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Westworld : Dans le monde du Shogun (2.05)

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Westorld Saison 2 Episode 5 - Westworld : Dans le monde du Shogun (2.05)

À la fin de la première saison, Maeve découvre des robots du monde des Shoguns. Il est difficile de savoir si, à cette époque, l’équipe de Westworld ne voyait là qu’une opportunité pour faire un clin d’œil ou s’il était déjà envisagé d’aller explorer ce monde différent en saison 2.

Dans tous les cas, les scénaristes n’avaient plus trop le choix une fois que le public s’est mis à réclamer de manière presque excessive un voyage dans ce Japon fictif qui semble plus sorti d’un film qu’il n’apparait être basé sur la réalité. D’ailleurs, Lee Sizemore nous rappelle que le cinéma japonais et l’américain se sont mutuellement influencés. Certes, il livre son commentaire méta en admettant qu’il n’a fait qu’un copier-coller de son travail entre le Westworld et le Shogunworld (et probablement dans d’autres mondes), mais l’approche est étrangement satisfaisante. Il signifie également que tout ce que veut la majorité des consommateurs, c’est de voir éternellement la même chose.

Cette saison 2 de Westworld s’efforce pourtant de tout faire pour ne pas livrer encore et encore la même chose. D’ailleurs, les références incessantes à la saison 1 — et plus particulièrement à la personnalité des robots en saison 1 — sont là pour insister sur l’évolution. Il n’y a néanmoins pas besoin d’insister, elle est suffisamment visible à l’écran.

C’est notablement le cas pour Maeve. Nous la retrouvons là où nous l’avions laissé, face à un samouraï. Elle apprend rapidement à fonctionner dans ce nouveau monde qui lui permet de continuer à changer. Elle semble en effet avoir trouvé un moyen d’utiliser le fameux réseau qui connecte les hôtes entre eux à son avantage. Alors que ses compagnons de voyage doivent juste creuser un peu pour se souvenir qu’ils connaissent le japonais, car c’est inscrit quelque part dans leur code — et non utilisé pour leur rôle dans le western —, il n’y a pas grand-chose à faire pour imaginer des options prometteuses qui sont enfouies dans ce code de base que possède chaque machine.

C’est le genre d’idée qui rend Westworld captivante, car son univers est riche et plein de possibilités, il y a toujours matière à surprendre. Dans le cas présent, la surprise est ce qui découle de la paresse d’un scénariste. Maeve et les autres se retrouvent finalement face à eux-mêmes — version japonaise — et l’image qui est renvoyée les fascine autant qu’elle les effraie. Pour Maeve, c’est l’opportunité de mieux percevoir qui elle est en voyant une autre version d’elle-même se battre pour sa fille.

Il faut dire que ce périple dans le monde du Shogun a le mérite d’être aussi dépaysant que mouvementé, ce qui rend l’épisode suffisamment divertissant pour que l’on passe outre le fait qu’il sert en grande partie à ne faire qu’une transition pour Dolores.

En quelque sorte, l’épisode entraine l’intrigue dans un détour. Après tout ce qu’a découvert Bernard dans l’épisode 4, on pouvait s’attendre à ce que les choses s’accélèrent, mais l’histoire de Maeve est de plus en plus utilisée comme étant une storyline secondaire devant nous distraire en nous éloignant du cœur de la mythologie. On peut espérer que le personnage tiendra un rôle clé dans le futur, en particulier maintenant qu’elle gagne toujours plus de contrôle sur les autres hôtes, mais il apparait pour l’instant qu’elle doit surtout nous révéler l’étendue et les possibilités de ce monde. C’est un peu comme si Maeve était notre guide touristique. Elle nous délivre au moins un voyage émotionnel, rythmé et qui parait destiné à devenir épique.

Dolores par contre, développe sa relation avec Teddy avant de nous montrer jusqu’où son fanatisme l’entraine. Elle est Wyatt, un agent du chaos, et elle nous rappelle qu’il est difficile de savoir où la programmation commence et surtout où elle s’arrête.

Cette saison 2 de Westworld arrive donc à mi-parcours en continuant à tenir certaines des promesses faites par les créateurs du show, mais cela n’aide pas son intrigue centrale à passer à la vitesse supérieure. Néanmoins, si Maeve nous prouve quelque chose, c’est que la série pourrait probablement bien fonctionner avec une mythologie moins alambiquée à partir du moment où elle offre à ses personnages des quêtes identitaires fortes. Après tout, c’est en quelque sorte le but du parc au point de départ. Les clients paient pour être eux-mêmes et leur périple les aide à découvrir qui ils sont vraiment.

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