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Dans The Knick, Michael Angarano montre que le gentil chirurgien n’est pas à sous-estimer

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Lorsque l’on pénètre dans l’univers de The Knick, le docteur Bertram « Bertie » Chickering Jr. se trouve dans l’ombre du grand docteur John Thackery. En fait, on pourrait même dire que ce brave Bertie se trouve dans l’ombre de tout le monde. C’est le prix à payer quand vous êtes le type bien d’un lieu où les égos s’entrechoquent au nom de la science et de l’argent.

L’arrivée du docteur Algernon Edwards n’est pas pour l’aider non plus. Il a beau être l’un des rares à l’accepter sans préjugés, cela ne joue pas vraiment en sa faveur. Non, Bertie a tout du gendre idéal, de l’élève sage qui a envie d’apprendre sans pour autant être destiné à voler de ses propres ailes à un moment ou un autre.

Il aurait donc été aisé de laisser Bertie dans un coin de la pièce, le condamner à ce rôle de simple assistant avec d’excellentes idées qui vient compléter un casting de haute volée. Après tout, coincé entre la performance électrisante de Clive Owen et celle envoutante d’Andre Holland qui donnent vie à deux chirurgiens de caractère, Michael Angarano aurait pu lui aussi rester dans l’ombre.

Néanmoins, l’acteur va aider à brosser un portrait plus complexe d’un médecin qui est réellement investi dans son travail. Alors que son image du docteur Thackery se fissure sous ses yeux, on assiste à une subtile transformation et à une réelle montée en puissance dans le jeu de son interprète qui maintient un équilibre parfait entre la gentillesse du personnage et la terrible réalité qu’il doit affronter lorsque la première saison The Knick se conclut.

Les scénaristes Jack Amiel et Michael Begler vont à plus d’une reprise utiliser Bertie pour incarner un point de vue proche du téléspectateur. Il est difficile de ne pas partager son admiration pour Thackery et ne pas le rejoindre dans sa tolérance envers Edwards. Comme lui, nous avons soif de savoir, encore plus, car on sait où les découvertes mèneront un jour.

Avec ses airs de jeunes premiers – même avec la barbe –, Michael Angarano retransmet l’enthousiasme et la naïveté de son personnage pour apporter à The Knick des touches de légèretés qui sont plus que nécessaires. Dans le timbre de sa voix et sa gestuelle, il fait de Bertie un médecin attachant et chaleureux, des traits qui ressortent encore plus dans l’univers austère du Knick.

Bertie se retrouve alors un temps coincé entre deux figures autoritaires, celui qu’il admire et son père. Par ses convictions professionnelles, Bertie parvient à s’élever au-dessus des deux, et par la même occasion, Michael Angarano quitte le simple rôle de soutien qui semblait lui avoir été attribué pour démontrer qu’il peut entrainer son personnage dans des directions qui méritent largement d’être creusées.

Avec Bertie, The Knick se confrontait au difficile problème du personnage bien sous tous rapports qui, en étant loyal, responsable et sympathique, se condamnait presque qu’à n’être qu’un faire-valoir présent pour injecter un peu d’humour. Michael Angarano s’empare d’un stéréotype compliqué qui attire rarement l’attention dans un show comme celui-ci pour donner progressivement corps à un personnage plus complexe qui se révèle vital à la bonne exécution de la vision artistique de la série.

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