Aller au contenu
Autres Articles Déjà Oubliée ? Déjà oubliée ? Commander in Chief

Déjà oubliée ? Commander in Chief

  • par
  • 4 min read

commander in chief serie - Déjà oubliée ? Commander in Chief

De quoi ça parlait ? Suite à un accident vasculaire cérébral, le président des États-Unis Theodore Bridges perd la vie. Avant de mourir, il demande à sa vice-présidente, Mackenzie Allen, sans parti politique, de démissionner pour laisser sa place à Nathan Templeton, le président de la Chambre des Représentants. Mackenzie refuse et devient la première femme à accéder au poste de présidente des États-Unis.

Commander in Chief se compose de 18 épisodes qui furent diffusés de septembre 2005 à juin 2006 sur ABC puis programmés sur M6 en décembre de la même année dans la Trilogie du Samedi. La chaine française ne mettra à l’antenne que les douze premiers épisodes. Il faudra regarder Téva fin 2006-début 2007 pour visionner les six derniers. L’intégrale de la série est disponible en DVD.ir?t=critictoo 21&l=as2&o=8&a=B000LXS8EQ - Déjà oubliée ? Commander in Chief.

Énième série traitant de politique, Commander in Chief marque le retour de Geena Davis à la télévision après la sitcom The Geena Davis Show (2000-2001) dans un rôle bien différent, celui de présidente des États-Unis. Elle incarne donc Mackenzie Allen que l’on rencontre au moment où elle accède au plus haut poste politique et on la suit ensuite dans ses conflits professionnels, à échelle internationale ou nationale ; elle doit régulièrement affronter les manipulations politiques de son plus farouche adversaire, Nathan Templeton, interprété par Donald Sutherland. Mackenzie doit aussi faire face à des problèmes plus personnels, avec son mari Rod (Kyle Secor) et ses trois enfants, Horace, Rebecca et Amy.

La potentielle force de la série réside principalement dans son postulat de départ, une femme accédant à la présidence du « plus grand état du monde libre » comme lui signalera son opposant au titre, Templeton. Dès les premières minutes du pilote, le show n’hésite pas à entrer dans le vif du sujet pour poser les bonnes questions : est-elle la plus à même pour le poste ? Faut-il faire passer les croyances d’un parti, républicain ici, avant l’opinion du peuple ? Le flou politique dans lequel se trouve Mackenzie Allen en tant qu’indépendante offre une source d’interrogations bienvenues.

Malheureusement, Commander In Chief ne délivre qu’une ébauche maladroite de la politique américaine et de ses ressorts, des convictions des uns et des autres, en y mêlant un patriotisme et un manichéisme souvent reproché aux fictions américaines. N’ayant pas la puissance de sa grande sœur, The West Wing, son absence de fil conducteur ne permet pas les développements subtils auxquels on pourrait s’attendre. La série s’enferme dans un schéma narratif mécanique où les événements s’enchaînent en se dotant d’un aspect « cas de la semaine » assez désagréable. Il y aura tout de même une histoire d’élections anticipées sans punch nous menant à une conclusion décevante et sans subtilité aucune.

Cependant, et malgré un casting plutôt convaincant, notamment Geena Davis et Donald Sutherland, le problème majeur de Commander in Chief reste sa dimension familiale ; là où la série aurait pu fournir des développements subtils et sans excès, elle se montre souvent gauche dans ce qu’elle propose et souffre surtout de personnages secondaires ennuyants et régulièrement irritants.

Il faut aussi dire que la série connaitra en coulisse multiples changements qui n’auront pas aidé sur le plan créatif. Rod Lurie, créateur du show, occupera le poste de showrunner durant les 7 premiers épisodes. ABC le remplacera ensuite par Steven Bochco, qui se fera à son tour virer par la chaine. Dee Johnson prend alors sa suite pour les derniers épisodes.

Mérite-t-elle d’être oubliée ? En l’état, oui. Bien qu’intéressante au premier abord, elle gère mal ses intrigues et le monde dans lequel elle évolue, nous délivrant un divertissement sympathique, mais dispensable. Une deuxième saison aurait peut-être relevé le niveau et contribué à la rendre plus complexe, mais ce ne sera pas le cas.