Après avoir fait face à Ray, Frank se lance plus intensément à la recherche de la femme pouvant le mener à l’enregistrement dont il a besoin. Paul remonte la piste des bijoux volés, tandis qu’Ani s’apprête à infiltrer une des fameuses fêtes où Caspere concluait ses deals.
Dans cette saison 2 de True Detective, les morts ne sont pas aussi inertes qu’on pourrait l’espérer. En fait, on peut même dire que certains ne sont pas ceux que l’on croit. Cela parait confus, parce que c’est le cas. Ray a tué le violeur de sa femme, mais celui-ci est devant lui à présent ; Le fantôme de Caspere cache bien ses secrets ; Ani mélange réalité et souvenirs traumatisants ; et Paul est sur la piste de bijoux qui passent d’une victime de meurtre à une autre.
On ne peut donc pas s’attendre à ce que l’intrigue devienne soudainement limpide, mais il est indéniable que nous atteignons un niveau où il va être difficile de rendre cette saison plus opaque en termes de mystères. D’ailleurs, la fin de ce sixième épisode – Church in Ruins – suggère fortement que le vent s’apprête à tourner.
Avant de découvrir où cela aboutit, les trois détectives et le criminel évoluent toujours autour de cette vérité qui leur échappe. Ils semblent avancer à tâtons, spéculant autant que possible sur ce qui pourrait les mener à cet élément déclencheur qui fera la lumière sur ce qui précipita la mort de Caspere. Trouver qui l’a tué se révèle être plus primordial que jamais, mais pour des raisons bien différentes de ce qu’elles étaient au point de départ.
Cette saison de True Detective s’est en effet beaucoup disperser, digressant d’ailleurs encore trop ici avec les histoires de familles de Ray, mais nous n’avons jamais perdu de vue Caspere. Le fait est qu’il a beau être resté le centre nerveux de l’investigation, il est devenu un symbole plus qu’autre chose – et un qui se montre assez difficile à appréhender.
Il en résulte donc cette impression que tout le monde avance à l’aveugle, chacun s’accrochant à un fil différent devant permettre de parcourir cette nébuleuse machination dont les contours sont toujours indiscernables à ce stade.
Church in Ruins aide quelque peu à tout recentrer, mais Nic Pizzolatto et Scott Lasser signent un scénario qui manque de fluidité, étant alourdi par trop de distractions. On nous demande d’être autant investis dans la bataille que mène Ray pour son fils que dans le business de Fank ou encore dans les traumatismes d’Ani. Malheureusement, on ne nous a jamais fourni de bonnes raisons de le faire pour chacune de ces storylines, ce qui donne l’impression que certains passages de cet épisode ne font que du remplissage.
C’est ainsi que, quand vient l’opportunité de pénétrer au cœur d’une des fameuses soirées dont on nous parle depuis le début, cela se fait presque dans la précipitation. On se retrouve à suivre Ani en infiltration qui navigue d’une pièce à une autre dans cette maison qui héberge ce qui ressemble de plus en plus à une simple orgie entre riches et prostituées. Tout ce brouille à l’aide de stupéfiants pour que la tension monte et des fantômes s’en mêlent. En quelques minutes, ce qui ne devait pas se produire se réalise, sans surprise, et il est temps de passer à autre chose.
Cette orgie mal mise en scène clôture donc un épisode qui n’aide pas réellement cette saison 2 de True Detective à devenir un minimum plus limpide. Church in Ruins met malgré cela en place des éléments qui devraient permettre de corriger le tir rapidement. Après tout, il ne reste maintenant que deux épisodes.