FEUD : Bette and Joan vient tout juste de se terminer sur FX. La série a déjà été renouvelée pour une saison 2. Cette dernière ne s’intéressera pas à une autre histoire hollywoodienne, mais au couple royal Charles et Diane.
Si on avait néanmoins besoin d’un rappel, la première saison de FEUD s’est chargé de remettre en avant à quel point Hollywood peut être une mine d’or. Mélange de glamour et de sordide, nous vendant du rêve et dissimulant bien des choses, l’industrie devrait avoir sa propre anthologie.
Voici alors 5 histoires hollywoodiennes qui feraient de bonnes miniséries, ou qui pourraient alimenter une anthologie :
1 | La rivalité entre Olivia De Havilland et Joan Fontaine
Si la rivalité entre Joan Crawford et Bette Davis était pour cette première saison de FEUD un bon moyen de se pencher sur la place de la femme d’un certain âge à Hollywood, entre autres, celle entre Olivia De Havilland et Joan Fontaine possède un twist familial qui s’inscrirait merveilleusement dans la continuité.
Selon le biographe Charles Higham, les deux sœurs ont toujours eu une relation difficile, commençant à l’enfance avec Joan ayant des ressentiments envers une mère qui préférait Olivia. Cette dernière fut la première à devenir une actrice, et Joan se retrouva pendant un temps dans l’ombre de sa sœur, jusqu’à se voir empêchée d’utiliser son propre nom de famille. Entre deux cérémonies aux Oscars qui ont mis à l’épreuve leur relation, les commentaires négatifs de Fontaine sur le mari de sa sœur et finalement leurs désaccords sur le traitement médical pour leur mère, cette opposition durera jusqu’à la mort de Joan Fontaine.
Si ce n’est pas matériel à une saison de FEUD, je ne sais pas ce qui l’est… En plus, Catherine Zeta-Jones pourrait reprendre le rôle.
Pour un feud masculin, William Hearst/Orson Welles, le magnat de la presse ayant travaillé pour discréditer Welles et empêché la sortie de Citizen Kane.
2 | Tinseltown : La création de l’industrie cinématographique moderne
Hollywood possède son lot de meurtres, l’affaire du Dahlia noir étant sûrement l’une des plus connues. Le meurtre (non résolu) de l’acteur William Desmond Taylor aux débuts des années 20 occupe une place particulière dans l’histoire hollywoodienne, à une époque où les tragédies vont tout simplement façonner cette industrie — et la presse à scandale.
L’auteur William J. Mann est récemment revenu sur cette période au sein d’un livre qui se penche sur le meurtre de Taylor, s’intéresse à la compétition entre les producteurs et les propriétaires de cinéma, sur la place de la mafia à Hollywood, la drogue, l’alcool et les multiples infidélités, et plus encore à l’époque de la prohibition. Taylor n’est alors au fond qu’un nom autour duquel viennent se greffer de nombreux autres.
3 | La Porte du Paradis : le film qui a coulé United Artists
Avez-vous vu Heaven’s Gate ou La Porte du Paradis chez nous ? Considéré comme l’un des films les plus discutés de l’histoire du cinéma (et un des moins vus par rapport à cela), son titre est devenu aujourd’hui synonyme de désastre, associé à des égos hors de contrôle, un management désastreux et une bonne dose d’extravagance. C’est aussi le film qui a coulé United Artists, la compagnie fondée en 1919 par Douglas Fairbanks, Mary Pickford, D. W. Griffith et Charlie Chaplin.
Senior VP chez United Artists et présent sur le tournage du film, Steven Bach est la seule personne — avec le réalisateur et le producteur — à avoir été présent du début jusqu’à la fin du projet et a eu la bonne idée d’écrire un livre sur le sujet, pour mieux nous relater ce désastre qui mérite bien une adaptation en série. Notons au passage que grâce à sa ressortie en 2012, le film a plus ou moins été réhabilité.
4 | Montgomery Clift : Une énigme Hollywoodienne
Considéré comme l’un des premiers methods actors, Montgomery Clift est une histoire tragique, comme seul Hollywood sait les faire.
De ses débuts à Broadway à son arrivée plus que remarquée à Hollywood grâce au western La Rivière Rouge et Les Anges marqués, Monty ne tarde pas à devenir l’une des plus grandes vedettes d’Hollywood.
Cependant, le succès n’apporte pas le bonheur et Montgomery Clift passera la majorité de sa vie à lutter contre ses démons intérieurs. Consommation de pilules et d’alcool, difficulté à gérer le regard des autres sur sa sexualité (il est bisexuel), un tragique accident de voiture en 1956 qui marquera son visage ou, sur une note plus joyeuse, son amitié avec Elizabeth Taylor, compose la vie de Montgomery Clift, une faite de paillettes, d’isolement et de destruction. L’âge d’or d’Hollywood dans toute sa splendeur ou presque.
5 | The Blacklist, la version sans Reddington
Si on peut reprocher quelque chose au film Trumbo, c’est bien que le format n’était peut-être pas le meilleur pour relater la vie du scénariste ayant traversé la blacklist. Et le sujet en lui-même peut bien occuper une série vu tout ce qu’il y a à en dire.
Pour rappel, la liste noire est une liste d’artiste à qui les studios hollywoodiens refusaient tout emploi, parce qu’ils les soupçonnaient de sympathie avec le parti communiste américain. Elle fut créée le 25 novembre 1947 et fut abolie en 1960. Bien évidemment, cela a eu des conséquences sur les années qui suivirent et même plus…
Bonus : Clara Bow, L’original « It » Girl
Considérée comme le premier sex-symbol à Hollywood, Clara Bow est née à Brooklyn dans une famille où alcoolisme et insanité n’étaient pas rares. Elle trouvera la célébrité grâce à un concours et deviendra une star. De son succès à sa chute engendrée marquée par la classique exploitation des studios et son lot de scandales sexuels, il y a de quoi faire.
Il n’est alors pas étonnant qu’un projet soit en ce moment en développement, si ce n’est que celui-ci se passe du côté du cinéma, qui doit porter à l’écran la biographie de David Stenn, Clara Bow : Runnin’ Wild.