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Westworld : Kiksuya (2.08)

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Westworld Saison 2 Episode 8 - Westworld : Kiksuya (2.08)

L’un des principaux problèmes de Westworld à cause de son concept est qu’il est souvent difficile de s’investir dans les histoires de certains hôtes. Elles paraissent parfois dénuées de conséquences, car même si les robots croient à leur réalité, on connait les limites de celle-ci.

Avec cet épisode qui nous raconte le long parcours d’Akecheta, leader de la Ghost Nation, ce problème n’existe pas. Comme pour Maeve, les scénaristes nous montrent un personnage qui réalise ce qu’il est et qui comprend, à sa manière, sa place dans ce monde. Ce qui est tangible pour lui n’apparait dès lors plus factice. Ses motivations servent plus que la mythologie, elles sont le moteur d’une histoire personnelle.

On reprend ainsi quand Akecheta récupère William qui a été laissé pour mort après la capture de Maeve dans l’épisode 6. Il le ramène dans son camp où l’on retrouve donc la jeune fille de Maeve qui est à son tour éveillée, prenant alors conscience de ses multiples existences. Akecheta lui raconte comment il en est lui-même arrivé à cette réalisation des années auparavant.

Si la mythologie de Westworld reste vague à cause de certains concepts qui peinent à devenir tangibles, on ne peut pas nier que les scénaristes ont bien planifié le déroulement de leurs intrigues. Remonter le temps avec Akecheta illustre cela.

Témoin d’évènements qu’il n’aurait pas dû voir, il va recoller les morceaux du même puzzle que nous, mais en le regardant du point de vue que Ford lui a donné en premier lieu. Le voir revisiter des passages qui nous ont déjà été exposés et croiser des visages familiers à travers les ans explique plus que les dialogues cryptiques de Ford.

Cela dit, l’intelligence de l’épisode ne se trouve pas dans la partie qui offre aux fans de quoi étoffer leurs théories, mais dans le développement émotionnel d’Akecheta. La fameuse Ghost Nation semblait être le genre d’idée introduite pour servir des rebondissements et rien de plus, mais cela est contredit dans le cas présent, car Akecheta n’était pas un meurtrier en premier lieu et être programmer pour en devenir un a créé un contraste qui le pousse à confronter qui il était dans sa « précédente » vie.

Comme pour Maeve, son passé lui offrant le plus d’attaches émotionnelles est devenu sa réalité. Les autres existences n’étaient que le mensonge qui renforça sa connexion à l’amour de sa vie. Plus on l’en éloigna, plus il défia sa programmation pour devenir quelque chose de différent.

Westworld n’a finalement pas trop théorisé sur l’intelligence artificielle, mais l’histoire d’Akecheta et celle de Maeve avancent dans ce territoire en suggérant que l’intelligence émotionnelle est ce qui sépare la machine et l’humain.

Quoi qu’il en soit, cela nous donne un épisode qui, bien que s’inscrivant dans la continuité de cette saison 2, s’impose presque comme étant indépendant du reste. Il nous sort de la guerre qui se déroule dans le parc pour nous raconter une histoire différente dans la tonalité et presque dans le genre.

D’une certaine manière, cet épisode 8 est une anomalie dans cette saison 2 de Westworld et l’on peut regretter qu’il n’y en ait pas plus de ce type, car cela démontre le potentiel narratif de la série et, surtout, le fait qu’il n’est finalement qu’effleuré à cause de son approche qui se concentre sur les grandes idées et pas assez sur les personnages.

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