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Séries Wilfred : Une série qui a du chien

Wilfred : Une série qui a du chien

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Wilfred serie FX - Wilfred : Une série qui a du chien

PeakTV - Wilfred : Une série qui a du chien À l’ère du Peak TV, Critictoo se lance dans un challenge « 52 semaines, 52 séries » en proposant une fois par semaine un retour sur une série terminée.

C’est l’histoire de Ryan et de Wilfred, le chien de sa voisine dont il doit s’occuper lorsqu’elle est absente. Pour Ryan, Wilfred ressemble et parle comme un homme dans un costume de chien. Pour tous les autres, c’est juste un chien.

Remake de la série télévisée australienne du même nom diffusée entre 2011 et 2014 sur les chaines câblées FX et FXX, Wilfred peut être qualifiée de comédie noire qui a du chien ou d’une stoner comedy à penchant philosophique, au choix. À l’image de son personnage qui lui donne son titre, la série dissimule son jeu en étant souvent bien plus que ce qu’elle laisse paraitre.

Wilfred est bien l’histoire de Ryan, un avocat dépressif qui décide de mettre un terme à sa vie. C’est après une tentative de suicide raté que ce jeune homme (incarné par Elijah Wood) se met à voir en Wilfred (Jason Gann) plus qu’un chien et à lui parler.

Mais que représente Wilfred, autre qu’être le meilleur ami de l’homme (ou dans le cas de Jenna, sa maitresse qu’il aime tant) ? Le showrunner David Zuckerman et son équipe de scénaristes vont entretenir un mystère qui n’en est pas pleinement un autour de cette question, mais qui représente tout simplement les névroses de Ryan. Il ne peut y avoir de réponses explicites que lorsque la fin de la série arrive.

Wilfred est avant tout une série traitant de la dépression et de la maladie mentale en poussant son protagoniste non canin à se confronter à ses problèmes pour mieux les surmonter et avancer dans son existence.

Le génie de Wilfred est de le faire sans psychiatre attitré, mais avec un homme dans un costume de chien qui n’a aucun problème à semer le chaos autour de lui. Wilfred, après tout, reste un chien et pense comme un animal. Il agit par instinct, avec une vision du monde qui est souvent assez simple — bien que pouvant virer à la tragédie rapidement — et qui est exactement ce dont a besoin Ryan.

Chaque épisode s’ouvre avec une citation qui explicite la thématique qui va être abordée. Le déroulement est assez simple : Wilfred va dire quelque chose, Ryan va l’ignorer, sa vie va devenir un enfer jusqu’à ce qu’il ne possède plus d’autres choix que de faire la bonne chose (ou ce que Wilfred lui avait dit de faire).

Avec 4 saisons pour un total de 49 épisodes, on pourrait craindre que la formule s’use. La série prendra régulièrement des risques qui l’empêcheront de se retrouver prisonnière d’un carcan narratif ou humoristique. Les running gags sont assez nombreux, mais évolutifs. Son humour noir progresse tout du long de la série, comme son second degré exacerbé, sa capacité à partir dans des délires aussi psychédéliques que psychologiques et le don à l’auto-sabotage de Ryan.

Si Ryan a des problèmes, Wilfred est là pour le pousser à porter un regard nouveau sur sa situation. Par procuration, Wilfred nous pousse à faire de même sur notre existence. Derrière son approche délurée se cache alors une œuvre qui en a plus à dire sur la vie et sur ce qu’est vraiment le bonheur que bien d’autres. Elle le fait en embrassant la noirceur de la maladie pour se montrer ridicule ou décalée.

La thérapie avec Wilfred prend donc la forme de Ryan et du chien de sa voisine consommant de la drogue douce dans le sous-sol de la maison, déblatérant de tout et de rien, dansant dans la rue, recherchant la normalité pour réaliser que cela ne fonctionne pas pour tout simplement accepter qui on est, maladie comprise, pour faire un pas dans la bonne direction.

L’intégrale de Wilfred semble malheureusement seulement disponible en import anglais (sans sous-titres), en vente sur Amazon.