Aller au contenu
Autres Articles Cult Characters Cameron Howe, hackeuse dans les ’80s (Halt & Catch Fire)

Cameron Howe, hackeuse dans les ’80s (Halt & Catch Fire)

Cameron Howe - Cameron Howe, hackeuse dans les '80s (Halt & Catch Fire)

Au début des années 80, l’informatique personnelle était en pleine expansion et dominée par IBM. C’est alors qu’un nouveau marché d’ordinateurs dits « compatibles » s’est ouvert et a donné un coup d’accélérateur à cette révolution qui finit par redéfinir notre façon de communiquer. C’est à cette période critique que Halt & Catch Fire nous entraina.

L’histoire débuta avec une idée et l’introduction de ceux qui allaient en faire une réalité à Dallas au Texas en 1983 dans la petite entreprise qu’est Cardiff Electric – où l’action du show prend place. Nous suivons ainsi Joe MacMillan (Lee Pace), Gordon Clark (Scoot MacNairy) et Cameron Howe (Mackenzie Davis), un trio présenté comme étant respectivement le visionnaire, l’ingénieur et le prodige.

C’est probablement réducteur de dire de Cameron qu’elle est simplement un « prodige », car elle est un véritable génie visionnaire à son échelle. Ce n’est cependant pas quelque chose que l’on peut véritablement percevoir au premier contact, ni au second d’ailleurs.

À 22 ans, Cameron n’a pas l’expérience de Gordon ou une perception réaliste du business comme Joe, mais elle a une hargne alimentée par une enfance tumultueuse et ses espoirs ne sont pas teintés par le gout résiduel de ses précédents échecs. À cela s’ajoute une véritable vision de l’avenir où les ordinateurs tiendront une place majeure. C’est d’ailleurs ce qui l’entrainera bien souvent à se heurter violemment à ses collègues qui prétendent vouloir modeler le futur, mais qui restent bien ancrés dans les limites du monde corporatiste qui les a élevés.

Cameron n’a pas sa place dans un tel univers et, comme on peut le voir dans les premiers épisodes de la série, ce n’est pas le seul endroit où elle ne parvient pas à se fondre dans la masse. Elle finira tout de même par apprécier ce que ce carcan professionnel lui apporte – en premier lieu, un salaire – et elle apprendra les règles pour jouer dans la cour des grands, mais ce sera pour mieux servir ses ambitions.

C’est quand elle se retrouve véritablement entourée par des développeurs, des gens qui parlent son langage, qu’elle parvient à s’épanouir et à montrer que son refus de se conformer n’est pas seulement un caprice, mais le fruit d’une culture dans laquelle Joe ne trouvera pas sa place. Là encore, c’est une réalisation qui se fera tardivement, car Cameron croit visiblement qu’elle a besoin d’une figure masculine autoritaire pour la rassurer dans sa vie, et c’est ce que Joe fera jusqu’au point où elle prendra conscience qu’elle ne voit en lui que le reflet de sa propre ambition.

Durant la première saison de Halt & Catch Fire, nous avons donc suivi les aléas chaotiques de Cameron qui finira par en sortir grandie. Si coucher avec son patron, défier les conventions sociales de son temps et flirter la folie lui ont appris quelque chose, c’est qu’elle est l’avenir.

Cameron Howe est indéniablement un personnage atypique et cela ne changerait pas si on la sortait de son époque pour l’implanter dans la notre. C’est le cas de tous les génies, même ceux qui, comme elle, peinent à en prendre la mesure.

Article déjà publié suite à la conclusion de la saison 1 de Halt & Catch Fire et remis aujourd’hui en avant à l’occasion du lancement de la saison 2 ce dimanche 31 mai 2015 sur AMC