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Transparent, saison 1 : Une douce explosion familiale

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Les Pfefferman n’ont jamais été une famille complètement unie ou normale. Alors quand Morton, le père de famille, décide de révéler le secret qui le tourmente depuis des années, tous devront faire des choix pour aller de l’avant dans le but de comprendre et accepter sa décision.

Transparent, nouveauté Amazon primée aux Golden Globes et créée par Jill Soloway, est tout à fait le genre de moment télévisuel inattendu et d’une qualité rare. Sans avoir à en faire énormément dès le départ et en se contentant d’un format court, la série développe les portraits entrelacés des membres de la même famille devant faire face à une annonce changeant radicalement la conjoncture établie. Un point qui n’a rien de très neuf sur le papier, mais qui dans son développement réussit le pari d’embarquer celui qui le voudra dans une aventure intimiste et définitivement rafraichissante.

Morton Pfefferman cherche à briser le mensonge dans lequel il s’est enfermé et qui ne le rendait pas heureux. Né homme, il s’identifie pourtant comme femme et choisit de sauter le pas pour vivre de la manière qu’il le souhaite. Pour ce faire, il doit néanmoins passer par l’étape de la révélation auprès de ses trois enfants, dans une quête de validation et de soutien.

Un point de départ ambitieux, qui prend tout son temps pour se développer petit à petit. Avec son format court, Transparent aurait rapidement pu tomber dans quelque chose de superficiel, mais parvient à l’éviter en ne se concentrant pas sur les questions de genre et d’identité. La famille est le cœur du récit, et c’est en priorité au travers des trois enfants de Morton, renommé Maura, que l’ensemble va réellement prendre forme.

Transparent s’organise alors comme une fresque de portraits juxtaposés qui s’imbriquent les uns aux autres comme les pièces d’un puzzle. Le tout dans le but de révéler de manière intime les conséquences présentes de leur vie passée auprès d’un père qui n’était pas heureux et qui d’une certaine manière les avait égoïstement abandonnés. Tous ont leurs névroses et semblent se complaire dans un égocentrisme justifié par les blessures d’incompréhensions qui prennent désormais tout leur sens.

Ce que l’on découvre est alors émotionnellement chargé, parfois drôle et terriblement attachant. C’est une famille qui paraît rapidement proche de ceux qui les écoutent et les regardent, comme si l’ensemble n’était qu’un journal intime divulgué à la face du monde, sans concession ni détour inutile. Un point très vite souligné par un jeu d’acteur sans aucune fausse note.

En fin de saison, Transparent laisse d’ailleurs sur sa faim, pour les meilleures raisons. Les derniers retournements de situation et ce front uni qui se dévoile contre toute attente, donne envie d’en découvrir plus. Jeffrey Tambor, par la fragilité et la force qu’il inspire à son personnage, parvient à intimer une certaine fidélité aux spectateurs, même si au final, il n’a jamais réellement été question de son cas, mais plutôt de celui de sa famille et de comment toutes ses décisions l’ont influencé. L’acteur ne vole dès lors pas le Golden Globe qu’il a remporté lors de la dernière cérémonie, tant il injecte une bouffée de fraicheur et d’espoir à toute cette première saison.

Du coup, il n’est pas difficile de dire que Transparent est une révélation. La série traite de ses différents sujets avec une habileté et une maturité qui n’était pas forcément attendue. C’est une véritable aventure humaine, qui ne juge jamais, qui ne cherche pas non plus à faire de l’explicatif ; elle se contente de simplement conter de la plus belle des manières cette fable moderne où les princes et les princesses ne sont plus ceux d’antan. Le show permet à Amazon de réellement s’imposer dans l’univers du petit écran de façon crédible et confortable.