Sookie contemple ses options lorsqu’elle découvre ce que ressent vraiment Bill. Eric et Pam se lancent dans une nouvelle entreprise. Jessica et Hoyt consolident leur union. La vie à Bon Temps se poursuit avec moins de tumultes…
Cette critique contient des spoilers sur la fin de la série.
Face à la débâcle que fut cette septième saison, il était difficile d’imaginer un ultime épisode de qualité. Si un retournement de situation était toujours possible, il y a tout de même des limites à ce que celui-ci aurait pu réaliser. C’est donc sans surprise que True Blood nous quitte sur une note loin d’être merveilleuse.
Comme Sookie nous le rappelle à sa façon, Bon Temps a été mis sens dessus dessous lorsque les vampires se sont fait connaitre et surtout, dans le cas de cette petite ville, avec l’installation de Bill, son grand amour. Leur histoire arrive finalement à une conclusion que l’on peut simplement qualifier de trop tardive. Cette romance aura été, comme bien d’autres intrigues de la série, étirée jusqu’à ce qu’elle ne possède plus de souffle. Il n’y avait strictement rien de plus à ajouter, mais les scénaristes auront trouvé le moyen de faire trainer cela en longueur au sein de cet épisode. Cela en devient douloureux de voir Bill ne pas obtenir ce qu’il souhaite plus vite – soit une libération que l’on attend autant que lui.
Bien évidemment, avant que Bill ne trouve enfin la paix, l’équipe créative compte tirer autant qu’elle peut sur la corde émotionnelle. Voilà donc la raison du retour de Hoyt, se retrouvant maintenant définitivement coincé à Bon Temps par amour pour Jessica. Comme s’il y avait un carnet des charges à remplir, Thank You nous offre un mariage qui n’est regardable que grâce aux invités (Arlene découvrant la maison de Bill étant presque un des meilleurs moments de l’épisode). Brigette fut introduite dans une optique similaire, étant avant tout là pour que Jason puisse enfin obtenir ce qu’il veut dans la vie.
Si True Blood parvenait encore à délivrer quelques notes de subtilités ou émotionnelles, ce fut à de très rares occasions. Les scénaristes ne savaient clairement plus quoi faire de la plupart de ses personnages, d’où une présence plus que réduite pour beaucoup d’entre eux. Tara est évoqué, présente en flashback, mais Rutina Wesley n’aura pas le droit à une ultime apparition (ce qui est étrangement triste). Peut-être est-ce mieux ainsi plutôt que d’occuper la place de Sam ou de Lafayette, qui font acte de présence pour la scène finale.
Il faut se tourner vers Pam et Eric pour retrouver un peu du ton quelque peu irrévérencieux de la série. Le duo résout enfin son problème avec les Yakuza, ce qui aurait pu être fait quelques épisodes plus tôt déjà. Les besoins de coller avec la fin, je suppose. Ensemble, ils vont donc faire fortune et continuer leurs activités à Fangtasia, les scénaristes n’auront au moins pas trahi l’esprit de ces deux figures majeures du show. Étrangement, ils vont tout de même assez loin avec Sarah Newlin, qui en devient alors presque tragique – et c’était en plus dispensable.
Enfin, on peut tout simplement dire que tout est bien qui finit bien. À l’aide de quelques bonds temporels (ceux qui auraient pu être utile plus d’une fois au cours de la série), nous voilà à découvrir un futur plein de marmailles pour les personnages ou de vie de couple apparemment épanouie pour notre groupe de Bon Temps. Les enjeux étaient donc hautement réduits, voir quasiment inexistants ; tout aura été fait pour mener à ce point-là, soit créer une forme de stabilité sentimentale pour tout le monde ou presque – car c’était semble-t-il tout ce qui intéressait les scénaristes à ce niveau-là. Cela illustre mieux que n’importe quoi d’autre que True Blood n’avait définitivement plus rien à raconter, se contentant juste de mener ses personnages vers une happy end sans rien d’autres à côté. La « mort » de la série est donc bienvenue, elle est avant tout un soulagement, et on peut tourner la page avec malheureusement beaucoup trop de facilité et sans nostalgie.