Dès le premier épisode, il a été établi que le parc Westworld n’était pas la même chose pour tout le monde. En quelque sorte, Westworld la série pourrait bien elle aussi devenir différente selon les personnes, même s’il apparait évident que la place pour les spéculations et autres interprétations risque de diminuer dans la seconde moitié de la saison.
Pour le moment, il est clairement question de jouer sur la différence entre fiction et réalité pour ceux qui sont dans le parc et ceux qui le font tourner. Plus que quelques robots – comme Maeve (Thandie Newton) – qui paraissent prendre conscience de leur propre nature et cherchent à comprendre ce qu’il se passe, il devient difficile de discerner ce qui est programmé et ce qui ne l’est pas.
En fait, après une pétrifiante scène entre Ford (Anthony Hopkins) et Theresa (Sidse Babett Knudsen), on peut commencer à se demander si ce que l’on interprète comme anormal n’est pas simplement le résultat d’une nouvelle ligne de codes. Concrètement, Ford n’a-t-il pas l’intention de mener à bien le travail de l’énigmatique Arnold. Une chose est indiscutable, contrairement à ce que certains pensent, il est bien tout puissant dans le monde qu’il a créé.
Dans celui-ci, il y a d’ailleurs encore beaucoup à découvrir. Au départ, Westworld paraissait destinée à nous parler de la nature humaine en utilisant cet endroit où tout est possible – sauf mourir, comme The Men in Black nous le dit – pour passer au microscope ce qui nous fait fonctionner. Cela pourrait bien être une des multiples diversions que l’on place sur notre route (et sur celles des clients).
En vérité, le parc est bien un lieu où des riches paient pour être tout ce qu’ils ne sont pas dans la réalité. Même le tueur incarné par Ed Harris est visiblement un homme qui sauve des vies quand il n’est pas en vacances. Néanmoins, cet épisode nous montre qu’il est question d’aller au-delà de simples quêtes identitaires.
Il faut dire que tout est fait pour que l’on comprenne que, dans le Westworld, tout n’est qu’un jeu. Entre Bernard (Jeffrey Wright) qui rappelle à Elsie (Shannon Woodward) de ne pas oublier que les robots ne font que suivre un programme et les clients qui n’ont que trop conscience du fait qu’ils n’ont affaire qu’à des machines – sans oublier la démonstration de Ford –, les scénaristes veulent que l’on fasse nous-mêmes la distinction.
Avec cela en tête, il devient alors temporairement plus aisé de voir les ficelles qui sont tirées. Par exemple, là où Dolores paraissait sortir du script à cause d’un bug, on peut distinguer la main de Ford. Le mystère est donc sa fameuse nouvelle grande aventure, une qui se tourne vers le futur et non vers le passé.
Il est possible également que Westworld soit plus simple dans son intrigue qu’elle ne le laisse paraitre. Le génie de la série est probablement que l’on nous a donné les clés, mais que nous n’arrivons pas réellement à les utiliser. Cela évoluant progressivement, cette première saison gagnera indiscutablement en intérêt au second visionnage quand on saura où regarder pour comprendre ce que l’on nous montrait réellement.
En attendant, pour nous comme pour ses clients, le Westworld est donc définitivement un jeu et la partie continue d’avancer avec une détermination qui ne faiblit pas.