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Séries Que vaut Vingt-cinq, la bande d’irresponsables d’OCS ?

Que vaut Vingt-cinq, la bande d’irresponsables d’OCS ?

vingt cinq saison 1 ocs - Que vaut Vingt-cinq, la bande d'irresponsables d'OCS ?

Vingt-cinq, c’est une nouvelle série dix épisodes de 20 minutes diffusée sur OCS. C’est aussi l’âge de Jérémy (Bryan Marciano, créateur et personnage principal), Alex (Alexandre Boublil), Adrien (Pablo Pauly) et Jonas (Pierre Lottin), des potes aussi paumés que fauchés dans un Paris périphérique où ils errent. C’est déjà six épisodes d’ennui, une tentative qui n’est pas louable ni sur le fond ni sur la forme.

Le postulat de départ est simple et les six épisodes vus jusqu’ici n’en décollent jamais. Jérémy vient de se faire larguer et ne sait pas comment rebondir. Il quitte son job, trouve une nouvelle copine juste pour se sentir moins seul et se plaint. Tout le temps. Ses amis ne sont pas mieux. Vingt-cinq semble être la course lente et douloureuse (pour le spectateur surtout) de qui a le problème le plus ennuyeux.

Si la série veut interroger la masculinité sous toutes ses formes et la mettre face à ses paradoxes, elle ne réussit pas à complexifier son propos. On a rapidement compris, au bout de deux épisodes vraiment, que nous avons affaire à une bande de losers, incapable d’aimer correctement ou d’interagir avec le monde féminin comme il faut.

Mais l’absence quasi totale des femmes durant les six épisodes vus montre bien toute la vacuité du message véhiculé. Comment parler des rapports que les hommes entretiennent avec les femmes — et la société en général — si elles en sont totalement mises en retrait ? Le résultat est une réunion entre couilles qui se complait dans une auto-flagellation irritante et peu pertinente au final.

Tout au long de la série, nous suivons Jérémy — le pourtant pas mauvais Bryan Marcino — qui se lamente, se ridiculise, fiche en l’air sa vie et ses relations en s’enfonçant toujours un peu plus dans le pathétique. Il aurait pu être un bon second couteau propice à l’humour si les autres rôles parvenaient à le contrebalancer. Mais non, aucun ne peut le rattraper et certains font même pires.

Quand il s’agit d’aborder l’homosexualité, on en reste aux mêmes frontières de la masculinité à travers Jonas et sa difficile acceptation de sa sexualité. Ses amis n’en ont rien à faire, ce qui est censé changer le paradigme de représentation, mais ne fait que le perpétuer d’une autre manière. En ne montrant jamais un.e homosexuel.le en paix avec sa vie, dans une société qui ne le remet aucunement en question, l’acceptation n’avancera jamais et on continue alors ici à alimenter le débat. Le (petit) rôle donné à Vincent Dedienne, bien trop fin, n’aide pas à en maintenir l’intérêt.

Au bout du sixième épisode, le seul sentiment qu’il reste de Vingt-cinq est un profond ennui, teinté de vide. Si la série tente de dépeindre des personnages qui se perdent dans un monde nouveau et trop rapide, elle en oublie toute une frange (les femmes, les homosexuels, ceux qui réussissent à sortir la tête de l’eau) ou la dépeint avec une maladresse plus que confondante.

On voit surtout que la tendance des séries sur les vingtenaires/trentenaires dépressifs dans la lignée de Girls atteignent un point de non-retour. Elles ne font que ressasser et se regarder le nombril, ne créent plus rien et plutôt que d’exprimer un mal-être intime et social ne font que ressortir un égoïsme exaspérant, Vingt-cinq ayant le mérite de nous montrer qu’il faut désormais changer de système.