La première saison de Westworld était restée assez énigmatique à propos du monde à l’extérieur du parc et des origines de ce dernier. La saison 2 a donc de quoi faire pour creuser cet angle et cet épisode 2 s’aventure ainsi de ce côté de la mythologie pour développer la logique que suit Dolores.
Cette dernière est de ce fait bien plus présente que dans le season premiere. On la découvre dans le passé alors qu’elle doit jouer son rôle comme tant d’autres pour convaincre Delos d’investir dans le parc, mais également à la tête de sa révolution, alors qu’elle ouvre les yeux de Teddy sur la réalité de son existence et recrute son armée.
Dans une des premières scènes de l’épisode, Ford faire une remarque à propos du favoritisme dont Bernard fait preuve à l’égard de Dolores. Il semble fasciné par elle, comme s’il cherchait à trouver dans sa vision du monde les traces d’une conscience qui n’aurait pas été programmée.
Cette fascination parait être celle des scénaristes et ils cherchent à nous l’imposer, mais Dolores n’est vraiment qu’un pion pour eux. Ils la déplacent pour nous fournir un point de vue à plusieurs niveaux de l’Histoire. Elle n’était pas là au commencement, mais presque.
En quelque sorte, elle doit être plus qu’une révolutionnaire dans la mythologie de Westworld, étant donné qu’elle est traitée comme une sorte de symbole — ce qui justifie d’une certaine manière le favoritisme.
Cela dit, cet épisode l’emploie avant tout pour illustrer son propos. Quand William convainc son beau-père d’investir dans le parc, il lui vend quelque chose qui aurait une grande valeur. Il met en avant que les clients agissent en toute liberté, débarrassés des menottes que la société leur fait porter. Ils révèlent leur véritable nature, car ils sont convaincus de ne pas être observés. Or, ils le sont.
Quand William délivre cet argument, il ne se rend pas compte qu’il est lui-même observé par Dolores et qu’elle est toujours là aux moments importants. Dotée à présent d’un accès à tous ses souvenirs, Dolores peut comprendre mieux que tous les autres la réalité dans laquelle elle vit.
On pourrait se dire que les scénaristes de Westworld n’avaient vraiment qu’une idée en tête avec cet épisode, justifier leur favoritisme pour Dolores. C’est clairement ce qu’ils font. Cela dit, suivre la quête de William — qui nous offre quelques surprises sympathiques — prouve qu’il est également question de donner corps à une course entre les deux parties. Dolores cherche à se rendre au même endroit que William.
Cet épisode nous les montre alors qu’ils tentent tous les deux de monter une armée, mais pas seulement, car les flashbacks encadrent les évènements de la saison 1 pour illustrer comment leur relation passée à jouer un rôle important — et pourrait continuer à le faire — dans ce soulèvement des machines.
Concrètement, ce second épisode trace des contours plus nets afin que cette saison 2 puisse développer de façon cohérente cette fameuse mythologie qui captive tant dans Westworld. Cela nous donne un épisode qui nous sort du parc pour mieux nous y ramener, ce qui est une approche bienvenue et enthousiasmante pour la suite, car cela illustre la volonté des scénaristes à véritablement étendre leur univers.
