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Séries The Punisher Saison 1 : La vengeance dans la peau

The Punisher Saison 1 : La vengeance dans la peau

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The Punisher Saison 1 - The Punisher Saison 1 : La vengeance dans la peau

Après The Defenders cet été, Netflix revient avec une nouvelle série du MCU (univers cinématographique Marvel), The Punisher. C’est donc au tour de Frank Castle, ce personnage introduite dans la saison 2 de Daredevil qui avait tellement volé la vedette au diable de Hell’s Kitchen qu’il en a gagné sa propre série.

Dans Daredevil, on avait donc découvert un personnage sombre et torturé, un ancien militaire qui, à la suite d’un drame personnel, avait pris pour cible les différents gangs de New York, les décimant les uns après les autres dans un bain de sang.

On retrouve donc Frank — ou plutôt Pete Castiglione — qui tente de se faire oublier en occupant ses journées sur des chantiers et ses nuits à rêver à sa vie passée. Et alors qu’il pense que tout le monde le croit mort, il est contacté par Micro, un pirate informatique qui partage avec lui de nombreux ennemis et qui lui révèlent que les assassins de sa famille ne sont pas ceux qu’il croit. Les deux hommes aux personnalités bien différentes vont donc faire équipe pour débusquer les fautifs et chacun assouvir sa vengeance.

Ode aux antihéros

Jon Bernthal nous avait tous épatés dans son interprétation du Punisher dans Daredevil et c’est grandement grâce à lui que le personnage a pu obtenir sa série. On le retrouve donc ici avec plaisir dans ce rôle torturé, brut, sans les bons sentiments auxquels l’univers Marvel a pu nous habituer.

Si Matt Murdock, Danny Rand ou même Luke Cage veulent aider leur prochain et aiment se morfondre dans des remords à n’en plus finir, la noirceur de l’âme de Frank Castle a quelque chose d’à la fois authentique et terrifiant. C’est d’ailleurs bien ce qui fait de lui un héros très différents de ces collègues du MCU. Pas de pouvoir, pas de mission altruiste, pas de besoin de sauver New York. Juste l’envie viscérale de se venger pour ce qui lui a été enlevé. Et cet “égoïsme”, plutôt rare chez les héros de comics et qui rendait Jessica Jones assez peu aimable, nous fait ressentir une grande empathie pour Frank.

Apocalypse Now

Au delà de l’histoire personnelle du Punisher, c’est autour de l’univers militaire que se construit la saison. D’abord au travers de David, alias Micro (Ebon Moss-Bachrach) qui, après avoir découvert des bavures militaires à Kandahar, est obligé de se faire passer pour mort. Puis en parallèle, on suit le retour au pays de Dinah Madani, agent de la sécurité intérieure qui est persuadée elle aussi que l’armée a commis des exactions.

Toujours, dans cet univers qui ne fait pas vraiment l’apologie de l’armée américaine, on suit un groupe de vétérans qui tentent de survivre à leurs nombreux traumatismes.

Tout cela ne donne évidemment pas une bonne image de l’armée et, comme on utilise en plus des faits réels et d’un passé proche, cela ancre encore le scénario dans notre réalité, bien plus que les autres séries sœurs.

Violences crescendo

Évidemment, The Punisher est loin d’être parfaite et a tendance à tomber dans les travers des séries Netflix dont les démarrages semblent toujours un peu trop lents. Il est certains que, mise à part Frank et quelques apparitions de Karen Page (Deborah Ann Woll), tout le contexte est inédit et les bases sont à poser. La saison aurait sans doute mérité un ou deux épisodes de moins pour gagner en rythme, d’autant plus qu’au final on ne joue pas vraiment sur le suspense, mais plutôt sur l’émotionnel. Et de l’émotion, les trois derniers épisodes vont nous en donner. Car dans cette fin de saison, le héros n’est plus ni Pete Castiglione, ni Frank Castle, il est redevenu le Punisher et nous met face à une violence qui jusque-là avait été plus évoquée que démontrée.

Une violence que j’ai d’ailleurs rarement autant ressentie dans une fiction. Quelque chose de très brut, façon Banshee, mais avec le gore en moins, ce qui rend les scènes encore plus réelles. Si on a tardé à le voir, le Punisher n’a pas pour autant failli à sa réputation.

Punition ou pas punition ?

The Punisher est donc un bon spin off de Daredevil, car il repose sur un protagoniste qui avait marqué tout en continuant à le développer et à lui apporter un univers bien à lui sans empiéter sur les autres séries. Les autres personnages auraient sans doute mérité un développement un peu plus approfondi et moins attendu, mais le tout fonctionne bien. Et cela nous donne envie de retrouver Frank Castle pour une seconde saison, même si pour le moment rien n’est confirmé et que la saison pourrait être une fin concluante à son épopée vengeresse.