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Séries Quarry : un voyage violent et captivant dans l’Amérique des ’70s

Quarry : un voyage violent et captivant dans l’Amérique des ’70s

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Quarry Saison 1 - Quarry : un voyage violent et captivant dans l'Amérique des '70s

PeakTV - Quarry : un voyage violent et captivant dans l'Amérique des '70s À l’ère du Peak TV, Critictoo se lance dans un challenge « 52 semaines, 52 séries » en proposant une fois par semaine un retour sur une série terminée.

Il a récemment été annoncé que Cinemax allait arrêter de proposer des séries originales, une évolution s’inscrivant dans la stratégie de mise en place de la plateforme de streaming HBO Max. Durant la dernière décennie, la réinvention créative de la chaine a été chaotique, mais cela donna le jour à des shows qui n’auraient pas pu exister ailleurs, comme Quarry, un crime drama néo-noir se basant sur les romans de Max Allan Collins.

Développée par Graham Gordy et Michael D. Fuller, elle nous raconta l’histoire de Mac Conway (Logan Marshall-Green), un soldat qui revenait à Memphis après avoir combattu au Vietnam en 1972. Accueilli dans la controverse, incompris par sa femme (Jodi Balfour), il se retrouve isolé. Il peut néanmoins compter sur Arthur (Jamie Hector), son frère d’armes. Quand ce dernier accepte de travailler comme assassin pour un homme mystérieux se faisant appeler The Broker (Peter Mullan) et qu’il se fait tuer, Mac doit prendre sa suite et payer la dette de son ami.

Au départ, Quarry paraissait destinée à suivre un schéma assez rigide avec un contrat à remplir par semaine. Il ne faut pas longtemps pour réaliser que l’histoire de Mac sera bien plus complexe et feuilletonnante que cela. Il est un soldat qui tente de reconnecter avec un semblant de normalité. Du moins, la normalité selon le citoyen américain moyen, car pour lui la guerre est devenue ce qu’il y a de plus naturel.

La série développe ainsi quelques dilemmes moraux liés aux meurtres commandités par The Broker, mais c’est avant tout un show historique qui cherche à explorer les maux de son époque et ceux qui touchent les vétérans une fois que le combat est terminé. Certes, certains ont une résonnance contemporaine, mais l’immersion dans les années 70 est là pour remonter à l’origine d’un mal, celui qui affecte Mac et celui qui changea son pays.

L’ambiance générale est alimentée par une esthétique travaillée dans les détails. Des musiques à la mode aux références politiques, tous les épisodes foisonnent d’informations qui nous offrent une représentation des ‘70s dont la beauté est contrebalancée par une confusion et une violence qui a donc fini par redéfinir l’Amérique dans son ensemble.

Après avoir impressionné sur Banshee, le réalisateur Greg Yaitanes se chargea de la mise en scène de tous les épisodes, travaillant de concert avec l’équipe scénaristique pour développer une vision unique. Si chaque épisode nous livre systématiquement un plan-séquence notable, les scènes d’action sont toutes aussi intenses qu’efficaces et les passages au calme sont magnifiquement cadrés. Quarry ne ressemble à aucune autre.

Malheureusement, avec seulement 8 épisodes, Quarry envoute, mais ne fait qu’effleurer son potentiel. Cependant, s’il est regrettable que sa mythologie ait tout juste le temps de sortir de son état embryonnaire, cette unique saison possède au cœur de ses intrigues des figures iconiques — Buddy, un employé du Broker joué par Damon Herriman en tête — et des idées intéressantes qui ont donné au combat de Mac contre ses fantômes une saveur particulière.

Au terme de sa courte saison, Quarry laisse ainsi le sentiment qu’elle aurait pu en dire beaucoup plus. Malgré tout, il faut admettre que ce qu’elle a délivré était assez envoutant et imprégné d’une telle personnalité qu’il est difficile de ne pas apprécier ce qu’elle avait à offrir. Il n’y a donc peut-être pas eu de suite, mais la série mérite malgré cela d’être découverte, surtout qu’elle forme un tout cohérent et abouti qui se suffit à lui-même.


Vous pouvez découvrir l’intégralité de Quarry sur OCS.

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