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10 séries coréennes marquantes de ces dernières années (2011-2013)

cruel city serie coreenne - 10 séries coréennes marquantes de ces dernières années (2011-2013)

Après avoir évoqué les 10 séries incontournables de ces 5 dernières années, la rédaction de Critictoo m’a proposé de revenir vous parler des derniers dramas qui m’ont marqué. Dans cette liste se trouve donc ma sélection des fictions qui se sont terminées entre novembre 2011 et début septembre 2013. On remarquera au passage la forte percée des séries du câble (tvN et JTBC), avec leur mise en scène plus léchée et plus adulte qui me parlent forcément davantage, étant un (vieux) trentenaire sous perfusion télévisée. Deux absents feront donc probablement beaucoup grincer des dents : Shut up Flower Boy Band qui ne me correspondait tout simplement pas et King 2 Hearts qui ne m’aura pas suffisamment convaincu dans ses premières heures.

Globalement la fiction coréenne a encore fait un bond qualitatif grâce à la diversité des chaînes, et la société coréenne porte peu à peu un autre regard sur ses personnages féminins, même si on peut déplorer un début d’année 2013 assez pauvre.

Answer Me 1997 (juillet à septembre 2012 – 16 épisodes)

answer me 1997 - 10 séries coréennes marquantes de ces dernières années (2011-2013)Answer Me 1997 est un drama du câble qui mélange parfaitement nostalgie des années 90, chronique du passage à l’âge adulte et romance. Se concentrant sur un groupe d’adolescents et multipliant les fausses pistes sur le devenir de ce groupe d’adolescents (mariage ? Bébé ?), c’est toute notre adolescence qui est revécue : de notre immaturité aux premiers émois amoureux, en passant par les conflits avec l’autorité parentale, le tout sans jamais verser dans l’emphase. Tendre, drôle, attachante, la fiction évoque tout autant la passion dévorante pour des boys band que la ferveur de la coupe du monde de football, les tous débuts d’internet quand les téléphones mobiles n’existaient pas encore, le drame des effacements irréversibles de cassettes VHS ou les posters découpés et marchandés. C’est aussi un regard émouvant sur la jeunesse de la province coréenne et son dialecte. Malgré une fin à rallonge et quelques égarements, ce drama multigénérationnel est capable de parler autant aux trentenaires qu’aux ados d’aujourd’hui grâce à son extrême justesse et sa formidable sincérité.

A Wife’s Credentials (février à avril 2012, 16 épisodes)

a wifes credentials - 10 séries coréennes marquantes de ces dernières années (2011-2013)Du jeu d’acteur à la réalisation, A Wife’s Credentials nous propose une approche intelligente, réfléchie et mâture de l’adultère avec, en toile de fond, un questionnement sur la position de l’épouse au sein d’une famille à laquelle s’ajoute également une critique acerbe des méthodes d’éducation coréenne qui laissent les enfants démunis sur le bas-côté. Cela est traité avec un réalisme apparent que l’on ressent jusque dans le décor, tandis que la narration joue avec le mensonge et la séparation qui sont ici autant utilisés comme des éléments à suspense que comme des rebondissements dans une vie trop ordinaire. Enfin, c’est à travers la psychologie de ses personnages que cette fiction démontre sa maîtrise : touchante, émouvante, elle happe le téléspectateur et le marque à jamais. Car cette bataille du cœur est surtout une ode à la liberté d’aimer.

Bridal’s Mask / Gaksital (mai à septembre 2012, 28 épisodes)

bridal mask - 10 séries coréennes marquantes de ces dernières années (2011-2013)Situé pendant la période d’occupation japonaise dans les années 30, Bridal’s Mask est l’adaptation d’un manhwa racontant les aventures d’un résistant masqué qui sauve la population. Malgré ses longueurs, ses envolées patriotiques un brin exagérées et ses cascades trop irréalistes, cette série réussit à créer une vraie tension grâce à de formidables personnages masculins dont l’évolution inversée est passionnante, de poignantes séances de torture et une vérité inavouable. Dotée de moyens conséquents, la série a largement marqué de son empreinte l’univers des dramas coréens.

Can We Get Married ? (octobre 2012 à janvier 2013, 20 épisodes)

can we get married - 10 séries coréennes marquantes de ces dernières années (2011-2013)Can We Get Married ? va nous raconter le destin de plusieurs couples, avec une mise en abîme du duo principal sur le point de se marier. Ce drama véhicule beaucoup d’émotion et séduit d’emblée grâce à son approche réaliste et mature des relations humaines. De son postulat initial, le show lorgne alors vers le drame familial un brin épuisant avec ses disputes incessantes et ses parents intransigeants. Mais c’est aussi la démonstration plus terre-à-terre qu’on ne change pas aussi facilement de caractère et de convictions. La nature humaine est têtue, et il faudra plus d’un obstacle pour réellement comprendre l’autre, nuancer ses propos, et enfin évoluer. Définitivement une fiction qui divise parce qu’elle ne délivre pas tout ce qu’on attendait d’elle et ne répond que partiellement aux codes des k-dramas, mais c’est ce qui rend son point de vue original et intéressant.

Ghost (mai à août 2012, 20 épisodes)

ghost - 10 séries coréennes marquantes de ces dernières années (2011-2013)Thriller dans l’univers de la cyber-police, Ghost aurait pu avoir des difficultés à bien exploiter ses thématiques (le changement d’identité, et l’informatique au service de la lutte contre la criminalité). Cependant, avec son récit haletant et convaincant, elle se révèle être l’une des rares séries policières coréennes qui multiplient les twists sans se décrédibiliser. Mieux encore, les raisonnements sont complexes et solides et les démonstrations limpides n’utilisent pas les pièges visuels ou symboliques façon CSI. Ce scénario diabolique trouve alors une conclusion magistrale, ce qui propulse ce drama dans les meilleures fictions policières coréennes, avec comme singularité la quasi-absence de romance. Seul petit regret, un acteur principal trop impassible. Mais rien qui ne puisse durablement entacher le plaisir du visionnage.

Heartless City (mai à août 2013, 20 épisodes)

heartless city - 10 séries coréennes marquantes de ces dernières années (2011-2013)Ne vous y trompez pas. Sous ce titre pessimiste se cache un petit bijou qui ravira les amateurs de polars et de guerre de gangsters. Multipliant les twists et les coups fourrés jusqu’à en être déboussolé, Heartless City est aussi une leçon d’écriture, un jeu d’échecs qui bouge en permanence selon les enjeux personnels ou politiques. Mis à part quelques rares couacs, le scénario tient en haleine pendant 20 épisodes et reste cohérent malgré la profusion d’individus de tous bords. Mature, le drama se paye le luxe d’aborder ses thématiques de corruption avec toute la rigueur et la noirceur nécessaire et une mise en scène léchée surtout pendant les premiers épisodes. Le sang, la torture, le viol, la prostitution, la drogue, la corruption, la revente d’enfants, rien ne nous est épargné. Bluffant malgré des combats résolus trop facilement et un brin répétitifs, Heartless City se révèle à la hauteur de son ambition et est donc tout simplement incontournable.

History of the Salaryman (janvier à mars 2012, 22 épisodes)

salaryman - 10 séries coréennes marquantes de ces dernières années (2011-2013)Adaptation délirante et réussie d’un classique chinois, History of the Salaryman est explosif, excessif et jubilatoire. Au menu : l’ascension d’un homme benêt au sein d’une entreprise corrompue, une bataille entre un géant et un petit poucet qui multiplie les rebondissements sympathiques en oscillant entre comédie burlesque et second degré. On se souviendra longtemps de cette héroïne qui jure comme un charretier ou de ce héros qui se révèle finalement bien plus malin que prévu. Le drama s’amuse de ses histoires, multiplie les gags, s’essaye à la parodie, avant – hélas – de revenir un peu trop sérieusement vers le classique personnage diabolique. Le dernier tiers  plombe un peu l’ensemble, mais le plaisir délivré sur la globalité est tellement hors norme qu’on ferme assez facilement les yeux. Un très bon moment de télévision qui se conclut par une scène anthologique.

I Hear Your Voice (juin à août 2013, 18 épisodes)

i hear your voice - 10 séries coréennes marquantes de ces dernières années (2011-2013)Ce sympathique drama nous plonge dans un univers juridique avec son avocate flemmarde au caractère bien trempé qui rencontre un jeune homme capable de lire dans les pensées. Ce pouvoir ne sert jamais de prétexte ou de solution évidente pour résoudre les difficultés de nos personnages, mais permet au contraire de mieux développer l’émotion. Malgré ce qui lie nos deux protagonistes (leurs passés traumatiques et un meurtrier malin et tenace), on est loin du drama manichéen. La fiction utilise ses personnages pour explorer le thème de la justice en modifiant leurs conceptions rigides ou utopiques. Il en ressort un joli message plein d’humanité, une vraie conception de la loi et une romance attachante où chacun apprend à s’ouvrir à l’autre. Tout n’est pas parfait puisque le déroulement des procès est assez risible, la structuration des épisodes est trop rigide et un petit sentiment de répétition se fait sentir au milieu de l’histoire. Cependant I Hear Your Voice reste un des ces dramas légers qui marque durablement les esprits et qui s’impose immédiatement comme un coup de cœur.

That Winter, the Wind Blows (février à avril 2013, 16 épisodes)

that winter the wind blows - 10 séries coréennes marquantes de ces dernières années (2011-2013)That Winter, the Wind Blows raconte l’histoire d’une riche et jeune héritière aveugle escroquée par un homme qui prétend être son frère et qui finit par tomber amoureux d’elle. Notre jeune femme handicapée est paralysée entre la déception, la dépression et l’envie de se battre, de croire en ce frère sauveur, tandis que ce dernier hésite entre régler une bonne fois pour toutes ses dettes et protéger celle qu’il aime. Le scénario se construit sur des sentiments contradictoires pour maintenir l’ambiguïté des personnages, y compris sur l’entourage malveillant de la jeune femme. Il en résulte une multiplication de twists et des mises en danger qui donnent du rythme à un récit très sensible, quitte à résoudre trop facilement les cliffhangers. On appréciera la volonté constante de nuancer le propos et cette façon d’aborder la question d’un amour véritable en toute simplicité. On saluera surtout la réalisation et la prestation impeccable des premiers rôles. Malgré sa fin un peu bâclée, cette immersion dans la complexité des sentiments est très fortement recommandable et illustre à merveille le savoir-faire coréen dans ce registre.

Queen In Hyun’s man (avril à juin 2012, 16 épisodes)

queen in hyuns man - 10 séries coréennes marquantes de ces dernières années (2011-2013)Dans Queen in hyun’s man,  Joseon est un érudit qui, en voulant protéger la reine In Hyun, se retrouve transporté dans notre temps grâce à un talisman en papier. Il y fait temporairement la rencontre d’une actrice débutante devant interpréter le rôle de sa reine. Grâce au charme de ses personnages, son héroïne impulsive et son héros excessivement sage, ce drama possède l’une des plus belles romances de ces dernières années. Pour une fois, l’amour est sans équivoque dès leur rencontre, et s’avoue assez facilement et sans détour. En prenant le temps de voir nos tourtereaux être heureux ensemble, c’est un feel good drama savoureux qui en ressort. Pas de chamaillerie, pas de jalousie, pas de triangle amoureux. Les voyages dans le temps n’ont ainsi qu’un seul but : nous prouver qu’une telle romance n’est possible que grâce à la ténacité de chacun. Malgré ses défauts (une actrice principale plus limitée dans le registre dramatique, quelques répétitions du temps de Joseon, et surtout une fin qui fera tiquer n’importe quel esprit rationnel (même si le message est très joli), le drama est tout simplement immanquable pour les amateurs du genre.

Bonus

En bonus, parce qu’on en parle encore trop rarement voici deux longs dramas à explorer :

Childless Comfort (octobre 2012 à mars 2013, 40 épisodes)

childless comfort - 10 séries coréennes marquantes de ces dernières années (2011-2013)Drama familial écrit par la reine de l’audience en Corée du Sud, Childless Comfort donne astucieusement beaucoup de clés pour comprendre l’évolution de la société coréenne et la place de chacun. Le but est de nous montrer comment les enfants essayent de contourner les règles et comment les petits-enfants font carrément voler en éclat ce schéma. La série multiplie les différents points de vue, du grand-père qui peut s’offusquer de la moindre manifestation amoureuse aux one-night stand des petits-enfants en passant par le problème des mères célibataires aux relations mère/belle-fille ; Childless Comfort  n’en oublie pas non plus les relations plus standardisées comme la grand-mère qui a appris à vivre avec le côté râleur du grand-père, l’avarice d’une mère poule ou bien un couple plus immature sans enfant qui adore s’impliquer dans la vie des autres. En exacerbant les défauts de chacun dans un quotidien décortiqué, on prend donc le temps de s’attacher aux personnages ce qui aide à oublier plus facilement la mise en scène minimaliste et les moyens ridicules. Une série familiale de qualité pour peu qu’on s’habitue à la lenteur de son développement.

Cruel Palace – War of Flowers (mars à septembre 2013, 50 épisodes)

cruel palace - 10 séries coréennes marquantes de ces dernières années (2011-2013)Cruel Palace est un sageuk (fiction historique) sur une période noire d’une Corée asservie où les conflits de pouvoir au palais ont permis l’ascension d’une concubine ambitieuse. Avec ses intrigues politiques complexes, le drama n’en oublie pas de parler du positionnement des femmes dans une société ébranlée avec plusieurs figures exceptionnelles – de la concubine arriviste à la princesse exilée. Beaucoup de thématiques sont traitées avec une âpreté qui fait plaisir à voir : l’hypocrisie généralisée du milieu où chacun espère duper l’autre ; la domination patriarcale où les filles sont éduquées en tant qu’instrument de plaisir ; ou encore la lutte pour la survie d’une nation qui va apprendre (et utiliser) son voisin envahisseur. Dommage tout de même pour ses longueurs ou pour l’emphase et le phrasé beaucoup trop allongé du roi Injo, qui feront fuir les amateurs de fictions historiques rajeunies et plus mouvementées.

Cette liste est un guest post réalisé par Denis, qui écrit régulièrement sur les séries télévisées sur son site Cinédramas, au sein duquel les k-drama occupent une place de choix.
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