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Vanity Fair : Le monde coloré de Becky Sharp (sur Chérie 25)

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vanity fair 2018 olivia cooke - Vanity Fair : Le monde coloré de Becky Sharp (sur Chérie 25)

Becky Sharp est une femme complexe qui se trouve au cœur d’une histoire sans héros. Elle reste la star de Vanity Fair, le roman de William Makepeace Thackeray, où l’on suit des personnes se battre pour des choses vaines. Elle est celle qui donne le ton.

Ce classique de la littérature britannique a déjà connu plusieurs adaptations (dont une en série en 1998 ou encore en film en 2004 avec Reese Whiterspoon). En 2018, ITV a donc revisité cette histoire sous la forme d’une série en 7 épisodes. Dans cette satire de la société anglaise de la première moitié du XIXe siècle, Becky Sharp est la fille illégitime d’une fille d’opéra et d’un artiste qui prétend descendre de la lignée de Montmorency. Elle compte bien se faire une place dans la haute société, et doit surmonter un problème pour y parvenir : son manque d’argent.

Becky Sharp (Olivia Cooke) est une femme intelligente, éduquée, belle et manipulatrice au possible. Elle agit pour elle-même, avec bien peu de sentiments pour autrui. Elle sert donc ses propres intérêts dans un univers souvent futile.

Gwyneth Hughes, qui signe cette adaptation de Vanity Fair, y injecte dès le départ des composants modernes — musique et carrousel à l’appui — qui explicite son approche. Le monde de Becky Sharp est un qui est artificiel, un où les gens sont consumés par leurs désirs personnels.

Sachant cela, Becky agit en conséquence. Elle n’est pas femme à se plier à certaines conventions, elle préfère manigancer pour obtenir ce dont elle a besoin et tracer son chemin, grimper les échelons malgré les obstacles qui se trouvent sur sa route et les désavantages que sa naissance ont créé. Becky ne compte pas laisser les codes de la société l’arrêter.

Vanity Fair explore dès lors l’angle théâtral de notre société, faisant ce point autant à travers des décors (où les effets spéciaux sont parfois bien visibles) que dans le jeu de ses acteurs aux intentions bien visibles. Sentiment encore plus accentué par le choix d’avoir chaque épisode introduit par Thackeray en personne (Michael Palin) — un procédé surfait néanmoins, dû à cette utilisation restreinte qui sert peu le propos de l’histoire.

Composée de 7 épisodes, Vanity Fair nous dépeint ainsi le destin de Becky, mais aussi de son « amie » Amelia (Claudia Jessie), de Rawdon Crawley (Tom Bateman), William Dobbin (Johnny Flynn) ou encore George Osborne (Charlie Rowe), pris dans la spirale que représente Becky — dans des vies faites de hauts et de bas, de montée et chute sociale, de nombreuses parties de poker… Un monde où chacun veut quelque chose de l’autre, parfois ignorant de ce que cela signifie vraiment de l’avoir avant de le perdre.

À l’arrivée, la nature manipulatrice de Becky est quelque peu éclipsée par son tempérament de feu qui donne le rythme à ce Vanity Fair. Cette adaptation sacrifie une certaine dose de complexité, voguant plus vers une mise en avant de la superficialité découlant de son approche énergique et colorée.

La mise en scène diminue également sans aucun doute l’ambigüité du comportement de Becky. C’est une arriviste, mais une arriviste que l’on voit à 10 km à la ronde présentement, une qui est qui plus est pour le coup bien moins cynique et douée qu’elle n’y parait.  Au final, Si cette version de Vanity Fair ne nous offre pas la plus fascinante des Becky Sharp, elle est certainement pétillante.


Déjà publié lors de sa diffusion britannique, cet article sur Vanity Fair (La Foire aux Vanités) est remis en avant à l’occasion de sa diffusion sur Chérie 25 qui a commencé samedi 10 octobre à 21h05, se poursuit ce samedi 17 octobre et est disponible en DVD et Blu-ray.