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Séries The Rain Saison 1 : pas le déluge attendu

The Rain Saison 1 : pas le déluge attendu

The Rain Saison 1 - The Rain Saison 1 : pas le déluge attendu

Avec The Rain, série de Jannik Tai Mosholt, Esben Toft Jacobsen et Christian Potalivo en 8 épisodes, Netflix s’enfonce pour la première fois dans les terres danoises et le fait au moyen d’un récit post-apocalyptique. On pouvait attendre beaucoup de cette série compte tenu de ses origines, les auteurs danois ayant régulièrement délivré des histoires prenantes et solides (Borgen, The Killing, Bron pour les plus connues). Malheureusement, cette petite nouvelle ne rejoindra pas la liste.

Dans un futur proche, le monde a été décimé par un virus transmis par quiconque entre en contact avec la pluie. Simone et Rasmus, sœur et frère, survivent dans un bunker jusqu’au jour où ils sont poussés à en sortir par un groupe de survivants qu’ils vont rejoindre, à leurs risques et périls. En quête d’autres âmes vivantes, mais aussi de nourriture, ils vont traverser le Danemark et découvrir qu’ils ne sont pas les seuls, mais que tout le monde ne leur veut pas du bien.

Comme dans tout récit post-apocalyptique, The Rain introduit une mythologie dès ses premiers instants qu’elle va tenter de développer en même temps que ses personnages. Ici, nous sommes donc à la recherche de réponses sur l’origine du virus qui semble lié au père de Simone et Rasmus et à une mystérieuse organisation appelée Apollon. Par une quête de nourriture contenue dans des bunkers (petit emprunt à Lost), la série nous fait voyager dans un Danemark désolé et les personnages vont aller de surprise en surprise tout en devenant un groupe uni.

Pourtant, cette mythologie peine à être inventive et à se forger sa propre identité. Par le virus décimant la population, on pense à Survivors, série britannique de 2008 au pitch et au déroulement étrangement similaire. Elles partagent également la recherche d’un vaccin par un des personnages, ici Rasmus, immunisé. Par sa réflexion sur la saturation de la population et des ressources, elle emprunte à Utopia, autre série britannique bien plus détonante. Enfin, par sa réflexion sur la nature humaine et ses bas instincts, on pense évidemment à The Walking Dead, lutte incessante pour survivre en milieu hostile.

Heureusement, The Rain parvient à se démarquer un peu grâce à ses personnages. Martin, Patrick, Lea, Jean et Beatrice constituent le groupe que rejoignent le frère et la sœur et, aux moyens de flashbacks (procédé un peu usé jusqu’à la corde désormais), nous allons comprendre leurs peurs, leurs réticences à faire confiance dans cette société à reconstruire. La série ne tire pas la corde du triangle amoureux, établissant rapidement les relations qu’ils vont tisser entre eux et parvient même à avoir un discours intéressant grâce à Patrick et sa peur de la solitude entraînant le rejet inconscient des autres, l’obsession de Beatrice à s’attacher à quelqu’un pour ne pas être mise de côté ou à Jean et la culpabilité qu’il cache sous une apparence joviale.

Comme tout récit post-apocalyptique, la quête du groupe est autant l’occasion d’une introspection sur l’humain qu’une histoire faite de dangers (et donc de rebondissements). La mort est bien sûr au tournant, mais peine à faire monter la tension à cause d’épisodes trop courts pour pleinement développer ses idées. Celui où ils rejoignent un culte par exemple, aurait mérité d’être plus profond et fouillé pour que la révélation finale ne soit pas si simple et non-événementielle. À l’image du final où les révélations s’enchaînent sur le virus, The Rain ne réussit pas à faire de son environnement un monde tangible où la peur s’installe et le mystère se développe.

Pour peu que l’on soit au fait de ce genre de série, The Rain se révèle alors prévisible malgré quelques bonnes idées ça et là et des personnages intéressants. Mais le tout est trop précipité et imprégné de ses consœurs pour captiver et, arriver au bout des huit épisodes, nous laisse sur un goût de pas assez, un agglomérat d’actes manquées ou avortées. Il reste que la saison est courte et se regarde facilement, ayant les mêmes défauts que toute série Netflix ou presque, un air anecdotique sans être mauvais.