Snipes se prenne un peu trop au sérieux, tout est fait pour véhiculer l’idée que le concept du show ne l’est pas. Il n’est donc pas consistant et tout le monde en a bien conscience.

Tout débute avec Alex Kane (Winchester) qui nous montre qu’il est une bonne personne, même si cela n’a pas toujours été le cas. Il a été sauvé du monstre qu’il aurait définitivement pu devenir par l’amour de sa vie, Ginny (Daisy Betts). Quand celle-ci se fait assassiner, Mr. Johnson (Wesley Snipes) et Cassandra (Charity Wakefield) font à Alex une proposition qu’il ne peut pas refuser.

C’est simple, ils ont les outils pour prédire des crimes. Une cliente d’Alex est sur le point d’être kidnappée par l’homme qui a tué Ginny. Il a pour mission de stopper ce criminel sans vergogne.

Tout ceci est présenté d’une manière théâtrale teintée d’un soupçon de ridicule qui n’échappe pas à Alex. C’est à ce moment que The Player dégaine sa meilleure arme : le temps est compté. L’action n’attend pas d’explications. La rationalisation n’a pas d’espace pour respirer et s’évanouit pour permettre à l’adrénaline de prendre le dessus.

Bien entendu, cela se veut étourdissant. Tout est fait pour que l’on accroche au suspense et que l’on profite du voyage en restant scotché à l’écran. Naturellement, l’épisode ne réussit pas réellement à délivrer quoi que ce soit pouvant atteindre ce résultat, mais la volonté d’y arriver est bien présente. Le souci est que cela n’est pas suffisant pour excuser le fait que les scénaristes ne font pas l’effort de considérer que l’on pourrait vouloir un peu plus.

On nous demande simplement d’avaler la formule du show et d’aller de l’avant. Sans surprise, on nous introduit les bases d’une mythologie qui n’a pas de sens pour tenter de nous faire croire qu’il y a quelque chose de plus, mais cela exige surtout que l’on s’intéresse à des personnages très mal dégrossis.

Concrètement, The Player a comme principal handicap d’arriver après trop de séries qui ont exploité les mêmes ficelles ces dernières années. Le scénario paresseux n’aide pas à imposer une différence qui suggérerait que nous détenons là le show qui sortira du lot. Il ne reste alors que le casting qui s’avère être relativement solide par rapport au reste de ce que ce pilote propose. À une époque où il y avait moins de séries, cela aurait été suffisant. Aujourd’hui, c’est trop peu.