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Séries This is Us Saison 1 : Place aux émotions

This is Us Saison 1 : Place aux émotions

this is us saison 1 - This is Us Saison 1 : Place aux émotions

Avec une première saison comprenant 18 épisodes, This is Us nous relate la vie de la famille Pearsons. D’un côté, nous suivons le couple formé par Jack (Milo Ventimiglia) et Rebecca (Mandy Moore) et de l’autre, nous suivons le quotidien de leurs trois enfants triplés maintenant adultes, Kevin (Justin Hartley), Kate (Chrissy Metz) et Randall (Sterling K. Brown). Par le biais de flashbacks, la série met souvent les situations familiales en parallèle en laissant toujours une grande place à l’émotion.

Après avoir créé un effet de surprise avec son premier épisode nous révélant à la fin seulement les liens existant entre les personnages, les scénaristes ont ainsi alterné entre passé et présent. Ils usent intelligemment de ces flashbacks omniprésents pour mieux disséminer des révélations.

Il est d’ailleurs appréciable de constater rapidement que This is Us ne relate pas son récit en deux lignes temporelles distinctes et évoluant à un rythme similaire. Les flashbacks ne suivent aucune temporalité, seul le présent est linéaire. Parfois, certains épisodes n’abordent pas du tout l’une des deux temporalités. Et dans ces cas-là, on ne ressent pas spécialement un manque vis-à-vis des autres personnages.

Ce choix de construction narrative vient surtout aider à porter un regard plus complexe sur une histoire qui est finalement assez simple. L’équipe évite alors de nombreux écueils et ne nous propose pas de rebondissements trop attendus. Si le dénouement du road trip entre Randall et William – son père biologique – était certain, le final quant à lui aura été frustrant tellement il n’est pas allé là où on aurait pu l’attendre !

À cause de la simplicité du récit de base de This is Us – l’histoire d’une famille américaine moyenne avec ses difficultés -, tout réside dans la construction et l’interprétation des personnages.

Cela affecte particulièrement Jack, le père de cette tribu. Il est omniprésent dans l’esprit de ses enfants et l’image qu’on en a dans les flashbacks est vraiment celle de l’homme idéal. Cette apparente perfection aurait pu être agaçante, mais ne l’est pas parce que le personnage est justement aussi attachant que plein de failles.

On peut cependant pointer du doigt un développement des personnages masculins plus poussés et réussis que pour les femmes. C’est ainsi que la Rebecca du passé est drôle et attendrissante, mais celle du présent est du genre détestable. On peut légitimement se demander si cet effet est voulu par les scénaristes ou accentué par le maquillage vieillissant et quelque peu encombrant au final pour Mandy Moore.

Sœur de la famille, Kate est adorable, mais également trop survolée. En comparaison, son petit ami Toby (Chris Sullivan) impose une certaine forme de complexité vis a vis des problématiques explorées dans leur couple. Qu’on nous la montre enfant, adolescente ou adulte, le seul sujet touchant Kate a été son obésité. Si le thème est vaste, le personnage finit tout simplement par manquer de profondeur à force de n’être abordé que sous un même angle.

De toute façon, cette première saison de This is Us aura été certainement, parmi les triplés, celle de Randall. L’exploration de sa relation avec son père biologique nous aura offert beaucoup des plus beaux moments de la saison. Il se démarque peut-être aussi parce qu’il est le plus original des enfants Pearson.

S’il a fallu du temps, j’ai tout de même bon espoir pour Kevin qui se développe enfin dans les derniers épisodes et dépasse l’unique thème de son complexe d’infériorité, aussi bien vis-à-vis de son métier que par rapport à son frère et à son père. L’introduction de son ex Sophie (Alexandra Breckenridge) relance véritablement tout l’intérêt du personnage.

Au final, This is Us nous offre un cadre idéal pour nous laisser aller à nos émotions. Si quasiment chacun des épisodes est arrivé à me tirer des larmes, la grande qualité de la série reste sa capacité à nous remonter le moral. Je retiendrais dans ce registre l’épisode 17 qui aurait pu être d’un pathos terrible et qui s’est avéré l’un des plus drôles et revigorants de toute la saison.

S’il est alors aisé de penser qu’il peut s’agir d’un drame familial construit pour faire pleurer dans les chaumières, This is Us va au-delà en mettant définitivement l’accent sur le dépassement de soi et l’épanouissement personnel. Des sentiments qu’on retrouve chez chacun des personnages et qui expliquent certainement la sensation de bien-être qu’on éprouve en regardant cette série.

C’est pourquoi je me réjouis de savoir que je retrouverai les Pearson pour une saison 2, et même une troisième déjà commandée.