Suite à un accident, Martin fait la rencontre d’un sans-abri qui possède la même obsession que son fils pour les chiffres. Ainsi, une femme en Afrique, un groupe d’enfants du même village, une Californienne se rendant à un festival vont voir leur destin influés sur celui des autres sans le savoir.
Plus que tout, Martin Bohm est animé par le besoin de communiquer avec son fils et chercher à comprendre la signification des chiffres. Il pose pour nous à voix haute beaucoup de questions qui sont plus que légitimes, mais qui pourraient bien devenir encombrantes avec le temps.
Il apparaît alors que Safety in Numbers est en partie là pour en mettre quelques-unes en repos et donner une nouvelle dimension au phénomène au cœur même de la série. Ainsi, dès que Martin rencontre un sans-abri qui nourrit la même obsession que Jake pour son fils, la fascination pour l’inconnu qui pourrait offrir une nouvelle compréhension à ce qui se passe est plus que palpable. Martin le suit donc et en définitive, il s’agira avant tout de soulager son fils, avec une acceptation du rôle qui lui incombe et des mystères qui l’entourent. Ce n’est pas pour autant que le show perd de vue l’exploration des capacités de Jake, ne serait-ce qu’en faisant quelques sous-entendus avec Teller. Pour le moment, l’homme était avant tout là pour servir plus ou moins de guide à Martin dans une certaine limite. Si l’épisode ne lui offre, encore une fois, pas beaucoup de présence, sa visite de l’établissement où se trouve Jake ouvre une porte sur son passé qui est clairement là pour lancer des pistes. Sa théorie semble lui avoir coûté pas mal, et il serait donc intéressant de voir exactement ce qui lui est arrivé, comment et pourquoi.
À sa façon aussi, Clea trouve une place plus concrète, l’épisode en révélant plus sur le type de relations qu’elle entretient avec sa mère. Dans un même registre, Martin rencontre une connaissance qui nous rappelle son passé de journaliste qui explique assez bien l’aisance qu’il possède en général pour entrer en contact avec les autres. En tout cas, tout cela laisse entrevoir l’impact de Jake sur son entourage sur une plus longue durée.
Jouant toujours sur des évènements que rien ne relie, mais qui se révèlent connectés à une échelle globale, Touch réussit ici à se montrer un peu plus habile avec la compétition de danse. La façon dont Martin influe sur le cours des évènements est bienvenue ; si l’histoire de la Californienne avec le danseur se révèle réellement superficielle, la partie en Afrique est suffisamment développée pour posséder la dimension nécessaire pour intéresser. Et puis, surtout, Safety in Numbers ne s’éparpille justement pas trop, la compétition aidant à créer des connexions de façon plus naturelle.
Avec ce nouvel épisode, Touch laisse en tout cas apparaître qu’elle possède plus qu’une formule et qu’elle a bien des ambitions. Voilà de quoi rassurer, car le procédé pourrait devenir lassant, mais il y a clairement des choses à explorer sur la durée, à commencer par un approfondissement plus pertinent de ses protagonistes et de la façon dont ils sont connectés les uns aux autres grâce à Jake.