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Cult Character : John Casey (Chuck)

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adam baldwin john casey chuck - Cult Character : John Casey (Chuck)

Allez comprendre pourquoi on aime tant John Casey. Ce n’est pourtant pas un personnage très sympathique. Il ne cherche d’ailleurs pas à l’être. Il ne vous aime probablement pas et se moque de savoir si vous l’aimez ou non. Vous n’êtes pour lui qu’une mission qui, quoiqu’il arrive, inclura le fait de tirer sur des gens (vous ou vos ennemis) et il regagnera son QG lorsque celle-ci sera terminée. Il est comme ça, Casey. Le personnage incarné par Adam Baldwin dans Chuck, la série de Chris Fedak et Josh Schwartz est donc plutôt antipathique et n’a aucune raison de changer.

On ne peut pas vraiment lui en vouloir d’ailleurs : après avoir servi en Afghanistan et parcouru les quatre coins du monde pour défendre les intérêts des États-Unis, il se retrouve propulsé en infiltration dans une espèce de Darty, le Buy More, afin de protéger un geek détenant les secrets les plus confidentiels du pays. Vous parlez d’une promotion ! Entouré de « Buy Morons », parmi lesquels Jeff et Lester sont les leaders, il occupe ses journées à vendre du matériel informatique en attendant – qu’enfin – une organisation criminelle veuille bien s’en prendre à Chuck.

Le grand point fort du personnage réside donc dans ce postulat de départ : pour Casey, l’enfer, c’est la vie normale. C’est un ressort comique vu et revu, mais qui fonctionne ici comme au premier jour grâce à l’immersion d’un sujet sur un territoire inconnu, avec pour effet choc des cultures, adaptation difficile et mépris pour la population locale. Dans Chuck, là où tous les personnages qui l’entourent ne rêvent que de s’installer, fonder une famille et vivre harmonieusement en société, John ne voit sa vie que par les missions qu’on veut bien lui confier. Ainsi, se réveiller tous les matins à Burbank pour aller vendre des ordinateurs et autres jeux vidéos n’est pas l’idée qu’il se faisait du danger… Il déteste donc sa mission et cerise sur le gâteau, il déteste encore plus bosser en équipe. Il doit cependant s’allier avec Sarah Walker de la CIA et Chuck pour protéger l’Intersect. Cette configuration nous vaudra alors quelques grognements inspirés et une réplique en forme de running gag pour les cinq saisons :

Bartowski, stay in the car!

Quand il faut en plus se coltiner la parade amoureuse du couple vedette jouant à « je t’aime, moi non plus », ça commence à faire beaucoup. D’autant plus que côté vie privée, Le Major a (presque) tout abandonné, et va mettre du temps à révéler son passé. Après avoir servi pendant deux saisons et demie de (très bon) faire-valoir, les scénaristes de Chuck s’attellent donc à John et déroulent une mythologie du personnage pas forcément très originale, mais plutôt cohérente. Né Alex Coburn, il devient John Casey afin d’intégrer les Black Ops de la NSA et ainsi disparaître des fichiers pour le bien de ses missions. Il prendra cependant le temps d’épouser Kathleen McHugh avant de partir définitivement et aura une fille (nommée Alex, tiens, tiens) dont il ignorera l’existence pendant plus de vingt ans.

Comme tout bon second rôle, les détails de la vie de Casey ne seront distillés que par petites touches, au fur et à mesure des saisons, avant de devenir plus importants avec l’apparition de sa fille en milieu de saison 3. S’il commence à changer de comportement (ce qui, pour John, signifie grogner moins) au contact quotidien de Chuck et Morgan, l’arrivée d’Alex et la romance naissante qu’elle entretient avec ce dernier (devenu son colocataire entre-temps !!!) vont accélérer les choses. John devient alors plus sympa, plus compréhensif, plus ouvert et réussit même, en de rares moments, à s’attendrir. Cela dit, dans ces cas-là, sa nature le rattrape souvent assez vite et il redevient l’ours qu’il a toujours été. Ce qui n’est pas pour déplaire à la gent féminine.

D’ailleurs, être un ours d’accord, mais être un ours en sucre, c’est mieux. C’est donc avec ce doux surnom (« Sugar Bear ») que l’on apprend que John possède quelques conquêtes, croisées et séduites lors de missions, forcément à hauts risques. Ainsi, Isla Trinchina (des services secrets français) ou Gertrude Verbanski (du KGB, avant de monter sa propre entreprise de sécurité) sont les deux maîtresses connues de Casey. Des amours vaches, musclées, à l’image de l’homme (et des femmes aussi, si si). De toute façon, John Casey n’est pas homme à femmes et ne restera fidèle toute sa vie qu’à une seule personne : Ronald Reagan. Si ça, ce n’est pas de l’amour…

John est donc un Cult Character Badass, rigide et à qui on ne la fait pas, faisant passer sa mission et son pays au-dessus de son confort personnel. C’est un patriote, un vrai, avec la gâchette facile et un sens de l’humour sec (et un peu limité), mais qui va se laisser attendrir, lentement mais sûrement, par cette bande de geeks, fraternelle et déjantée. Sa plongée en « terrain hostile » lui aura permis de faire face à ses démons antérieurs, et au final retrouver celles qu’il aime. Ce qui constitue un beau modèle d’intégration sociale. Mais ne lui dîtes pas, ça le ferait sans doute grogner…

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