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Séries The River : Il n’y avait pas de magie dans l’Amazone

The River : Il n’y avait pas de magie dans l’Amazone

The River Serie - The River : Il n'y avait pas de magie dans l'Amazone

mr not happy - The River : Il n'y avait pas de magie dans l'AmazoneIL Y A DES SERIES QUI NOUS ATTIRENT PLUS QUE D’AUTRES. IL Y A DES SERIES QUI NOUS DEÇOIVENT PLUS QUE D’AUTRES. CHEZ CRITICTOO, NOUS AVONS DECIDE PENDANT QUELQUES SEMAINES DE PARLER DE CE QUI FAIT MAL : CES CREATIONS QU’ON ETAIT PRETS A AIMER, MAIS QUI SONT PASSEES A COTE DE LEUR SUJET OU QUI N’ONT PAS SU REMPLIR LE CONTRAT.

De façon assez étrange, ABC a misé sur une série d’horreur pour animer son été 2012. La chaine semble être le dernier endroit où l’on irait chercher ce genre à l’époque et cela n’a d’ailleurs pas changé depuis.

Malgré tout, Oren Peli et Michael R. Perry, les hommes derrière les films Paranormal Activity, ont donc tenté leur chance en donnant le jour à The River qui se présentait comme étant une série d’action/horreur/fantastique. Sans surprise avec ces deux scénaristes, la particularité première du show était qu’il s’appuyait sur le concept du found footage. L’idée est de suivre le sauvetage d’une équipe d’explorateurs qui filmaient leurs aventures pour les besoins d’une émission TV.

Tout débute par la disparition du Dr Emmet Cole (Bruce Greenwood). Six mois après qu’il ait été déclaré mort, un signal de détresse envoie sa femme Tess (Leslie Hope), son fils Lincoln (Joe Anderson) et toute une équipe de sauvetage sur sa piste. Cette dernière se trouve être au milieu de l’Amazone et le groupe devra s’aventurer dans la Boiuna, une partie de la rivière qui est connue comme étant extrêmement dangereuse — c’est peu dire.

« There’s Magic out there! » – Emmet Cole

The River ne tarde alors pas trop à dévoiler les limites de son concept, à savoir, son manque profond de crédibilité. À dire vrai, on se demande si la débilité légère du scénario n’est pas totalement volontaire. En tout cas, elle est complètement embrassée par les scénaristes qui n’ont simplement peur de rien — et surtout pas du ridicule. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose au final, car il est préférable d’avoir un ensemble absurde qui s’assume qu’une suite incessante de tentatives ratées de crédibilisation. C’est homogène, ce qui n’est pas négligeable quand il n’y a que 8 épisodes.

Le problème est que l’approche ne devait pas pour autant limiter les développements des personnages. Il y a Tess et Lincoln, la femme et le fils d’Emmet qui sont là pour des raisons évidentes ; Lena (Eloise Mumford), la fille du caméraman d’Emmet et amie d’enfance de Lincoln ; Clark (Paul Blackthorne), le producteur de l’émission ; Kurt (Thomas Kretschmann), l’homme mystérieux en charge de la sécurité qui en sait plus qu’il ne le dit ; A.J. (Shaun Parks), le caméraman qui n’a pas signé pour ça ; Emilio (Daniel Zacapa) le mécanicien ; et Jahel (Paulina Gaitan), la fille d’Emilio qui a un penchant pour l’occulte.

Ils ont tous un rôle précis à tenir dans l’histoire et ne s’en éloignent jamais. Ils sont des clichés et certains fonctionnent mieux que d’autres, mais l’accent n’est globalement pas mis sur l’approfondissement de leurs personnalités ou de leurs relations, sauf quand il est question de tirer un peu de mélo de la situation.

À la place, nous avons de la magie noire et une ambiance aussi humide que glauque qui doit servir à faire peur. Sur ce plan, la réussite n’est que rarement au rendez-vous, mais il y a tout de même de l’idée derrière le recyclage de vieux concepts. Ce qui est le plus nuisible dans la majorité des cas, c’est le fait que l’on nous explique beaucoup trop de choses. L’approche est par moment didactique à l’excès afin de poser des enjeux qui étaient pourtant on ne peut plus évidents au point de départ.

De toute façon, The River ne marquera pas pour sa finesse ou pour l’intelligence de quoi que ce soit dans son propos ou dans son écriture. Par contre, si l’on se laisse tranquillement entrainer dans l’aventure sans tenter de réfléchir, le divertissement est vraiment au rendez-vous. Il est donc plus que recommandé de ne rien attendre de cette série, et surtout pas une fin, étant donné que celle qui est offerte est loin de conclure l’histoire, même si le mystère autour de la disparition d’Emmet Cole est bien réglé.