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Séries True Detective True Detective – Who Goes There (1.04)

True Detective – Who Goes There (1.04)

True Detective 1x04 - True Detective - Who Goes There (1.04)

Reggie Ledoux est désormais le suspect numéro 1. Toutes les preuves pointent vers lui, mais il est introuvable. Alors que Marty gère des problèmes familiaux, Rust propose une solution risquée pour faire progresser l’affaire.

Les trois premiers épisodes formaient clairement un tout et, avec Who Goes There, on entre indéniablement dans une nouvelle phase de l’investigation et de cette première saison de True Detective.

Tout a ainsi été mis en place pour que ce qui se produit dans cet épisode ne paraisse pas soudainement parachuté de nulle part. La construction, aussi bien des personnages que des codes régissant l’univers dans lequel ils évoluent, a été soigneusement planifiée pour nous entrainer à l’endroit où l’on se trouve à présent.

Cela dit, Who Goes There ne se contente pas de dévoiler son jeu de but en blanc. L’intrigue est construite en deux temps. La première partie positionne Martin au premier plan, alors que sa vie de famille se désagrège et qu’il peine à garder le contrôle, tandis que la seconde se centre sur Rust qui se place volontairement au cœur d’une situation à haut risque.

You are like the Michael Jordan of being a son of a bitch. – Hart

Le scénario veut ainsi jouer avec les deux faiblesses des personnages. Comme l’a fait remarquer Rust il y a peu de temps, lui et son partenaire ne sont finalement pas si différents que ça, leurs obsessions ne sont pas fixées sur les mêmes choses, mais elles les rongent d’une manière similaire. C’est là que l’intrigue nous entraine, dans ces obsessions dévastatrices qui poussent les deux détectives vers une forme d’autodestruction. La différence entre Cohle et Hart se trouve dans le fait que l’un des deux veut volontairement s’engouffrer dans cette voie, tandis que l’autre désire en sortir avant tout.

En tout cas, cet antagonisme nous offre un épisode sans concession qui nous force à nous questionner sur les limites que les deux policiers sont prêts à franchir. La partie se déroulant en 2012 n’est d’ailleurs là que pour mettre en avant les mensonges servant à camoufler la dérive, prouvant que Martin et Rust se sont, à partir de ce niveau de leur enquête, unis pour le meilleur ou le pire. Pour Papania et Gilbough, il est clair que quelque chose s’est produit, mais si nous découvrons la vérité, eux ne peuvent que tenter de la deviner. Cela change certaines perspectives, tout particulièrement vis-à-vis du possible retour du tueur. À ce stade, on ne peut que se demander ce qu’il va véritablement se produire jusqu’à l’arrestation de Ledoux et comment cela a été inscrit dans le rapport officiel.

True Detective se complexifie encore un peu dans les portraits qu’ils dressent, plus qu’au niveau de l’histoire que cette saison 1 raconte. Il est d’ailleurs légèrement regrettable que Martin se comporte comme il le fait avec Maggie, car l’exploration de ses démons se voit occultée par une dose de banalité. Certes, les acteurs parviennent à entretenir une retenue qui évite à leurs scènes de virer à la caricature, tout particulièrement Michelle Monaghan qui affiche une froideur incisive qui fait la différence, mais on aurait pu à ce stade espérer que leur histoire suive une route moins conventionnelle. D’un autre côté, comme l’avoue à demi-mot Marty, ne pas s’engager sur cette route était possible, mais il se voilait trop la face pour le réaliser à temps. Au final, ce passage était obligé, alors autant le prendre de front sans chercher à l’esquiver. D’ailleurs, la réaction de Cohle aide toute cette storyline à ne pas s’étendre plus que nécessaire.

Quoi qu’il en soit, Who Goes There est volontairement déséquilibré, jouant sur les forces et faiblesses de son duo de détectives pour nous emmener vers la partie la plus tendancieuse de cette affaire de meurtre. On entre donc dans le second acte de cette saison avec détermination et toujours plus de questions sur ce qui s’est finalement passé.