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6 sujets explorés par Rectify qui en font une série à part

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Rectify Saison 2 - 6 sujets explorés par Rectify qui en font une série à part

Dans quelques semaines, Rectify entamera sa dernière saison. Lancée au printemps 2013 sur SundanceTV, cette création de Ray McKinnon est définitivement unique et il ne fait aucun doute que la conclusion ne changera pas cela. Il faut dire que son propos depuis le départ a bien établi le fait que ce qui comptait était plus le voyage que la destination et à aucun moment elle n’a dévié de cela.

Pour rappel, Rectify nous parle de Daniel Holden (Aden Young), un homme qui est libéré de prison après avoir vécu 19 ans dans le couloir de la mort. Il tente de retrouver une place dans la société, ce qui n’est pas aidé par les cicatrices laissées par les deux décennies qu’il a passées en étant isolé d’un monde qui a continué à avancer sans lui et par une population qui le croit encore coupable.

C’est un sujet lourd qui est bien souvent abordé de façon plus légère qu’on ne pourrait l’imaginer. En tout cas, cela n’enlève rien au fait que Rectify se propose avant tout de nous offrir des perspectives intelligentes sur des thèmes qui touchent tout le monde et qui justifient amplement que l’on s’investisse dans son histoire :

1 | La liberté est une chose que l’on n’apprécie pas toujours à sa juste valeur

Après 19 ans dans le couloir de la mort, Daniel ne pensait pas qu’il retrouverait sa liberté. Il avait accepté qu’il allait mourir et il doit alors de nouveau apprendre à vivre. Tout cela est par moment un peu trop pour lui et les scénaristes en profitent donc pour mettre en valeur ce que l’on prend pour acquis et qui peut nous être enlevé.

2 | L’innocence est une chose relative

À sa libération, il est bien dit que Daniel n’avait pas été innocenté, son procès a été annulé. Coupable ou non, il n’est donc plus en prison et c’est là que tout se complique. Rectify le rappelle souvent, les hommes sont prompts à condamner, avec ou sans preuve. L’innocence de Daniel devient dès lors partie intégrante du débat public et tout le monde juge sans réellement savoir. La série illustre ainsi parfaitement comment cela peut être dangereux, aussi bien pour celui qui est condamné que celui qui condamne.

3 | Un crime ne fait jamais qu’une seule victime

Coupable ou non, Daniel a été condamné et, par prolongation, toute sa famille a souffert. Entre le business de son père que les habitants de la ville ne voulaient plus fréquenter, sa sœur qui a dédié sa vie à le faire sortir de prison et son jeune frère qui a grandi dans son ombre sans vraiment le connaitre, les Holden ont tous payé le prix. Idem pour la famille de la victime qui ne s’en est jamais remise.

4 | La justice peut être une arme politique

L’affaire qui entraina Daniel derrière les barreaux a été un véritable tremplin pour Roland Foulkes (Michael O’Neill), le procureur qui a obtenu la condamnation. Cela lui permit de se bâtir une carrière qui l’a mené à devenir sénateur. Il voit alors la mise en liberté de Daniel comme étant un risque qu’il voudrait éliminer. Dans son point de vue, toute l’affaire est avant tout une question d’opinion publique, de votes potentiels, ce qui offre une perspective peu glorieuse sur la place que peut par moment occuper la justice dans le processus démocratique américain.

5 | Le progrès technologique ne change pas tant de choses que ça

Quand on passe 20 ans loin de la civilisation, un choc culturel est inévitable au moment où on y replonge. Si Rectify aborde souvent cela avec une pointe d’humour, les scénaristes ne manquent pas une occasion pour montrer que, malgré les évolutions technologiques, certaines choses ne sont finalement pas si différentes que ça. Le progrès ne peut pas tout bouleverser, à l’exception de la manière avec laquelle on peut communiquer.

6 | La religion peut apporter une aide, mais pas nécessairement celle que l’on cherche

Prenant place dans une petite ville située dans le sud des États-Unis, il n’est pas vraiment surprenant que Rectify aborde la religion. C’est avant tout à travers Tawney (Adelaide Clemens), la belle-sœur de Daniel, que cela se fait. Cette dernière est très croyante et cela anime ses choix, tout particulièrement vis-à-vis de Daniel. La série se montre alors assez sensible dans le traitement ce sujet délicat en mettant en avant le fait que si Tawney trouve du réconfort à l’église, ce n’est pas la même chose pour ceux qui l’entourent.

Ces 6 sujets que Rectify a abordés et continue à explorer ne sont finalement qu’un échantillon de ce que la série propose. Malgré sa courte durée, elle s’est révélée être riche et très nuancée, offrant un drame à dimension humaine pour examiner des piliers de notre société moderne.

La saison 4 débute donc le mercredi 26 octobre sur SundanceTV.

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