Si SyFy s’est récemment orientée vers des projets de science-fiction plus ambitieux, elle ne tourne pas pour autant complètement le dos aux petites productions canadiennes. La dernière en date est donc Wynonna Earp, une adaptation du comic book éponyme de Beau Smith – inédit en France.
Développée par Emily Andras (Killjoys, Lost Girl), cette série prend la forme d’un western moderne avec un twist démoniaque. Nous suivons Wynonna, descendante de Wyatt Earp, le fameux Marshall. Il se trouve que toute sa famille est maudite et ce premier épisode nous explicite de quoi il est question en mettant son héroïne face à sa destinée.
Concrètement, de génération en génération, la famille Earp se passe le célèbre pistolet de Wyatt qui a la capacité de tuer des démons – comme dans Supernatural. Le jour de ses 27 ans, Wynonna est à son tour touchée par la malédiction qui fait qu’il est temps pour elle de prendre l’arme et de commencer à éliminer les monstres qui pullulent à Purgatory, sa ville natale.
Incarnée par Melanie Scrofano, Wynonna n’est pas réellement prête à assumer sa mission. Après tout, le flingue a ruiné sa vie dès son plus jeune âge et dire la vérité à son sujet l’a entrainé dans un hôpital psychiatrique. Cela dit, Wynonna Earp n’est clairement pas le genre de série qui fait dans la dentelle et le passé mouvementé de Wynonna est surtout là pour nous expliquer pourquoi elle est si réticente à passer à l’action et si motivée à vider des bouteilles de whisky.
Ce pilote y va un peu lourdement sur la caractérisation des névroses de notre flingueuse de démons, mais la mauvaise attitude de cette dernière n’est pas dénuée de charme. Par contre, l’univers dans lequel elle évolue en manque quelque peu. La ville de Purgatory parait être limitée à un saloon et à quelques fermes, sans oublier une population assez éparse et condamnée à la caricature. Il sera clairement nécessaire de corriger cela rapidement pour donner l’impression qu’il y a vraiment quelque chose qui mérite d’être sauvé.
D’ailleurs, il y a beaucoup plus à étoffer dans Wynonna Earp pour que le show ne se retrouve pas simplement cantonné à une héroïne réticente et ses sidekicks. C’est là que la mythologie autour du pistolet et de la malédiction de Wyatt Earp sont censés entrer en jeu. Il y a un potentiel limité, mais tangible à ce niveau, reste à voir si la suite de la saison parviendra à puiser dedans.
En attendant, il est clair que Wynonna Earp s’adresse au public d’habitués de SyFy qui se cherche un divertissement peu exigeant pour faire passer leur vendredi soir. Dans ce sens, la série a ce qu’il faut pour y arriver et pourrait même devenir une sympathique curiosité pour les amateurs du genre. Au-delà de ça, nous ne sommes pas à l’abri d’une bonne surprise, mais il ne parait pas très judicieux de réellement miser dessus.
Le comic book Wynonna Earp est inédit en France, mais Critictoo vous recommande The Sixth Gun édité chez Urban Comics avec une histoire de flingues, de démons et plus encore.