Les femmes de la famille Beauchamp ont bien à faire depuis l’ouverture du portail. Joanna doit faire face à des retrouvailles inespérées, tandis que Wendy, soucieuse pour sa soeur, essaye de garder la tête froide. De leur côté, Ingrid est affectée par un étrange cas de somnambulisme et Freya est tourmentée par des rêves concernant Killian. Ce qu’elles ne savent pas est que quelque chose rôde dans les rues d’East End, semant la mort et se rapprochant dangereusement de leur famille.
Après une première saison qui installait des bases quelque peu confuses, Witches of East End revient pour une seconde saison, bien plus fantastique et sombre. Le pari est désormais d’évoluer vers un produit plus fouillé et qui essaye de tenir la route sans trop de raccourcis. Si les enjeux semblent respectés à la fin de ces 13 épisodes, le show ne se départit pas de ses défauts qui ralentissent le rythme et perturbent l’avancement de l’intrigue.
La seconde saison reprend donc peu de temps après les derniers événements de la première. Les Beauchamp ne se rappellent plus exactement ce qu’il s’est passé après l’ouverture du portail, si ce n’est qu’une personne l’a franchi et bien sûr, cette amnésie coïncide avec l’apparition de meurtres rituels dans la ville d’East End. Une fois les pièces du puzzle posées, ce n’est alors plus qu’une question de temps pour que les révélations s’enchainent et viennent étayer la mythologie de la série. Si en apprendre plus sur la famille Beauchamp et leur passé à Asgard est définitivement un plus à ce stade de l’histoire, il est dommage que la plupart des réponses ne soient pas amenées avec plus de finesse et qu’elles ne restent que trop superficielles. Il est certain, vu l’utilisation ostentatoire de flashbacks, que les scénaristes auraient pu se servir de ce principe pour permettre de se faire une idée plus précise des événements qui ont poussé les membres de la famille à fuir leur contrée natale.
Ce n’est pourtant pas ce détail qui freine le plus l’intrigue, mais bel et bien, le choix de donner une place si importante à la romance. Witches of East End a du mal à allier fantastique et romantique, si bien que l’ensemble paraît forcé et terriblement niais sur le long terme. Il n’y a rien de neuf dans les relations qui sont ici présentées, à l’exception peut-être de celles concernant Joanna, et il est alors facile de deviner à l’avance les rôles qu’elles tiendront dans l’histoire. Ne parlons pas de la place des frères Gardiner qui se voient réduits à des rôles plutôt agaçants sur la durée. Mention pour Dash qui, sans surprise, révèle tout son potentiel antipathique dans les dernières minutes du final.
Malgré cela, il faut féliciter l’équipe créatrice pour avoir poussé la série vers un univers bien plus sombre. Très loin de Charmed, les sorcières d’East End utilisent des sortilèges plus traditionnels et moins édulcorés qui, dans l’ensemble, font honneur aux racines de la magie. Un choix narratif qui a le mérite de mettre en avant les conséquences et les enjeux qui découlent de la condition de sorcière. Au moins, cette partie de l’histoire permet de garder l’intérêt entier et de créer des situations plus complexes et définitivement plus attrayantes.
Au final, cette seconde saison de Witches Of East End réussit à tirer son épingle du jeu grâce avant tout à des décisions scénaristiques et esthétiques qui contrastent avec l’aspect trop souvent romantique du show. Si la saison souffre de défauts quelque peu envahissants, l’ensemble est assez court et fonctionne assez bien pour rester intéressant jusqu’à la dernière minute. Il est simplement dommage qu’à l’image de la première saison, le final mette autant de temps à s’installer et ne parvienne pas à délivrer une confrontation digne de ce nom.