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Charlie Crews, le flic zen en quête de justice de Life

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Life damian lewis - Charlie Crews, le flic zen en quête de justice de Life

Il y a 10 ans, Life débarquait sur NBC et marquait le retour à la télévision de l’acteur britannique Damian Lewis, ancien Major Winters dans Band of Brothers (avant qu’il ne devienne ensuite Nicholas Brody dans Homeland). Sous de faux airs de procédural classique, Life se détache des stéréotypes du genre au fil des épisodes et affirme un style et un ton qui lui sont propres. La réussite de cette série tient énormément à ses personnages attachants et brillamment écrits, Charlie Crews en tête.

L’officier Crews a toujours été un bon gars sans histoire. Officier de police respecté à Los Angeles, il partage sa vie entre son travail, sa femme Jennifer et son meilleur ami Tom Seyboldt avec qui il est propriétaire d’un bar. Tout dérape lorsque Tom et sa famille se font violemment assassiner et que Charlie est accusé du crime. La sentence tombe : emprisonnement à perpétuité dans le pénitencier de Pelican Bay. Les preuves étant accablantes, ses proches doutent et le délaissent peu à peu.

Plus souvent à l’hôpital de la prison que dans sa propre cellule, Charlie est fracassé, physiquement et psychologiquement. C’est un livre qui lui sauvera la vie et l’empêchera de tomber dans la folie. The Way of Zen, trouvé par hasard dans la cour du pénitencier, devient son nouveau credo. Il s’approprie chaque jour un peu plus les fondamentaux de la philosophie bouddhiste, et change totalement sa façon d’appréhender le monde.

It is not what we carry with us but what we let go that defines who we are.

Après 12 ans d’enfermement, son avocate parvient enfin à prouver son innocence à l’aide de tests ADN. Charlie est à nouveau un homme libre et entame alors une difficile reconstruction. Pour étouffer l’affaire, l’état lui offre une énorme somme d’argent qui lui permettrait de bronzer au soleil jusqu’à la fin de ses jours, mais l’objectif de Charlie est tout autre : il veut que justice soit faite. Pour cela, il retourne dans la LAPD où il est promu lieutenant. C’est ici que la série commence, et c’est avec ce Charlie Crews en totale déconnexion du monde réel que le spectateur fait connaissance.

À sa libération, Charlie oscille entre envie de reprendre le cours de sa vie et un besoin de fuir la réalité. Pas matérialiste, mais extrêmement riche, Charlie achète la première maison qui croise son regard sans jamais la meubler. Il passe ensuite d’une lubie à l’autre, se procurant sur des coups de tête une voiture de course, une orangeraie et des fruits toujours plus exotiques dont il a été privé en prison. S’il apparaît volubile et jovial, Charlie n’en est pas moins un hyperactif sans limites et sans attache qui enfouit en lui autant de peine que de colère. Cette violence et sa morale parfois questionnable refont surface lors de menaces imminentes, des piqûres de rappel bien senties qui insistent sur la personnalité ambivalente du héros.

Les principes zen accompagnent Charlie au quotidien et exaspèrent ses proches qui lui reprochent souvent son déphasage constant, ses déclarations ésotériques vides de sens et son apparent manque d’investissement. Ces mécanismes d’autodéfense cachent cependant des qualités d’enquêteur affûtées et un sens de l’observation unique. La personnalité atypique de Charlie et son recul lui permettent régulièrement de venir à bout d’affaires complexes et d’établir le contact, aussi bien avec les victimes qu’avec les criminels.

It is the universe that makes fun of us all.

Le tri s’étant fait naturellement autour de lui, Charlie est un solitaire. Il peut cependant compter sur Ted (Adam Arkin), son ami et colocataire, ancien col blanc rencontré en prison qui gère aujourd’hui sa fortune. Charlie est également très proche de sa nouvelle partenaire Dani Reese (Sarah Shahi), ancienne toxicomane qui se bat contre ses démons. D’abord prudents, leurs blessures et leurs passés sombres les rapprochent, instaurant une confiance et une proximité qui ne fera que croître. Leur duo devient rapidement le cœur de Life, et c’est avec un attendrissement certain que nous observons cette amitié évoluée.

Pendant deux saisons, Charlie est comme paralysé. Incapable d’aller de l’avant sans avoir obtenu des réponses, il est obsédé par le meurtre de son ami et enquête de son côté. Cette sombre affaire se densifie et refait rapidement surface, mettant beaucoup de monde en danger. Charlie finira par découvrir une partie de la vérité et tuera de ses propres mains Roman Nevikov (Garret Dillahunt), l’un des principaux responsables, pour mettre ses proches à l’abri.

La fin de Life n’est probablement pas exactement celle voulue à l’origine pour la série, cette dernière ayant été annulée précipitamment, mais elle clôt la majeure partie de l’arc narratif du lieutenant et offre à son héros une paix nouvelle, ainsi que la possibilité de refaire sa vie. Charlie Crews est un personnage passionnant, extrêmement profond et brillamment interprété, qui a apporté beaucoup de fraîcheur à l’univers des séries policières. On n’oubliera pas de sitôt son charme si particulier, ses répliques cultes et son amour des agrumes.

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