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Bilan de la saison US 2011/2012 par Thomas

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breaking bad 401 - Bilan de la saison US 2011/2012 par Thomas

Comme tous les ans, les membres de la rédaction de Critictoo font le point sur leur saison sériephilique américaine. Vous pourrez donc retrouver chaque jour de la semaine un nouveau bilan. Bonne lecture.

Meilleure nouveauté de la saison : Je dois avouer que cette saison a été très calme en nouveautés de mon côté, j’ai seulement commencé New girl, Smash et Touch, pas désagréables, mais loin d’être formidables non plus. Je vais dire Touch parce que Kiefer réussit à placer ici et là quelques Damnit, et ça me fait toujours un petit effet…

Meilleur drama : Boardwalk Empire ex-aqueo avec Breaking Bad. Un puissant souffle narratif a animé les deux séries, une histoire d’hommes, de vrais, faussement largués et définitivement maîtres du jeu. On m’a bien baladé. La première a encore beaucoup de choses à dire sur Nucky Thompson, la seconde termine bientôt son aventure avec Walter White. On sera tous en deuil d’un salaud dans 16 épisodes.

Meilleure comédie/sitcom : Parks & Recreation a trouvé une magnifique inspiration avec cette histoire de campagne municipale, toujours bien appuyée par les arrivants de la saison 3, Rob Lowe et Adam Scott. A l’heure ou Michael Scott à quitté son Office, Leslie Knope est indéniablement The man in charge.

Meilleur personnage (au masculin) : Vu mes séries dramatiques préférées, je vais réitérer : Nucky Thompson (Boardwalk Empire) donc, et Walter White (Breaking Bad), tous les deux au bord de la rupture et de la chute, mais au final, au contrôle de la situation comme personne. Deux magnifiques personnages, plus ambigus que jamais.

Meilleur personnage (au féminin) : Jessica Day (New girl). La série a encore beaucoup de défauts, mais je suis amoureux de Zooey Deschanel depuis trop longtemps pour ne pas lui donner ce titre. Mon jugement est complètement faussé sur ce coup-là…

Meilleur duo/équipe : Jake et Martin Bohm (Touch). Leur façon de communiquer est pour le coup une des meilleures idées du show, et la sincérité du père dans sa quête absolue de comprendre son fils est assez touchante.

Le personnage sous-exploité : Brittany S. Pierce (Glee). Alors que la saison 2 était tout à sa gloire et que toutes ses répliques étaient cultes, la saison 3 ne lui a pas du tout fait honneur. L’humour a bien manqué dans Glee cette année et l’absence globale de Brittany y est sans doute pour quelque chose.

Le personnage sur-exploité : Shane (The Walking Dead). La saison a été pénible surtout à cause de lui. Sa propension à être toujours en contradiction avec tout le monde était particulièrement fatigante, même si, à priori, il avait une bonne excuse d’être aussi désagréable. Raison de plus pour le buter plus tôt…

Meilleur acteur : Jack Davenport (Smash). L’acteur anglais a procédé à un véritable miracle en incarnant le personnage véhiculant sans doute le plus de clichés de la série (le metteur en scène séducteur, égocentrique et caractériel) pour en faire un homme plus subtil, aux répliques cinglantes et à l’aura assez fascinante. Chapeau.

Meilleure actrice : Zooey Deschanel (New girl). Oui je sais, Zooey interprète dans tous ses rôles la fille lunaire, un petit peu nerd, complètement fantaisiste et ultra romantique. Elle n’a pour l’instant pas délivré grand-chose d’autre. M’en fiche. Zooey : Je t’aime.

Meilleur épisode : Community – Basic Lupine Urology (3.17). Je n’ai jamais regardé un Law & Order en entier de ma vie, mais j’y ai saisi toute l’essence dans ces 20 minutes parfaitement maîtrisées de cet hommage (en aucun cas parodique) à la franchise. Il y a tout ce qui fait le sel de ces séries policières, des fausses pistes, des séances de tribunal, des interrogatoires… bref, du Community au sommet et un art de la référence à tomber. Le miracle dans tout ça : ils m’ont presque donné envie d’en regarder en entier.

Meilleur générique : Zooey Deschanel qui chante le générique de New girl ? Le meilleur générique est donc attribué à New girl. Zooey : je t’aime.

Meilleure soundtrack : Pour le coup, Smash a présenté une vraie ambition musicale (heureusement, me direz-vous) en proposant des chansons inédites vraiment dignes de Broadway, et très cohérentes avec l’univers de Marilyn Monroe, en plus d’une sélection pop assez exigeante (Snow Patrol, Florence & The Machine, Blondie…). Bon, il y avait Christina Aguilera aussi, d’accord…

Une scène inoubliable : Breaking Bad qui ose tout (c’est même à ça qu’on la reconnaît) en nous en calant en milieu d’épisode (j’ai oublié lequel) une séquence d’un quart d’heure en espagnol sur l’ascension de Gus. Ce serait presque The Sopranos au Mexique. Et aussi la scène de l’explosion de la chambre de Gus, avec ces dernières secondes… bref, plus ou moins toutes les séquences avec Gus dans Breaking Bad.

Une série qui s’est améliorée cette saison : Parks & Recreation. J’avais bien aimé la saison 3, mais encore une fois, la vie politique est entrée dans la série, et lui a mis un sérieux coup de fouet. Revigorant et brillant dans son décryptage humoristique d’une campagne électorale.

Une série qui s’est détériorée cette saison : Glee. Ça va devenir fatigant de la chroniquer. Pour la série aussi, le changement c’est maintenant, avec un départ d’anciens et une refonte partielle du cast. Pour le meilleur…

Une série qui devrait s’arrêter : Je l’ai déjà dit l’année dernière et comme je n’ai pas regardé cette saison je serais de mauvaise foi, mais les échos de How I Met Your Mother me confirme mon choix, et je répète : Stop à Ted Mosby et sa bande, on voudrait juste savoir qui est la mère et arrêter les frais.

Une série que l’on ne reprend pas l’année prochaine : Californication. À vrai dire, j’ai déjà arrêté puisque je n’ai pas regardé la dernière saison. Pas que la série soit devenue chiante (quoiqu’un peu, sans doute), mais elle ne me manque pas du tout, alors que je l’aime plutôt bien. Il est donc temps de passer à autre chose.

Une nouveauté que je n’aurais pas dû regarder jusqu’au bout : J’ai commencé trois nouveautés, et je leur ai trouvé assez de qualités pour me garder jusqu’au bout. Pour la saison 2, c’est par contre loin d’être gagné pour chacune d’entre elles…

Une série que l’on voudrait que plus de monde regarde : Community. Même si la saison 3 était particulièrement en dents de scie, le show reste le meilleur concentré de pop culture actuellement sur les écrans. SIX SEASONS AND A MOVIE !!!

Une série que l’on regrettera l’année prochaine : J’étais content d’apprendre que la saison 5 de Chuck était la dernière, car elle ronronnait pas mal. Mais voilà, maintenant qu’elle n’est plus, elle va clairement me manquer. Les références geeks, l’esprit potache, l’esprit de groupe également, car on sentait une vraie amitié entre les personnages (et les acteurs), bien plus que dans certaines comédies. Il y avait une simplicité et une sincérité chez Chuck à donner un divertissement efficace et pas racoleur. Bye-bye Team Bartowski.

Une série rattrapée cette année : BATTLESTAR GALACTICA. Je fais ENFIN partie de la communauté ! Plus sérieusement, c’est sans doute la série la plus ambitieuse que je n’ai jamais vu. La multiplicité des thèmes abordés, le réalisme avec lequel ils sont traités, les questions scientifico-philosophico-politico-religieuses qui sont posées… tout cela est renversant. BSG, c’est un grand barnum de pensées, de courants et de théories, mélangé à une belle volonté de faire de la vraie science-fiction qui claque, avec batailles dans l’espace, robots méchants ou gentils, planètes inexplorées et bien d’autres. Que du bonheur.

Dans un autre style, j’ai également découvert Flight Of The Conchords. Foutraque, bancale, inégale, mais jouissive, farfelue et particulièrement attachante. Pour les amateurs d’humour (et de chanson) décalé(e), FOTC est hautement conseillée.

Une série que l’on compte rattraper cet été : Once Upon a Time. D’un pitch très sexy, mais carrément casse-gueule, la série a réussi à convaincre, et les échos sont tous bons. Je vais regarder ça de plus près.

La réplique de la saison : « Damnit ! » Jack Bau… pardon Martin Bohm dans Touch.

Meilleur season/series finale : Je vais faire dans l’originalité : ex-aqueo toujours Boardwalk Empire et Breaking Bad. Les saisons ont été excellentes jusque dans leurs conclusions, et les dernières secondes de chacun de ces finals font de toute évidence partie de la mythologie des deux shows.

Bilan personnel

Parks and recreation saison 4 - Bilan de la saison US 2011/2012 par Thomas

Il a fait bon sur ma saison télé, mais pas forcément grâce au planning hebdomadaire. Certaines nouveautés me séduisaient au départ (Terra Nova, Pan Am, The Playboy Club…), mais comme elles n’ont pas su captiver le public, je ne me suis pas lancé. Bien m’en a pris. Même les séries qui ont eu le droit à des saisons entières (Alcatraz, Persons of Interest) qui m’attiraient pourtant n’ont pas eu assez d’arguments pour rentrer dans un planning (sur)chargé. J’en suis donc resté à mes valeurs sûres (ou celles que je croyais sûres) et aux « obligations » critictooiennes (c’est toujours un plaisir), tout en allant voir du côté des séries cultes. C’est plutôt donc du côté des rattrapages que j’ai profité de grands shows que sont Battlestar Galactica et Flight Of The Conchords. La première est aussi ambitieuse que la seconde est minimaliste, mais toutes les 2 réussissent leur pari : nous attacher profondément aux personnages. Prochaine étape dans mon grand voyage sériel, m’enfiler The Shield

Comme d’habitude, il y a eu beaucoup de déceptions et beaucoup d’enthousiasme. Là où The Walking Dead était vraiment sur la sellette, risquant de ne même pas passer l’hiver, la série a réussi à se recentrer un petit peu et à me tenir jusqu’au bout. Loin d’être parfaite et d’avoir corrigée ses nombreux défauts, je serai quand même là en octobre. De l’autre côté, Boardwalk Empire et Breaking Bad ont fait preuve d’une belle audace et ont confirmé leur statut.

Il y a aussi ces shows que l’on regarde en fin de saison, parce qu’on sait qu’on a le temps et que ces séries, moins importantes dans notre quotidien, font cependant partie de nos habitudes. En ce qui me concerne, elles s’appellent Fringe, Nikita, Game Of Thrones, 30 Rock ou Archer. Et puis South Park, parce qu’on ne parle pas assez de South Park, qui ne livre que 14 épisodes par saison, mais qui est toujours capable, en appliquant la technique du pire (du plus moche, du plus débile, du plus méchant) de fournir le meilleur. Une série culte à (re)découvrir en permanence.

Pour terminer, cette fin de saison et sa conclusion avec les upfronts disent quelque chose de très intéressant sur la situation des networks en ce moment. L’annulation massive de séries, la fin de House et de Desperate Housewives, l’arrêt programmé de succès critiques comme Fringe, Community ou 30 Rock et l’absence de grands hits (seuls Once Upon a Time et Persons of Interest semblent avoir les moyens de résister) indiquent une période d’incertitude assez significative. On est définitivement sorti de l’âge d’or, et c’est plutôt la disette pour ces grandes chaînes qui n’ont pas encore saisi nos nouvelles envies et l’enjeu de nos nouveaux modes de consommation. Le câble, qui affiche une santé de fer, doit se frotter les mains.

Pour terminer avec un mot sur ce qui se passe du côté de chez nous, il faut saluer l’arrivée de la comédie française au rayon des séries dont on peut être fier. Si Fais pas ci fais pas ça possède de nombreuses qualités, Kaboul Kitchen aura néanmoins placé la barre plus haut en proposant un divertissement ambitieux, polyglotte et impertinent. Les créateurs (et Canal +) auront prouvé que l’on peut être drôle dans un contexte qui ne l’est pas (du tout). Un casting haut de gamme, une belle intelligence dans le propos : Kaboul Kitchen pourrait bien devenir l’ambassadrice de notre savoir-faire hexagonal en terme de fiction. On ne s’en plaindra pas.