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Eleventh Hour abordait la science et ses dérives avec trop de simplicité

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Eleventh Hour Saison 1 - Eleventh Hour abordait la science et ses dérives avec trop de simplicité

Lancée en 2008 au sein la même saison que Fringe, qui s’intéressait aussi aux dérives scientifiques, Eleventh Hour se définit avant tout par le fait qu’il s’agit d’une production Jerry Bruckheimer. Dès lors, elle se présente comme un procédural classique avec un angle d’approche spécifique.

Remake américain d’une série anglaise au titre éponyme, Eleventh Hour se centre sur Jacob Hood, un brillant biophysicien qui travaille pour le FBI où il participe à des enquêtes de nature scientifique. Accompagné par l’agent Rachel Young, il est chargé d’empêcher les dérives de la science.

Se composant d’une saison de 18 épisodes, Eleventh Hour possède un concept de base offrant de nombreuses possibilités narratives dont l’exploitation est bloquée par le formatage de la série. L’aspect plus technique devient très vite un simple prétexte pour donner vie à des intrigues policières sans âmes. Des interrogations éthiques verront sans aucun doute le jour, mais le docteur Jacob Hood occupera une position neutre qui empêchera clairement d’ouvrir la porte à une quelconque discussion morale. Cela enlevait déjà une bonne couche d’ambigüité et les fins d’épisodes majoritairement heureuses se chargeront de ne laisser aucune place au doute. Cela en devient très vite agaçant, le sujet de base soulevant naturellement des questions qui ne peuvent être explorées dans de telles conditions.

Incarné par Rufus Sewell (bientôt dans The Man in The High Castle sur Amazon), Jacob Hood nous sert de guide, voire de professeur, pour bien nous expliquer les enjeux qui prennent place. Les scénaristes ont une approche très didactique et les échanges explicatifs entre Hood et sa collègue, l’agent Rachel Young (Marley Shelton), sont là pour fournir au téléspectateur toutes les informations dont il a besoin. Les acteurs eux-mêmes rencontreront des difficultés à crédibiliser ces moments qui sont souvent forcés. Cette volonté de prendre par la main ne fera alors que renforcer la nature formatée de la série.

Aseptisé autant dans son visuel que dans sa narration, Eleventh Hour se repose quasi intégralement sur ses interprètes. L’alchimie entre Sewell et Shelton est au départ l’un des plus grands atouts du show et les deux acteurs n’hésiteront pas à s’amuser de cela, donnant vie à des moments plutôt aguicheurs entre les deux personnages. Cependant, le jeu entre Hood et Young sera par la suite calmé (selon une volonté des producteurs), faisant alors ressortir la monotonie générale. Il faudra attendre plus d’une mi-saison pour que les routines mises en place soient légèrement modifiées avec l’introduction de l’agent Felix Lee (Omar Benson Miller). Ce dernier devient très vite un véritable atout, apportant une touche de fraicheur qui faisait sincèrement défaut et un regard inédit sur les affaires. Le show délivrera aussi plus d’action et possèdera dès lors un bien meilleur rythme. Cela n’est cependant pas suffisant pour passer outre des scénarios routiniers, mais le visionnage se montre au moins plus plaisant.

Dans son ensemble, Eleventh Hour se révèle donc être trop formaté pour se distinguer. Ne réussissant pas à exploiter pleinement son concept pour se démarquer des autres shows policiers, la série finit par se fondre dans le paysage. Si elle délivre tout de même quelques épisodes sympathiques, elle laisse au final trop indifférente pour mériter un véritable investissement quelques années après son annulation.

L’intégralité d’Eleventh Hour est en ce moment rediffusée sur 13eme Rue le dimanche soir.