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Séries True Detective : Les poupées de paille (3.04)

True Detective : Les poupées de paille (3.04)

True Detective Saison 3 Episode 4 - True Detective : Les poupées de paille (3.04)

La gestation de cette saison 3 de True Detective fut longue et apparemment difficile. Il n’est pas très clair à quel moment Nic Pizzolatto a bloqué, mais David Milch (Deadwood) est venu l’aider pour le scénario de cet épisode 4.

Il n’est pas évident de discerner la participation de Milch du travail de Pizzolatto, car l’épisode ne délivre rien qui pourrait véritablement affecter cette saison et encore moins la faire soudainement progresser dans une nouvelle direction. L’intrigue évolue dans la continuité de ce qui a été fait précédemment, sans se presser.

Il faut dire qu’avec une durée de 67 minutes, il n’est pas surprenant que l’épisode semble un peu long, surtout que rien ne suggère un réel besoin d’étirer les choses. En fait, quelques coupes n’auraient certainement pas fait de mal.

Le moteur de cette saison de True Detective se trouve clairement être la mémoire de Wayne. Il y a des choses qu’il ignore, d’autres qu’il a oubliées. Ce qui est regrettable est que, au lieu de recomposer le puzzle avec lui, on suit l’intrigue de manière assez linéaire et ce que Wayne ne sait pas n’affecte en rien à notre compréhension pour le moment. Wayne et Roland explorent une possible connexion entre la disparition des enfants et l’Église dans les années 80, tandis que — de nos jours — Wayne réalise que les journalistes l’interviewant pourraient bien avoir de nouveaux indices.

Si on suivait l’histoire dans les années 80 avant d’enchainer naturellement sur les années 90, l’ensemble serait probablement plus immersif, car les sauts d’une ligne temporelle à l’autre sont avant tout des distractions.

Le souci est que l’on nous demande de nous intéresser à des éléments de l’investigation et de la vie de Wayne qui sont bien souvent sans incidence dans l’immédiat. Pizzolatto parait nous suggérer que l’on doit rester sur nos gardes, mais cela ne paie pas. Au lieu de cela, le développement de l’intrigue dans les années 80 — la partie la plus intéressante pour le moment — se retrouve affecté, étant ralenti sans raison par les frustrations d’un Wayne plus âgé.

Cela dit, on apprend à mieux comprendre Wayne ou, pour être plus précis, son mariage. Amelia à peu de temps pour briller de son côté, car elle est principalement là pour aider son mari à exprimer son malaise. Dans un sens, Roland tient une position similaire, mais son rôle dans la police lui permet d’avoir plus d’occasions pour justifier sa place dans le récit.

Nous n’avons pas beaucoup de questions à poser au sujet de Roland et c’est peut-être là un des problèmes dans la dynamique de cette saison de True Detective. Le point de vue de Wayne prime et, alors que l’épisode précédent laissait penser que celui de son partenaire viendrait le compléter plus naturellement par la suite, on fait ici marche-arrière.

En fait, une bonne partie de ce quatrième chapitre revient sur des choses déjà établies. Heureusement que l’enquête finit par trouver un nouvel élan dans la dernière partie, car au niveau des thématiques, la stagnation est de mise.

Il parait évident que Nic Pizzolatto a eu un moment de flottement. Alors que cette saison 3 de True Detective paraissait être sur le point de nous montrer ce qu’elle avait vraiment dans le ventre, le calme reprend le dessus. Heureusement que la fin est littéralement explosive, car il est temps que le scénariste dévoile son jeu.

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