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Flashback : Queer as Folk (US)

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Queer As Folk Saison 5 - Flashback : Queer as Folk (US)

Fiche Technique

Titre original : Queer as Folk
Titre traduit : Queer as Folk
Créateurs : Russell T. Davies, Ron Cowen & Daniel Lipman
Années : 2000-2005
Nombre d’épisodes : 83

Casting : Gale Harold (Brian Kinney), Hal Sparks (Michael Novotny), Randy Harrison (Justin Taylor), Peter Paige (Emmett Honeycutt), Scott Lowell (Théodore « Ted » Schmidt), Michelle Clunie (Melanie Marcus), Théa Gill (Lindsay Peterson), Sharon Gless (Debbie Novotny) & Jake Weatherall (Vic Grassi).

L’histoire : Dans la ville fictive de Pittsburg en Pennsylvanie se jouent les destins de cinq amis homosexuels, d’un couple lesbien et d’une « maman-ours », alors qu’ils affrontent les joies et les déceptions d’une vie forte en rebondissements.

Souvenirs

Queer as Folk était un peu le fruit défendu de ma jeunesse. À vrai dire, parce qu’elle n’était diffusée qu’à des heures tardives et sur des chaines câblées, tomber dessus était un peu comme rencontrer un vampire en pleine journée : quelque chose d’un peu incroyable et en même temps de terriblement effrayant. Ce qui m’a le plus attiré dès le départ était le côté interdit avec le fait de savoir que si mes parents me surprenaient devant un épisode, je risquais la punition. Et pourtant, j’avais presque fini par l’oublier…

Ce n’est en fait que bien des années après ce premier émoi que j’ai réellement découvert la série. Il ne m’était resté alors que cette extrême curiosité pour ce que j’avais pu entrevoir ainsi que le souvenir vivace de ce générique plein d’énergie.

Du coup, Queer as Folk, qu’est-ce que c’est ? Rien de plus qu’un drama américain, une adaptation de la série anglaise au titre éponyme de Russell T. Davies qui avait comme petit twist scénaristique de nous plonger au cœur de la communauté LGBT (Lesbienne-Gay-Bi-Trans). Tous les codes du genre y sont respectés avec des storylines qui ne diffèrent jamais de ce qu’il est possible de voir et il est vrai que sur ce point, la série est tout ce qu’il y a de plus banal. Pourtant, le show à ses raisons que la raison ne connait point.

L’une des forces majeures Queer as Folk est cet aspect sulfureux complètement assumé. Portant à controverse et expliquant ses diffusions toujours tardives ou sur des chaînes privées, elle ne se prive pas pour marcher sur la frontière entre le politiquement correcte et le téléfilm érotique. Les nombreuses séquences sont d’ailleurs parmi les premières à représenter un rapport homosexuel de manière aussi crue sur le petit écran. Le show fait preuve d’un courage qui en inspirera bien d’autres dans l’univers télévisuel.

Mais au-delà de ce parti pris, l’intelligence de Queer as Folk repose en grande partie sur les personnages qui jalonnent et forment le récit. L’idée de départ est de nous présenter le milieu homosexuel à travers les yeux d’un jeune néophyte qui – comme moi au départ – ne connait rien aux codes et vocabulaire de cet environnement. Il est alors presque impossible de ne pas s’attacher à son aventure, de ne pas se sentir pleinement intégré dans ce groupe d’amis aux caractères si différents, bien que parfois stéréotypés.

Leur évolution est d’ailleurs un exemple de ce qu’il est possible de faire d’un personnage télévisuel. Les années passent et comme dans la vie, les expériences façonnent le comportement. Chacun des protagonistes verra son univers se transformer, ses décisions lui apporter joie et tracas, pour arriver à un aboutissement plein de sincérité. Comme dans la réalité, les fins ne sont pas toujours heureuses et la magie d’Hollywood ne peut opérer que si l’on désire raconter un conte plus qu’une série de portraits. Je me rappellerais d’ailleurs toujours et avec beaucoup d’émotion de cette fin de série à la fois inattendue et complètement en accord avec les histoires individuelles.

Finalement, même si Queer as Folk est capable de satisfaire les plus fervents adorateurs des romances épiques, c’est en grandissant à son tour que l’on prend conscience d’une autre force du show : celle d’intégrer à l’intérieur de son divertissement des outils à la réflexion morale. Tous les thèmes abordés au cours de ces cinq saisons permettent aux spectateurs de se rendre compte d’une réalité bien présente. QAF, de son petit nom, n’est pas seulement un drama bien ficelé, c’est avant tout la voix de toute une génération et de tout un milieu qui n’attend que les plus curieux pour être entendu.