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The X-Files – Saison 5

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x files saison 5 - The X-Files - Saison 5

Mulder voit ses croyances les plus fortes ébranlées, alors que Scully va devoir s’ouvrir à l’inexpliqué pour pouvoir survivre.

Nous voilà à la Saison 5 (1997-98) qui est plus courte que les précédentes, ne comptant que 20 épisodes, car l’équipe de la série devrait cette même année produire un film, Fight The Future. Rencontrant toujours autant de succès, The X-Files s’aventure sur une voie nouvelle, tentant d’inverser les rôles entre Mulder et Scully, jouant avec les croyances de chacun, et surtout avec leurs doutes respectifs.

La mythologie

Les épisodes : Redux (5.01 & 5.02), Christmas Carol / Emily (5.06 & 5.07), Patient X / The Red and the Black (5.13 & 5.14) et The End (5.20).

Comme souvent, les épisodes qui développent la mythologie de la série vont majoritairement par deux, à l’exception du final qui se devait de raconter une histoire complète puisque le film lui fait suite.

Quoi qu’il en soit, cette saison 5 donnera à Scully le rôle central dans cette partie majeure de l’histoire. Il y a d’abord son cancer qui sera soigné dans les épisodes de reprise. Ensuite, on explorera de nouvelles répercussions de son enlèvement avec ce qui lui a été pris durant cette période dans Emily. Enfin, avec Patient X, elle sera placée au cœur de l’action, puisque qu’elle trouve sa place auprès de ceux qui ont précédemment été enlevés et qui sont ici de nouveau mis en danger. Il faut dire qu’après tout ce qu’elle a personnellement traversé, Scully finit par devenir la croyante, elle qui paraissait jusque-là incapable d’ouvrir son esprit à de nouvelles possibilités. Mulder n’aura pas vraiment le plaisir de profiter de ce revirement, étant donné qu’il s’engage sur la voie inverse, après que l’Homme à la cigarette ait bouleversé ses convictions les plus dures. Mulder doute et, pire, il ira jusqu’à mettre en question l’enlèvement de sa sœur qui est pourtant à la base de tout son travail.

Cette inversion des rôles ne sera pas constante ni totale d’un bout à l’autre de la saison, même si elle déborde occasionnellement sur les épisodes indépendants. Le season finale s’occupera de remettre les choses en place de manière superficielle, tendant plus à ignorer les récentes évolutions du personnage en les contournant qu’à tout justifier.

Au niveau des réponses qui sont soigneusement évitées, cette partie mythologie de la saison se montre assez riche. L’épisode Emily ne répond à rien, ne faisant que suggérer certaines idées, mais ne fournissant pas le référentiel nécessaire pour aller plus loin. Idem pour The Red and the Black dans lequel Mulder finit avec une légère amnésie.

On peut dire qu’à ce stade de la série, la célèbre mythologie commence à sérieusement devenir confuse et frustrante. Heureusement, Fight The Future s’occupera de remettre de l’ordre dans tout ça.

Pour finir sur cette partie, on notera l’arrivée de Jeffrey Spender, le fils de l’Homme à la cigarette, fervent opposant de Mulder qui est appelé à jouer un rôle plus important par la suite.

Unusual Suspects

La saison 4 avait Musings of a Cigarette Smoking Man (4.07) qui était consacré à l’Homme à la cigarette, la cinquième à Unusual Suspects (5.03) qui nous raconte les origines des Lone Gunmen.

L’histoire prend place en 1989, à Baltimore. Alors qu’il participe à une convention d’informaticiens, Byers rencontre une femme mystérieuse, Susanne Modeski, qui lui demande son assistance pour retrouver sa fille kidnappée. Il fera tout pour lui venir en aide, entrainant Frohike et Langly avec lui. C’est ainsi que le trio va se former. Les Lones Gunmen sont pris dans une conspiration qui les dépasse, menés par cette femme qui se trouve être recherchée, entre autres par Mulder.

Avant tout produit pour permettre à David Duchovny et à Gillian Anderson de travailler sur le film, l’épisode n’apporte finalement pas grand-chose pour les personnages, mais l’initiative est louable pour un trio rapidement devenu populaire et qui méritait d’être plus exploité. En plus, on peut apprécier la participation de Richard Belzer qui tient son rôle de John Munch dans ce qui se présente comme une sorte de crossover officieux avec Homicide: Life on the Street.

Monsters of the Week

Moins riche que la saison précédente au niveau des épisodes indépendants, tout particulièrement sur la fin, cette cinquième saison sera marquée par la participation de Stephen King et par quelques histoires qui sortent légèrement des sentiers battus.

Stephen King, donc, écrira un épisode nommé Chinga (5.10) en collaboration avec Chris Carter. Cela permettra surtout d’explorer le fait que Scully s’ouvre plus facilement à l’étrange, encourageant elle-même la police locale à s’orienter vers la piste la moins rationnelle. Cela dit, l’investigation tournant autour d’une poupée maléfique ne se montrera pas réellement très originale.

Autres scénaristes invités, William Gibson et Tom Maddox, des pionniers du Cyberpunk, nous offrent avec Kill Switch (5.11) une affaire de virus informatique qui a grandi pour devenir une intelligence artificielle terriblement menaçante. C’est une exploration des dérives futures des technologies émergentes à l’époque qui est effrayante et qui joue impeccablement avec les thématiques fortes de la série

À côté, nous avons The Post-Modern Prometheus (5.05) qui s’en prend à l’Amérique de Jerry Springer avec un hommage au monstre de Frankenstein, le tout en noir&blanc. L’humour est au rendez-vous, mais le décalage est trop important pour éviter la caricature, ce qui n’enlève rien au délire général.

Du côté humoristique, on peut compter sur Vince Gilligan qui livre avec Bad Blood (5.03) une nouvelle approche du mythe du vampire. Cela dit, c’est surtout la forme narrative qui rend cet épisode unique. L’histoire nous sera racontée du point de vue de Scully, puis de celui de Mulder. Les deux agents percevant de manière très différente les réactions de l’un et de l’autre, plongeant sans hésitation dans l’exagération. L’affaire reste non-classée.

Dans un autre style, Travelers (5.10) nous entrainera dans les années 50 et offrira une exploitation intéressante du maccarthysme et de ses dérives qui servent ici à camoufler une conspiration du genre que Mulder affectionne tout particulièrement.

Pour le reste, on notera le retour très peu inspiré de Robert Patrick Modell (déjà vu dans l’épisode Pusher – 3.17) dans Kitsunegari (5.08), l’excellente participation de Lili Taylor au très correct Mind’s Eye (5.16) et un tour en forêt meurtrier dans Detour (5.04) qui est plutôt réussi et qui contient la mythique scène dans laquelle Scully chante laborieusement pour la première fois Joy To The World.

En conclusion

Clairement perturbée par le tournage de Fight The Future, cette saison 5 compose avec les multiples absences de ses deux principaux acteurs, et ce n’est pas toujours concluant. Malgré tout, cela ne peut pas être totalement responsable du niveau qualitatif des plus irréguliers des épisodes.

L’inversion des rôles entre Mulder et Scully ne sera en tout cas pas très bien gérée – les affaires indépendantes ne suivant pas systématiquement cette direction. De plus, si voir Scully s’ouvrir à de nouvelles idées est intéressant et convenablement écrit, on ne peut pas dire que Mulder soit aussi convaincant quand il rejette en bloc tout ce qu’il défendait auparavant. L’ensemble n’est clairement pas aidé par la mythologie qui part dans tous les sens et qui arrive au point où tout semble se mélanger sans raison. Le problème de ce côté-là vient clairement des réserves des scénaristes qui ont gardé toutes leurs munitions pour le long métrage.

Même avec 4 épisodes de moins, on peut difficilement déclarer que le meilleur a été tiré de cette cinquième saison qui s’essouffle rapidement et se montre trop souvent conventionnelle là où elle aurait dû s’essayer à des choses plus ambitieuses, ce qui est plutôt décevant de manière générale.

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