De quoi ça parlait ? Une équipe de policiers menée par Rebecca Flint enquête sur des images montrant apparemment des évènements catastrophiques qui ne se sont pas encore produits. À chaque série de photos qu’ils reçoivent, ils tentent d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard, mais ils doivent d’abord comprendre de quoi il s’agit.
Paradox est une série anglaise qui fut diffusée sur BBC One entre novembre et décembre 2009. Elle se compose de 5 épisodes qui furent programmés en France sur TPS Star en novembre 2010.
À la croisée entre la série policière et le show de science-fiction, Paradox
proposait un mélange peu commun pour une chaine comme BBC One. L’idée était de se demander ce que l’on peut faire quand on sait ce que le futur nous réserve tout en collant à une formule rapidement établie.
Tout est cependant introduit de manière abrupte. Les policiers, aussi bien que les spectateurs, ne pouvant pas simplement accepter la possibilité de ce qui se produit sans une réelle explication, la série se repose donc sur un physicien, l’irritant Dr. King, qui sert à nous vendre tout le concept. Il doit ainsi trouver l’origine des images mystérieuse. Le souci est qu’il tardera à réellement s’y mettre et, pendant ce temps, nous devons suivre des détectives qui doivent reconstituer des crimes ou catastrophes avant une heure fatidique, mais qui ont du mal à gérer ce qui se passe.
Le problème alors est que Lizzie Mickery, la scénariste du show, s’obstinait à entretenir le doute chez les policiers, noyant l’ensemble dans un tas de questionnements. Ainsi, si DI Flint garde les yeux sur l’objectif, ses collègues naviguent entre déni et entêtement mal placé. DS Ben Holt, accessoirement amant de Rebecca, refuse d’accepter son rôle, tandis que DC Callum Gada se croit partie sur une route divine.
La confusion s’installe progressivement alors qu’une question devient de plus en plus redondante : Flint et ses collaborateurs, en suivant les pistes qu’on leur donne, provoquent-ils les catastrophes qu’ils doivent justement empêcher ? C’est une possibilité, mais ne rien faire n’est pas non plus réellement une option envisageable.
On fera alors le tour du problème pour finalement se rendre compte que tout ceci n’est pas la cause d’un hasard et que la personne qui est derrière l’envoi des images pourrait bien juste manipuler son monde.
Paradox donne donc l’impression de vouloir poser des questions sur le pouvoir de chacun d’influer sur son futur, tout en finissant par remettre en doute chaque point de vue envisagé. La meilleure solution est probablement celle de Rebecca Flint : agir avant qu’il ne soit trop tard et poser justement les questions après. Enfin, cela tient jusqu’au moment où elle et tous ceux avec qui elle travaille se révèlent bien plus importants dans l’équation qu’on aurait pu le croire. À partir de là, les explications se font de plus en plus désirées et ne viendront pas.
Mérite-t-elle d’être oubliée ? À force de jouer avec tous les angles d’approches possibles autour de la question de départ, Paradox peine à trouver de la consistance. Cette saison en 5 épisodes n’est donc pas très bien équilibrée et privilégie l’action et le suspense immédiat pour éviter de livrer des réponses. Cela étant dit, si l’on ne cherche pas à trop comprendre, le divertissement se montre convenable, bien que souffrant par moment un peu trop des caractères versatiles de la majorité des personnages et de baisses de rythme occasionnelles dans la narration. Ce n’est ainsi pas mémorable, mais il y a de quoi réfléchir un peu et il n’y a pas de place pour l’ennui.