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Séries True Blood True Blood : Religion sanglante (Saison 5)

True Blood : Religion sanglante (Saison 5)

True Blood Saison 5 - True Blood : Religion sanglante (Saison 5)

Eric et Bill sont prisonniers par l’Autorité vampirique et attendent leur sentence. Avec l’aide de Pam, Sookie et Lafayette ramènent Tara à la vie. Terry reçoit la visite d’un ami qui le convainc qu’il est en danger. Sam doit faire face au pack de loups-garous qui croit qu’il a tué leur leader. Jason est confronté au monde des fées.

L’histoire de True Blood est continue, même une fin de saison n’apporte pas réellement de conclusion et, à une exception près, on reprend tous les ans là où on s’était exactement arrêté. La qualité de la série est malgré tout extrêmement fluctuante. C’est probablement dû au fait que, justement, il n’y a pas le temps pour aider les personnages et les spectateurs à se regrouper et à faire face à ce qui pourrait arriver. Les enjeux évoluent presque sans arrêt et les storylines bonnes ou mauvaises se croisent en permanence, rendant l’ensemble parfois indigeste.

Tout ceci est bien entendu toujours le cas avec la saison 5 qui va mélanger un peu de tout, des histoires de vampires, de loups-garous, de shifters, de fées et d’humains – seules les sorcières sont au repos. Il y a tout de même un axe qui s’impose au cœur des 12 épisodes, une affaire de vampires et de religion qui bouleversera la conjoncture déjà instable qui pose les bases de l’univers de la série.

Bill et Eric se retrouvent donc face à la fameuse haute autorité vampirique et, après avoir négocié leur survie, ils vont nous entrainer dans un conflit qui divise en deux les sanguinaires créatures de la nuit. D’un côté, il y a ceux qui militent pour l’intégration des vampires dans la société humaine ; de l’autre, il y a ceux qui vénèrent la déesse Lilith et traitent les humains comme des bouts de viandes. Beaucoup de tergiversions et de bains de sang en découlera, mais pas vraiment du drama très palpitant. Le découpage de l’intrigue, comme celui de la majorité des storylines de la saison, impose un faux rythme qui devient rapidement agaçant. Cela n’est pas aidé par le fait qu’il est difficile de réellement s’intéresser à ces divagations religieuses qui manquent cruellement de pertinence, là où The Fellowship of the Sun en saison 2 apportait une métaphore certes grossière, mais pas dénuée d’intérêt. Le problème avec True Blood est peut-être qu’elle ne parle justement plus de grand-chose.

À côté, nous avons Sookie qui sera baladée à droite et à gauche, participant à plusieurs intrigues secondaires qui seront résolues à mi-parcours, ce qui lui permet de s’engager dans sa propre histoire liée à la mort de ses parents. Le souci est que tout ceci est clairement une introduction pour la saison 6 et il n’y aura pas de conclusion. Par contre, Jason en profitera pour réellement s’imposer. Il est comme Andy Bellefleur, il regagne la place qu’il mérite en montrant qu’il n’est pas aussi stupide qu’on aurait pu le croire. Les policiers de Bon Temps retrouvent leur honneur cette saison, et c’est probablement l’une des meilleures choses qui sera accomplie durant cette dernière fournée d’épisodes.

On ne peut pas en dire autant des loups-garous. Leur intrigue est au mieux périphérique et Alcide n’arrive pas vraiment à s’imposer, rendant l’ensemble relativement anecdotique et répétitif. Les loups auraient vraiment besoin d’obtenir du bon matériel scénaristique la saison prochaine.

Pour les shifters, c’est l’action qui prime – plus que les développements. Sam court dans tous les sens, se transforme sans arrêt et, comme Sookie, se retrouve impliqué dans à peu près tout. Étrangement, c’est assez bénéfique pour lui, car ça crédibilise sa relation avec Luna et on peut ainsi oublier ses problèmes de famille qui avaient trainé un peu trop longtemps.

Enfin, il y a Tara et Pam. Le duo est original, c’est le moins que l’on puisse dire. En tout cas, cette association permet aux protagonistes d’avancer, mais les deux femmes sont tenues un peu trop éloignées du centre de l’action pour réellement progresser aussi loin qu’elles le pouvaient. Il y a donc du gaspillage, mais cette relation apporta du bon, ce qui n’est pas négligeable, surtout pour ce qui concerne Tara dont la place dans la série devenait véritablement douteuse.

Au cas par cas, cette saison 6 exploite des petites choses qui ne sont pas inintéressantes, tout particulièrement pour les personnages secondaires. Malheureusement, l’exécution est globalement navrante à cause d’un surplus d’intrigues anecdotiques et d’un découpage peu inspiré qui n’aide pas à sauver les storylines qui avaient du potentiel au point de départ. Trop de twists n’ont aucun impact et trop peu de personnages aboutissent réellement quelque part.

On peut donc facilement retenir les bonnes choses accomplies ici, mais il est vraiment dommage que cela ne permette pas à l’ensemble d’être captivant, à défaut d’être enthousiasmant. True Blood se noie dans sa routine et sa structure narrative est en perdition.