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The Shannara Chronicles : Le détour de trop (1.08)

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Wil et Amberle se lancent à la poursuite des chasseurs d’elfes pour sauver Eretria et quand leur piste les amène sur le territoire Troll, ils n’ont d’autre choix que de s’allier à un persévérant ennemi pour survivre. Pendant ce temps, le destin d’Eretria prend une tournure inespérée lorsqu’elle se retrouve au cœur d’une communauté humaine. À Arborlon, Ander doit prendre une décision concernant la succession de son père.

 Il n’y a rien de plus frustrant que de se rendre compte qu’un show prend son spectateur pour un idiot et ne respecte pas la promesse d’aventure des premières heures. En ce sens, The Shannara Chronicles s’amuse encore à gagner du temps et délivre probablement le pire qu’il était possible de produire deux épisodes avant la fin de saison. Ce n’est pas tant que l’idée de faire constamment des détours est foncièrement dérangeante, si cela permet d’en apprendre plus sur la quête ou l’univers, mais rien de tout cela n’est fait dans Utopia.

Il apparaît en fait clair que les scénaristes, non aidés par l’influence insupportable de MTV, n’ont pas la moindre idée de comment raconter leur histoire. Si leurs idées transparaissent bien au travers des thématiques abordées, l’exécution fait clairement défaut au propos.

Ainsi, il était intéressant de mettre Eretria (Ivana Baquero) dans une situation la plaçant face à la liberté dont elle a toujours rêvé et de faire un parallèle avec la quête qui lui a été imposé. Cela aurait permis de creuser les motivations du personnage et étant donné que son rôle semble presque plus important que celui de Wil, lui aurait offert la profondeur nécessaire pour faire grimper des enjeux dramatiques quand le moment serait venu. À la place, la ligne directrice de Utopia se perd dans un enchainement de situations grotesques ; elle est également noyée par le désir non dissimulé des créateurs de bien faire comprendre au spectateur que le monde dans lequel évolue nos héros était bien le notre, il était une fois.

Le problème est que cela est fait avec si peu de finesse que ça en devient niais au possible. Breakline (1.07), en comparaison, avait réussi à utiliser cette idée pour créer une atmosphère et une esthétique particulière. Là, l’inclusion de Star Trek, d’une fête sur fond de musique électronique ou d’un style vestimentaire entre le hippie et le cowboy a de quoi emplir de confusion. On ne peut pas vraiment en vouloir à MTV d’avoir imposé son quota de Rave Party mais son utilisation abusive, pour une série de genre qui plus est, est simplement déplaisante.

Ce qui n’est d’ailleurs pas aidé par ce qu’il se trame en parallèle. La situation à Arborlon est clairement dispensable tant cela ne vient rien ajouter de nécessaire en terme de récit. À ce stade, il est même difficile d’imaginer ce que la décision d’Ander ou l’apprentissage de Bandon vont bien pouvoir changer à la donne. D’un autre côté, Amberle et Wil jouent pleinement la carte de l’amour naissant et leurs quelques interactions, en plus d’êtres dégoulinants de niaiserie, ralentissent un ensemble déjà bien mollasson.

Finalement, Utopia loupe complètement le coche et passe à côté de tant d’opportunités que ça en devient presque impardonnable. Désormais, même si The Shannara Chronicles essaye de remonter la pente pour délivrer l’épique sur lequel devrait logiquement déboucher la quête de nos héros, il y a de forte de chance pour l’effet retombe comme un soufflé. Le show est passé par trop de détours pour parvenir à boucler l’ensemble de cette première saison convenablement, ce qui est bien dommage.

Ce qui force à conclure, que les scénaristes comptent sûrement sur une deuxième saison pour poursuivre la quête pour sauver l’Elcryss, au lieu de pousser The Shannara Chronicles vers de nouvelles aventures héroïques.