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Séries The Tick : Une parodie de super-héros qui décape

The Tick : Une parodie de super-héros qui décape

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The Tick group cast - The Tick : Une parodie de super-héros qui décape

La télévision n’est pas en manque de super-héros, ce qui explique certainement le retour de The Tick. Après tout, il est né dans toute sa gloire parodique en réponse au sérieux des comic books des ’80s, il pouvait bien injecter son sens de la dérision dans une industrie qui en a indéniablement besoin, ne serait-ce qu’à petite dose.

Ainsi, après la version papier, la célèbre série animée des ’90s et la version live de FOX en 2001, ce fut au tour d’Amazon d’offrir au Tick — incarné par l’excellent Peter Serafinowicz — une plateforme pour qu’il puisse combattre le crime avec son associé Arthur (Griffin Newman).

Une fois de plus, c’est Ben Edlund, le créateur du personnage, qui se charge de l’adaptation. Ce n’est pas un exercice inédit pour lui, puisqu’il a développé toutes les précédentes versions. Il y a d’ailleurs quelque chose de fascinant à le voir reprendre son duo et le remodeler à chaque fois de façon vraiment différente.

Aussi délirante que fût la version FOX, celle de 2017 sur Amazon Prime Video s’en est éloignée pour nous raconter une histoire somme toute plus substantielle, mais pas nécessairement moins excentrique. The Tick est donc un super-héros qui débarque en ville pour combattre le crime. Il croise rapidement Arthur qui cherche à prouver que The Terror (génial Jackie Earle Haley), le super-vilain responsable de la mort de son père, est toujours en vie, alors que tout le monde pense qu’il est mort depuis 15 ans.

Se composant au total de 2 saisons, The Tick est globalement un parcours initiatique, autant pour Arthur qui passe de simple comptable à véritable héros que pour tout ceux qui l’entourent, de sa sœur Dot (Valorie Curry) qui apprendra progressivement à embrasser sa destinée à la dangereuse Ms. Lint (Yara Martinez), une vilaine qui a le potentielle pour devenir une véritable super-vilaine, ou encore Overkill (Scott Speiser), une sorte de Punisher étrangement névrosé.

Ce dernier, comme d’autres personnages que l’on croisera dans cet univers aussi coloré que toujours légèrement absurde nous rappelle sans cesse que Ben Edlund est un auteur de comics qui connait les poncifs du genre super-héros et n’a pas peur de les satiriser – Marvel ou DC, personne n’est épargné.

C’est peut-être là que The Tick risque de perdre ses spectateurs. Ces éléments parodiques visent les amateurs du genre sans alourdir un récit pour les néophytes et, surtout, sans diminuer le voyage d’Arthur. Néanmoins, ils ajoutent une réelle dimension comique qui peut sans trop de surprise laisser de marbres ceux qui n’ont pas passé des années à lire des comics.

Cela dit, plus elle avance et plus la série laisse ses personnages prendre le dessus. Si l’on n’apprendra jamais grand-chose sur le grand bleu, il est le catalyseur parfait pour mener ceux qui le fréquentent à sortir de leur coquille et à grandir autant en tant que personne qu’en tant que héros (ou vilains), les rendant alors terriblement humains et attachants.

La seconde saison qui explore toujours plus l’univers des héros le démontre bien en approfondissant les doutes des uns et des autres. Même Tick en sortira grandit après avoir découvert que le monde n’est pas simplement gentils vs vilains et que taper sur l’ennemi n’est pas forcément la solution à tout, même si c’est la seule qu’il connait.

Ainsi, plus qu’un simple délire, The Tick est une sorte de maillon manquant entre les gros blockbusters et les petites histoires de héros urbains. C’est une comédie qui aime le meilleur et le pire des super-héros et le prouve en déconstruisant ses clichés pour autant s’en moquer qu’en tirer une aventure qui a du cœur et assez d’action pour ne jamais ennuyer.