Quand son meilleur ami se retrouve à la rue, Brett l’invite à se joindre à sa journée en famille avec également Tina, la sœur de sa femme qui est de passage en ville et qui se trouve dans une relation explosive qui va bouleverser la dynamique familiale.
Depuis leurs débuts dans le Mumblecore, les frères Duplass ont évolué dans le bon sens, en termes de talent – même en tant qu’acteurs, bien que ce ne soit toujours pas leur grande force. Néanmoins, thématiquement parlant, ils restent dans les eaux qui leurs sont familières, se focalisant sur les relations entre adultes devant apprendre à vieillir – si on veut synthétiser.
Dans son style, Togetherness est donc ce que l’on peut attendre des Duplass, et on peut même les retrouver en compagnie de leur vieil ami Steve Zissis. Malgré cela, puisqu’ils ont évolué sur le circuit indépendant, arriver sur HBO est en quelque sorte l’opportunité de toucher un nouveau public. Cela dit, il semble que l’occasion se soit présentée parce que la chaine, comme d’autres sur le câble américain aujourd’hui, cherche à exploiter au maximum la sensibilité caractéristique de la scène indé.
Les frères Duplass conservent donc une partie de ce qui fait leur style. On reconnait cela dans l’écriture, la réalisation et, bien entendu, dans le montage. La particularité de Togetherness est que l’histoire ne s’arrête pas au bout de 90 minutes et le challenge qui se pose véritablement est d’offrir plus qu’un gimmick artistique.
Avec ce pilote, des bases intéressantes sont introduites dans ce sens avec la constitution d’une conjoncture légèrement dysfonctionnelle qui ouvre la voie pour du mélodrame léger avec de l’humour et une touche de mélancolie.
L’intérêt principal de Togetherness se trouve cependant être son casting. Amanda Peet et Steve Zissis tendent à s’imposer naturellement dans chacune de leurs scènes, installant le ton du show autant que le rythme. En dépit de ça, Melanie Lynskey brille comme toujours, faisant de l’ombre à ses partenaires dès qu’on lui donne de quoi faire – ce qui est presque trop peu dans ce premier épisode.
On a donc affaire à un couple marié qui, dans l’intimité, rencontre quelques problèmes ; un acteur raté qui veut tout abandonner ; et une femme émotionnellement au bord du précipice. Cela promet du rire et quelques larmes, le temps qu’ils parviennent tous à trouver le moyen de remettre leurs vies sur les rails, ce qui risque de prendre un moment pour certains.
Cette saison 1 de Togetherness devrait alors avoir des choses à nous raconter, mais probablement pas tant que ça. Les thématiques ne sont pas très fraiches et il est clair que Jay et Mark Duplass sont plus intéressés pour l’instant par donner corps à leurs personnages que par véritablement offrir de la substance. Ainsi, si les jeunes quadragénaires voyant les derniers artefacts de leur jeunesse disparaitre peuvent certainement connecter sans problème avec ce que la série se propose d’explorer, on ne peut qu’espérer que l’humour du show permettra de délivrer plus que cela.
En attendant, le pilote de Togetherness forme une demi-heure sympathique qui pourrait presque se suffire à elle-même. Les Duplass n’étant pas les seuls à exploiter la sensibilité indé de leur style, l’héritage Mumblecore parait sur le point de devenir un véritable cliché sur le petit écran américain et cette nouvelle comédie HBO va devoir aller au-delà de ça pour rester artistiquement pertinente. Concrètement, la série pourrait être de bonne facture si elle parvient à ne pas ennuyer à la longue et qu’elle ne s’appuie pas trop sur son style pour perdurer.