Film culte de son état, Heathers a indéniablement influencé bon nombre d’œuvres après sa sortie en 1989. Nous entrainant auprès de Winona Ryder et Christian Slater qui vont malencontreusement populariser le suicide dans leur lycée, cette comédie noire aux dialogues incisifs et colorés utilise l’écosystème scolaire des adolescents d’un établissement de l’Ohio pour faire un commentaire sur les inégalités sociales.
Le tout est très cynique, subversif et naturellement controversé, mais également étonnamment réjouissant à regarder. Sans surprise, les films pour ados n’étaient plus les mêmes après ça, la page John Hughes fut définitivement tournée.
Is that what you said, little Miss Voice of a Generation?
L’héritage de Heathers aurait pu s’estomper, mais son impact sur les jeunes de l’époque lui permet aujourd’hui, 25 ans après sa sortie, de refaire surface. Plus quelques lignes de dialogues tirés du scénario de Daniel Waters que l’on peut trouver ici ou là, ce sont à présent des références qui vont presque jusqu’au pillage en bonne et due forme.
Difficile en effet de retrouver Christian Slater dans Mr. Robot en train de nous délivrer de nouveau des tirades sur la libération des masses qui culminerait par l’explosion d’un bâtiment plein d’innocents sans avoir une impression de déjà vu. Il n’est bien entendu pas la nouvelle incarnation du jeune rebelle Jason Dean, mais le choix de l’acteur semble difficilement anodin ici – en particulier de par le fait que son rôle dans Pump Up The Volume apparaisse également avoir eu un impact sur le créateur de Mr. Robot.
You want to fuck with the eagles, you have to learn to fly.
Néanmoins, ce n’est rien comparé à Scream Queens. Si Heathers porte ce titre, c’est parce qu’il nous parle d’un groupe d’adolescentes qui sont toutes nommées Heather. Dirigée par Heather Numéro 1, ces filles populaires prennent un malin plaisir à maltraiter tout le monde, ne sorte qu’avec des garçons populaires et n’existent que pour se faire envier des autres. Difficile de passer à côté du parallèle avec les Chanel de Ryan Murphy qui sont clairement calqués sur les Heather et leur dynamique. D’autres références sont également terriblement évidentes :
Et n’oublions pas l’utilisation de « Que Sera Sera » dans l’épisode 3 qui est le thème musical de Heathers.
Bien entendu, si Scream Queens a démontré quelque chose jusque-là, c’est qu’elle avait peu à offrir en dehors de ses références. La parodie d’Orange Mécanique se terminant sur une touche de Monty Python and The Holy Grail était d’ailleurs l’un des points culminants de cet épisode 3, suivi de près par les clins d’œil à Halloween et Texas Chain Saw Massacre (et She’s All That !?!) qui ont été délivrés de manières plus ou moins explicites.
Certaines de ces influences étaient prévisibles, plus que celle d’Heathers dont le retour sur les devants n’est cependant pas une mauvaise chose, puisque le film reste extrêmement solide, que ce soit au niveau de son humour noir que de son propos. Quand on pense que FOX chercha à l’adapter en série il y a quelques années et qu’il est depuis devenu une comédie musicale, ce long métrage de Michael Lehmann n’a clairement pas fini de faire parler. Pour ce qui est de son impact sur les séries d’aujourd’hui, Scream Queens suggère qu’elle ne fait que grandir.