Le passage du temps est fluctuant dans Vikings. Nous faisons par exemple parfois des bonds importants pour passer ces longues périodes où les hommes de Ragnar n’ont pas de guerres à mener. Ce n’est pas ce qui se produit en ce début de saison 4, puisque nous reprenons au moment où les troupes de Ragnar reviennent à Kattegat.
Autant dire que nous n’avons pas manqué beaucoup de choses, mais il ne serait pas étonnant que la seconde moitié de la saison – puisqu’elle est coupée en deux blocs de 10 épisodes – fasse progresser l’histoire d’une autre manière.
En attendant, nous retrouvons Ragnar qui réalise qu’il n’est pas mort. Il devra encore patienter pour revoir Athelstan dont le départ a laissé un trou non seulement dans la vie du roi des Vikings, mais également dans la série. Il a été notre point d’entrée dans le show et, avec lui, nous avons embrassé cette culture différente et son leader charismatique. Dans un sens, nous avons assez appris pour ne plus avoir besoin de ce regard extérieur qui encourageait les explications et autres explorations.
C’est un changement qui est notable dans la narration de la série et qui résulte pour le moment à une isolation de Ragnar. Celle-ci donna naissance à la ruse qui permit de conquérir Paris, mais elle montre maintenant d’autres effets.
Fort de sa victoire, Ragnar est clairement en position de force auprès des siens. Malgré tout, il est affaiblit physiquement et plus d’un ont les yeux tournés vers le trône. Toute laisse penser que ce qui est à venir est la chute du roi. L’épisode ne s’appelle donc pas A Good Treason uniquement parce que Rollo affirme à sa façon son allégeance à la France.
En fait, cette reprise nous montre plusieurs leaders qui sont mis face à une forme ou une autre de trahison. En plus de Ragnar et Rollo, nous retrouvons aussi Kalf et Lagertha qui retournent à Hedeby pour se confronter à leur tour à ce type de problèmes.
Vikings nous a démontré plus d’une fois qu’un leader viking affichant ses faiblesses était un leader mort. Il est donc question de démonstration de force. Un moyen efficace pour faire le point au commencement d’une saison qui s’annonce charnière.
C’est également en suivant cette idée que l’on explique la route que choisit d’emprunter Bjorn. Il a réalisé que son père ne le voyait pas comme étant assez fort pour prendre sa suite et il décide de lui montrer qu’il a tort. L’ainé du clan prend donc son destin en main, ce qui suggère toujours plus que l’avenir de Ragnar est sombre. Après tout, il est affaiblit, il est normal que ceux qui veulent son trône s’affirment à présent.
L’idée que la série puisse dépasser le règne de Ragnar n’est pas nouvelle, mais découvrir si Michael Hirst réussira à la concrétiser et à véritablement emmener le show quelque part sans sa figure dominante est intrigant.
En attendant, Vikings reprend avec cet épisode qui, en s’occupant de poser des dynamiques fraiches, parvient à bien lancer la saison sans avoir besoin de promettre guerres et carnages. Une approche qui mise sur les acteurs et notre investissement dans l’histoire, ce qui témoigne de la confiance du scénariste dans ce qu’il a construit. Cela est prometteur pour la suite.