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The Practice – Pilot (1.01)

The Practice pilote 1x01 - The Practice - Pilot (1.01)

Bobby défend Rachel Reynolds, une jeune femme accusée à la place de son frère dans une affaire de drogue. Lindsay s’engage dans une lutte difficile contre un fabricant de cigarettes et se retrouve face à son ancien professeur de droit.

En 1997, David E. Kelley lançait The Practice sur ABC, une série judiciaire sombre au premier abord qui nous montrait le travail d’avocats de la défense dédiés à leurs clients, innocents ou coupables. C’était quelques mois avant d’installer Ally McBeal sur la grille de FOX. Avec le temps, j’ai tendance à oublier qu’elles sont arrivées dans cet ordre, car chez nous, les aventures colorées d’Ally ont effectivement été diffusées en premier. Il faut dire que The Practice est une série moins sexy pour le primetime et elle n’a jamais réellement eu l’opportunité de trouver son public en France.

L’histoire se centre sur Bobby Donnell et ses associés, Eugene Young, Ellenor Frutt, Lindsay DoleJimmy Berluti n’arrivant que quelques épisodes plus tard et Rebecca n’était pas encore avocate. Ils sont donc des avocats de la défense qui n’ont pas la meilleure réputation qui soit et, pour maintenir leur petite firme à flots, ils doivent prendre tous les clients qui trainent.

C’est là une particularité bien marquée de The Practice, la défense des coupables et des innocents, car tout le monde a le droit d’être défendu et est innocent jusqu’à preuve du contraire dans le système judiciaire américain. Ces avocats sont prêts à tout et ils font justement tout ce qu’ils peuvent pour gagner. Plus tard dans la série, cela se retournera d’ailleurs contre eux.

Pour le moment, concentrons-nous sur le pilote. Le premier contact avec Bobby et Ellenor se fait alors qu’ils arrivent au tribunal. Leur client apprend qu’il reçoit trois condamnations à vie et assume sans broncher sa tête de tueur patibulaire. Ça pose immédiatement le ton, et c’est en plus appuyé par la réalisation. Le temps a passé, mais l’énergie est toujours là. D’ailleurs, outre le fait que revoir le casting si jeune donne un coup de vieux, l’écriture, elle, n’a pas pris une ride. David E. Kelley affinait son style et, même si on a le droit à un discours comme il sait si bien les faire, ses dialogues les plus percutants se trouvent être ceux entre Bobby et Ellenor quand ils ne sont pas devant le juge. Les discussions stratégiques sont difficiles, tout particulièrement parce que cette fois celle qu’ils défendent est vraiment innocente. Perdre n’est ici pas une option, autant pour Bobby que pour sa cliente, car il a besoin de ça – psychologiquement parlant – pour pouvoir continuer à faire son travail.

À côté, nous avons d’autres petites affaires qui servent à nous présenter les différentes personnalités que l’on peut côtoyer chez Donnell et Associés. Lindsay est jeune et encore idéaliste, tandis qu’Eugene est expérimenté et imposant.

Donc, The Practice débutait peut-être il y a 15 ans (demain), mais son pilote est toujours aujourd’hui des plus pertinents. J’ai perdu mon intérêt dans la série à mi-parcours, mais je garde un bon souvenir des premières saisons et de l’approche rafraichissante de Kelley qui mettait de côté l’idéalisation télévisuelle du système judiciaire pour en offrir une vision moins manichéenne. Les dialogues étaient affutés et les affaires n’étaient pas gagnées d’avance – pour le meilleur et le pire.

Au final, The Practice mérite toujours d’être regardé et il est indéniable que même aujourd’hui, parmi les séries judiciaires actuelles, elle parviendrait à sortir du lot grâce à son ton et son style peu commun.