Après avoir survécu à l’hiver, les survivants menés par Rick s’installent dans une prison abandonnée. De leur côté, Andrea et sa nouvelle compagne de route, Michonne, rejoignent la petite communauté de Woodbury où le Gouverneur les accueille à bras ouverts. Rapidement, celui-ci se révèlera dangereux.
En termes d’adaptation, The Walking Dead se contente depuis le début d’emprunter des bouts au comic book dont elle est originaire, sans jamais suivre de près son histoire. Dans cet esprit, il y avait tout de même deux morceaux importants qui ne pouvaient pas rester uniquement sur le papier : le Gouverneur et Michonne. Personnages emblématiques de l’œuvre de Robert Kirkman, ils font donc leur entrée dans cette troisième saison, tout comme la prison, un lieu plein de promesses et de dangers.
Le Gouverneur devient rapidement le grand méchant de l’histoire. Peu est fait pour tromper le spectateur à ce sujet, seule Andréa se laissera séduire par cet homme plein de belles paroles. Mais quand on prend Merle (le frère de Daryl) comme bras droit, il n’est pas étonnant que ce que l’on cache ne soit pas très reluisant.
Quoi qu’il en soit, la saison tournera donc autour de deux points géographiques. D’un côté, Rick et ses amis s’installent dans une prison où ils trouvent de quoi assurer leur protection. De l’autre, il y aura Woodburry, une petite ville fortifiée dirigée par le Gouverneur. Au court de 16 épisodes, nous suivrons les deux camps s’évaluer et s’attaquer pour nous entrainer vers une conclusion qui n’en est pas totalement une.
La diffusion de la saison est cependant coupée en deux par AMC et cela se ressent sur l’histoire. La première partie misera avant tout sur l’action. Un nombre incalculable de zombies se fera donc exploser le cerveau. C’est une véritable boucherie durant laquelle nous trouvons le temps de voir le Gouverneur s’imposer en tant qu’ennemi intransigeant et vicieux. Il est intelligent et manipulateur, et il le sait bien. En tout cas, il finira par devenir une menace pour Rick et ses amis qui sont au bout du rouleau.
La seconde partie sera plus posée et retombera dans les travers de la seconde saison. L’histoire s’étire inutilement, les protagonistes parlent trop pour ne rien dire et certains sont sacrifiés pour offrir des rebondissements.
Globalement, nous n’avons pas le droit à un ensemble homogène, loin de là. Le problème n’est pas tant que la construction est gênante, mais que peu importe la forme adoptée, les scénaristes ne parviennent pas à s’éloigner de leurs défauts. Quand il y a de l’action, il y en a trop et pas assez de place pour le développement des personnages. Quand il n’y en a pas assez, les intrigues deviennent redondantes et soporifiques. Seul l’intérêt porté à Michonne et Merle aidera The Walking Dead à livrer du drama plus pertinent et plus subtil. Une bonne chose qui met malheureusement trop en avant le fait que les autres protagonistes réguliers de la série n’ont pas réellement le droit à des évolutions aussi intéressantes. Andrea s’imposera comme l’exception, mais ce n’est pas pour autant glorieux.
Dans la forme, cette troisième saison de The Walking Dead est inconsistante, donnant autant dans le meilleur que dans le pire, sans jamais parvenir à trouver le parfait équilibre. Dans le fond, on nous offre plus de substance qu’auparavant. Cependant, les quelques moments brillants sont trop au-dessus du reste qui est certes plus consistant que ce que la série délivra la saison dernière, mais qui est traité de manière toujours trop superficielle.
The Walking Dead s’améliore donc de façon indéniable, le Gouverneur ayant joué son rôle à merveille dans ce sens. Néanmoins, il y a encore du chemin à faire avant que le show ne parvienne à exploiter son véritable potentiel.