Frère Mouzone confronte Omar dans une ruelle, la nuit. Après que chacun se soit menacé, ils finissent par baisser leurs armes. Maintenant, comment vont-ils s’organiser pour faire tomber Stringer Bell ?
« We don’t need to dream no more. » – Stringer Bell
Dans The Wire, quand un pas est fait, un évènement vient contrecarrer les plans. Le bonheur ne vient jamais seul, et tout finit par s’écrouler. D’habitude, l’avant-dernier épisode signe les arrestations. Dans le cas présent, il n’y en aura pas. Ici, il s’agit de réussir à tout connecter.
Quand Freamon réussit à comprendre que Stringer Bell et Barksdale n’utilisent pas les téléphones jetables, il faut alors découvrir le numéro de téléphone de Bell pour pouvoir le connecter à la chaine, et comme le dit Freamon, être « at the top of the mountain ».
La fin de la relation Barksdale/Stringer Bell est bien consommée, mais d’une façon assez étrange. La rupture a eu lieu, mais aucun n’est parti. D’un point de vue psychologique, les deux hommes sont trop liés, ils sont comme des frères. Pourtant, le fossé qui s’est creusé entre eux empêche irrémédiablement un nouveau rattachement.
Les évènements se sont faits pesants pour Russell Bell. Il découvre qu’il s’est fait manipuler par Clay Davis, et quand il veut le supprimer, Avon s’y oppose. De plus, Bell fournit des informations au Major Colvin, car pour lui, certaines limites ont été dépassées.
Pour Avon Barksdale, il doit prendre une décision quand frère Mouzone vient lui expliquer la situation. Il va alors vendre Stringer Bell.
Finalement, on aurait pu s’attendre à une séparation bien plus tôt, et c’est là où toute la complexité des personnages et la finesse de l’écriture ressortent. La rupture ne se fait pas simplement, la situation l’empêche, et chacun va devoir payer les conséquences de ses actes.
Le premier qui va en payer le prix sera Russell Bell. La police réussit à obtenir son numéro de téléphone et tout ce qu’il faut. Une parole de trop, et il le tienne. C’est donc la joie pour l’équipe de Daniels.
Une joie qu’on sait déjà de courte durée. La loi de la rue va sonner avant leurs actions, et frère Mouzone, accompagné d’Omar, va tuer Stringer Bell. Une fin sans artifices, froide et directe.
En toile de fond, le problème d’Hamsterdam, qui vaut le détour. Pour David Simon, la légalisation de la drogue est toujours apparue comme une solution à beaucoup des problèmes. Il est évident que cela mettrait un terme à la situation actuelle. À travers Hamsterdam, cette théorie est défendue, et personne ne peut tourner le dos au résultat. Le maire ne fait pas fermer la zone, et Burrell se refuse à être le bouc-émissaire. Alors, s’il doit en payer le prix, il ne sera pas le seul. Il contacte Carcetti, mais à la surprise de ce dernier, c’est de l’aide de Gray qu’il veut. Carcetti, sous les conseils de D’Agostino va mener l’enquête, et aller voir Colvin. Ainsi, il découvre la situation, la paix dans les rues, et une des zones d’Hamsterdam. Que va-t-il faire avec ces informations ? Franchement, il faut bien admettre que niveau politique, il est difficile de savoir comment les pions vont être avancés. Qui plus est, Carcetti vacille toujours entre le bien du peuple et son propre bien. Il veut faire beaucoup de choses, mais il est toujours trop brutal, et surtout D’Agostino est là pour canaliser son énergie et faire qu’il gagne des points, tant pis pour la morale de l’histoire. Difficile donc d’émettre une quelconque théorie sur l’aboutissement de cette intrigue.
Une nouvelle fois, tout est en place pour la fin. Les évènements s’enchainent avec justesse et la conclusion se fait pressante.