Maintenant à Alexandria, Rick et Cie doivent s’acclimater à leur nouvel environnement. Le retour à une existence moins violente et dangereuse se fait difficilement pour certains d’entre eux.
Maintenant que le groupe s’est installé à Alexandria, chaque membre doit y trouver sa place et un long processus de réadaptation se met en place dans Forget. The Walking Dead se lance alors dans l’exploration de cette communauté qui permet de révéler encore plus les traumatismes des survivants.
Ayant perdu Bob et Tyreese dans un assez court laps de temps, il n’est pas étonnant que Sasha rencontre des difficultés à s’insérer socialement. Alexandria est une ville qui, après tout ce temps passé dehors, semble sortie tout droit d’un autre époque – celle où il n’y avait pas de zombies. La mise en avant de préoccupations superficielles pour certains membres de la communauté sert à mettre en valeur le fossé qui existe entre ceux qui sont à l’intérieur de ces murs depuis longtemps et les derniers arrivants. Sasha sert alors à illustrer le trouble que cette situation crée, la difficulté qu’il y a à baisser sa garde, la méfiance que l’on peut ressentir et les dangers qui accompagnent le style de vie d’Alexandria.
Si la jeune femme aide à véhiculer les émotions brutes que suscite la situation, The Walking Dead offre à travers ses personnages différents points de vue pour mieux analyser la manière dont se passe l’adaptation. Il est particulièrement intéressant de voir Rick, Carol et Daryl se préparer au pire tout en devant chacun trouver leur place au sein d’Alexandria. Si les deux hommes affichent certains dysfonctionnements sociaux qui rendent leurs gestes malhabiles et leurs doutes visibles aux autres, Carol est juste une comédienne hors pair. Et lorsqu’elle est menacée d’être découverte, cette dernière utilise à merveille la peur pour assurer ses arrières. Il y a quelque chose de fascinant à la voir jouer avec les apparences, ce qui est magnifiquement appuyé par l’interprétation sans faute de Melissa McBride – aussi parfaite en femme froide et calculatrice qu’en cuisinière faisant des cookies.
Forget est un épisode qui joue avec les doutes, tout en cherchant à faire baisser la garde. Là où les scénaristes s’affirment sans conteste est définitivement dans leur conscience de la façon dont, du côté téléspectateur, nous sommes devenus aussi méfiants que Rick et ses proches. L’équipe créative exploite alors cette notion en en faisant un véritable moteur narratif. Les personnages permettent d’approcher Alexandria sous tous ses angles, maintenant en vie les craintes à travers Sasha ou Carol, mais laissant aussi en partie espérer avec Daryl. Le développement de sa relation avec Aaron – qui apparait définitivement sympathique – se repose sur des éléments classiques, mais cette association est aussi étrangement efficace. Il est alors quelque peu dommage que l’épisode se montre terriblement évident dans ses métaphores (le pauvre cheval !) qui n’enrichissent pas vraiment l’histoire.
Les personnages de The Walking Dead s’installent donc doucement à Alexandria. Ce nouvel environnement permet de confronter les survivants à des situations différentes et entraine définitivement vers une possible reconstruction (au moins psychologique) qui est plus que nécessaire. Malgré le fait qu’il y a une mauvaise gestion de l’ensemble du casting principal ces derniers épisodes, cela permet d’injecter un peu de renouveau dans la série et entrainer les personnages dans de nouvelles directions plus ou moins alléchantes.