Après avoir capturé Michonne et Hershel, le gouverneur convainc son groupe d’attaquer la prison pour obtenir un lieu plus sûr. Alors que les survivants se remettent à peine de la maladie qui les a frappés, ils se retrouvent face à un violent conflit que Rick veut à tout prix éviter.
La fin du précédent épisode nous annonçait une nouvelle confrontation entre le Gouverneur et Rick. Il aura finalement fallu une demi-saison pour en venir là où la saison 3 aurait réellement dû s’achever. De là à penser que nous avons fait un long détour, il n’y a qu’un pas.
En attendant, Too Far Gone reconnecte ainsi à la bande dessinée de façon importante ; il renvoie directement aux évènements qui se déroulent dans le tome 8
(Made to Suffer), tandis que l’épisode en lui-même porte le titre d’un autre volume
– vu que, justement, Made to Suffer a été utilisé en saison 3.
Quoi qu’il en soit, Scott Gimple et son équipe ont clairement voulu donner vie à la sanguinolente attaque de la prison, si ce n’est que cette fois-ci, Philip vient pour prendre possession du territoire dans le but d’offrir un lieu plus sûr à son groupe. Après cela, on peut tout de même se questionner sur les méthodes employées, plus destructrices qu’autre chose.
Avant la bataille, il y a une légère réflexion morale à travers le discours de Rick qui tente d’assurer la survie des siens autant que possible. Bien entendu, celui-ci a des connotations légèrement étranges dans un épisode où Carol est évoqué. Au fond, Rick a simplement trop souffert et préfère opter pour une solution plus pacifiste quand cela est possible. D’une certaine façon, le gouverneur apparait presque posé comme une sorte de reflet de ce que Rick aurait pu devenir, surtout avec Hershel entre les deux hommes. Ce dernier a aidé à plus d’une reprise son ami à rester connecté à la réalité et à prendre les meilleures décisions possible. De son côté, le gouverneur était un homme psychologiquement détruit et personne ne semblait pouvoir vraiment le ramener sur une route moins violente. Au contraire, il laisse dans son sillage le chaos et la désolation.
Too far Gone finit ainsi par plonger dans un affrontement sanglant qui se doit de marquer la fin de la période à la prison. Les explosions sont bel et bien présentes pour nous mener à une destruction bien visible et une fuite inévitable. Ce qui était alors un refuge est transformé en quelques minutes en une zone de guerre où les balles fusent. On pourra regretter que la réalisation ne soit pas plus immersive, surtout avec des personnages dispersés à différents endroits (qu’a donc fait Michonne durant une partie de la bataille ?).
Sur un plan émotionnel, il y a bien entendu des pertes, qui ont des impacts variés. La mise en scène trop calculée viendra gâcher la première mort, pourtant fort importante, alors que Rick, bien qu’avec peu de temps, aux côtés de Carl, parviendra le moment venu à véhiculer vraiment sa détresse. Celle de l’ennemi sera aussi dotée d’une certaine symbolique, que ce soit dans la façon de reconnecter avec l’histoire de la BD ou d’exploiter ce qui a été construit au cours des deux précédents épisodes. À ce niveau-là, l’épisode se montre plutôt satisfaisant, et dans son ensemble d’ailleurs, il profite sans conteste du fait d’accomplir quelque chose qui était attendu pour se montrer majoritairement convaincant.
The Walking Dead achève ainsi sa première partie de saison 4 avec un épisode plus orienté sur l’action et la destruction. Il était donc fortement question de conclure une bonne fois pour toutes ce qui avait été laissé en suspens à la fin de la troisième ; pour ce faire, l’équipe créative se retrouve à reprendre des éléments de la bande dessinée avec un certain succès. Sans forcément être efficace à tous les niveaux, Too Far Gone fait ce qu’il doit faire comme il faut : mener à bien une partie de l’histoire de The Walking Dead pour entrainer la série dans une nouvelle direction.