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Wet Hot American Summer: First Day of Camp : Nos jolies colonies de vacances

Wet Hot American Summer fdoc - Wet Hot American Summer: First Day of Camp : Nos jolies colonies de vacances

Si Netflix commence à se faire spécialiste en résurrections de séries (Arrested Development, The Killing ou prochainement Longmire), cet été, le service de VOD a choisi de faire renaître un film, Wet Hot American Summer. Quatorze ans après sa sortie, cette comédie culte outre-Atlantique nous revient sous la forme d’une mini-série de huit épisodes, annoncée comme l’événement de la saison estivale par la plateforme.

Conforme à l’histoire du long métrage, le show nous ramène au Camp Firewood, l’été 1981, mais lors du premier jour de vacances, cette fois-ci. Wet Hot American Summer: First Day of Camp se présente dès lors comme une préquelle, choisissant de nous introduire les personnages en amont de l’intrigue dont la série est tirée.

Le camp s’ouvre alors et l’équipe accueille les nouveaux arrivants, tout en gérant leurs aspirations personnelles et frustrations sexuelles. La moelle épinière de Wet Hot American Summer reste de raconter les histoires absurdes et délirantes de ces animateurs en leur donnant plus de place pour s’exprimer – soit huit épisodes de trente minutes.

Si on retrouve l’ambiance et l’humour qui ont fait le sel du long-métrage, la mini-série réussit à donner corps à des intrigues plus consistantes. Une certaine cohérence dans ce délire excentrique se construit même, autant par les liens qui sont faits avec les personnages du film que dans les multiples storylines qui parsèment la série.

Il y a d’ailleurs quelque chose d’étrangement excitant à voir de quelle manière l’équipe scénaristique parvient à lier les deux formats tout en se moquant constamment du temps passé entre l’original et l’adaptation. Ce ne sont plus de jeunes acteurs qui jouent des ados, mais des quarantenaires qui reprennent leur rôle tout en autodérision.

Tout le casting du film est de retour et, alors qu’ils n’étaient en 2001 que des quasi-inconnus ou simplement des vedettes montantes de la scène comique américaine, ce sont en 2015 des poids lourds dans le paysage audiovisuel. Paul Rudd, Amy Poehler, Bradley Cooper, David Hyde Pierce… Il est même effarant pour certains de constater à quel point ils n’ont pas changé physiquement.

Même si Wet Hot American Summer: First Day of Camp pouvait se targuer d’un casting principal exceptionnel, ce n’est rien une fois que le défilé de guest stars débute avec Kristen Wigg, Josh Charles, Jon Hamm, Michael Cera, John Slattery, Chris Pine… Voir autant d’acteurs aussi talentueux que reconnus au mètre carré impressionne, d’autant qu’ils parviennent à remplir leur contrat : faire rire.

Si la série pouvait s’appuyer sur la nostalgie du long métrage ou la renommée de ses comédiens, elle n’en oublie pas de construire son délire aussi absurde que ridicule. Caricaturant l’adolescent américain et les films qui l’ont pris pour personnage principal dans les années 80, Wet Hot American Summer se transforme en sketch continu. La série ose tout, allant de l’humour graveleux et au-dessous de la ceinture à la référence subtile et cachée.

Tour à tour surprenante, consternante, hilarante et touchante, la mini-série réussit en peu de temps à créer un endroit où le récit se fait aussi grotesque que sincère. Les histoires parviennent alors à donner une cohérence qui manquait cruellement au film, probablement aidé par le format de binge-watching que Netflix encourage.

Si l’approche vintage et le 36ème degré de l’humour fonctionnent parfois en surrégime, cela n’entache en rien le plaisir pas si coupable que l’on a à sourire aux blagues crasses et à se décrocher la mâchoire devant les numéros parodiques que des acteurs très en forme – Christopher Meloni, Amy Poehler et Josh Charles en tête – nous offrent de bon cœur.

Il est possible que Wet Hot American Summer: First Day of Camp n’atteindra pas la renommée que le film semble avoir de son côté de l’Atlantique, mais elle parvient à délivrer assez de choses pour pleinement intéresser. Cet objet télévisuel loufoque et absurde ne se prend absolument pas au sérieux et c’est tant mieux. La série nous propose un véritable vent de fraîcheur qui se joue des codes et des tons pour faire rire de tout et, espérons, avec tout le monde.