C’est un été assez calme au rayon des séries que nous avons cette année. Il y a ainsi un peu plus de temps qu’à l’accoutumée pour rattraper des séries plus anciennes. Une chose est certaine, le planning est plus léger et les sériephiles savent comment remédier à cela… en regardant des séries à côté desquelles ils sont passés.
Par conséquent, comme nous l’avons déjà fait l’année dernière, nous avons pensé à la rédaction de Critictoo que le moment était opportun pour vous recommander quelques shows à voir (ou revoir) pour vous occuper durant cette période d’accalmie sérielle.
Pour être honnête, notre brainstorming ne fut pas le plus intense qui soit, puisque notre seul critère de sélection était que nous n’allions pas vous conseiller de vous lancer dans une série aussi populaire que Game of Thrones, Westworld ou encore The Walking Dead. Après tout, tout le monde vous les a probablement déjà recommandés et vous avez choisi de les regarder ou non.
Quoi qu’il en soit, voici nos suggestions et, si vous en voulez d’autres, vous pouvez vous inscrire à notre newsletter dans laquelle nous recommandons régulièrement des séries à voir.
The West Wing (Maxime)
À l’ère Trump et à l’heure des séries politiques portées par le cynisme et l’absurde, il est bon de se replonger dans le chef-d’œuvre d’Aaron Sorkin. The West Wing, au cours de ses sept saisons, est une série lumineuse, drôle, porteuse d’idéaux, mais jamais complaisante, toujours prête à se confronter à la réalité et au débat. Didactique, elle nous permet d’approcher à travers la présidence Bartlet un système politique complexe, mais aussi des personnages exceptionnels. Et bien sûr, The West Wing, c’est aussi le “walk and talk” dans les couloirs de la Maison Blanche, avec ses dialogues débités à la mitraillette. 7 saisons à aimer Josh, Donna, C.J., Toby, Sam et leurs collègues et à souhaiter, surtout aujourd’hui, avoir Jed Bartlet à la tête des États-Unis.
Galavant (Ilona)
De temps en temps, des producteurs de toute évidence inconscients croient en des projets totalement fous. Comédie musicale chevaleresque à l’humour potache, Galavant était clairement de ces séries qui n’auraient jamais dû voir le jour. Et pourtant, cette parenthèse enchantée est une réussite. À la fois bien écrite, drôle et d’une qualité musicale insoupçonnée, avec des chansons qui oscillent entre l’agréable et l’incroyable, elle se paie le luxe d’avoir un casting séduisant et talentueux.
Le presque inconnu Joshua Sasse incarne un très convaincant chevalier rêveur et idéaliste qui parcourt les cinq royaumes pour sauver sa bien-aimée Madalena (Mallory Jansen) des mains du terrible roi Richard (le génialissime Timothy Omundson). Durant sa quête, il croisera la route de la téméraire princesse Isabella (Karen David) avec qui il formera un duo tout à fait charmant.
Décomplexée et rafraîchissante, Galavant, c’est 18 petits épisodes de bonne humeur, idéale pour cet été !
The Shadow Line (Nicolas)
Une mini-série sombre, dure et avec des acteurs absolument impressionnants (Chiwetel Ejiofor, Christopher Eccleston, Stephen Rea ou encore Tobias Menzies), The Shadow Line est la série parfaite pour passer un bon moment cet été. Plus sérieusement, si la plongée dans le monde de la police, de la drogue, ne possède pas forcément un potentiel estival, The Shadow Line reste une des séries des plus fouillées et exigeantes qui existent, encore aujourd’hui. Courses poursuites d’anthologie, dialogues écrits au fusain, mais surtout une étude quasi anthropologique des personnages qui peuplent les univers de la drogue et de la police — à première vue très différents, mais qui possèdent des codes communs —, la série nous fait entrer dans un monde violent. Un monde que l’on ne connaît pas, que l’on observe pendant un temps, et que l’on quitte à la fin de la série. Mais qui restera pendant longtemps avec nous.
Brotherhood (Carole)
En son temps, Brotherhood était un peu la The Wire de Showtime, c’est-à-dire que personne ne la regardait. Inspirée par les frères Bulger du Massachusetts, cette création de Blake Masters nous relate l’histoire des deux frères Caffee à Rhode Island qui évoluent dans deux sphères à la fois opposées et similaires. Tommy (Jason Clarke) est un politicien local. Michael (Jason Isaacs) est un gangster lié à la mafia irlandaise. Entre dévotion pour la famille, corruption lancinante, possibilité d’avenir et destruction du bonheur, la construction est lente, mais subtile. Tout est à l’image des deux frères au cœur du show, distants et inextricablement liés, où personne ne gagne vraiment. Au cours de ses trois saisons qui forment un tout, Brotherhood impose avant tout une moralité pernicieuse, des âmes troubles et une oppression rarement relâchée.
Avatar le dernier maître de l’air/La légende de Korra (Cyril)
Ne vous arrêtez pas à l’adaptation lamentable de M. Night Shyamalan, Avatar, le dernier maître de l’air est un véritable bijou dans l’univers de la série d’animation. Créée par Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzko, la série suit les aventures de Aang, jeune garçon d’une tribu disparue, capable de contrôler les éléments. Accompagné par Katara et Sokka de la tribu de l’eau du pôle Sud, Aang doit parcourir le monde pour maîtriser ses dons et combattre la menace représentée par l’empire du feu.
Bien que ciblée jeunesse, la série possède tous les éléments d’une recette réussie : narration solide, personnages attachants et une réalisation sublimée par le travail d’animation. Entre l’humour et des thématiques plus fortes à propos du passage à l’âge adulte, d’héroïsme et d’amitié, mais surtout de comment vivre ensemble malgré nos différences, la série a de quoi ravir petits et grands tout au long de ses trois saisons. La légende de Korra poursuit l’aventure auprès d’une nouvelle avatar, mais change son propos pour se concentrer sur un message plus mature, avec l’émergence d’un groupuscule qui souhaite éradiquer tous les maîtres des éléments. Là encore, la série se démarque par son travail impeccable autour de deux saisons trépidantes, capitalisant sur la mythologie établie, et offre une conclusion satisfaisante à l’ensemble de cette œuvre à ne pas manquer.
The Durrells (Aline)
Voilà maintenant 3 saisons qu’ITV nous emmène en vacances en compagnie de la famille Durell ! Adaptée de la Trilogie de Corfou du naturaliste Gerald Durrell, la série raconte l’installation sur l’île grecque d’une veuve anglaise (Keeley Hawes) et de ses 4 enfants dans les années 30.
The Durrells nous plonge dans un univers dépaysant au charme suranné. On se laisse séduire par la beauté sauvage de l’île, les extravagances de la famille et le contraste culturel entre Grecs et Anglais. Il s’agit du genre de série dont on aime l’atmosphère et pour laquelle on apprécie de passer du temps en compagnie de ses personnages, plus que pour son intrigue en elle-même.
Une série carte postale vintage à découvrir et dont je me réjouis déjà du renouvellement pour une 4ème saison.
Alpha House (Fabien)
The West Wing est connue pour son idéalisme, Alpha House n’est simplement pas connue. C’est vraiment regrettable, car cette satire politique – produite par Amazon Prime Video mais inédite sur le service en France – possède un excellent casting, est hilarante et n’a peur de rien.
Scénarisée par Gary Trudeau (Tanner 88), cette comédie Amazon nous entraine dans le quotidien de 4 sénateurs républicains qui sont colocataires à Washington. Entre errances dans les couloirs du Capitole, le restaurant, la maison, sur les routes pour rallier les votes ou en zone de guerre, Alpha House nous convie à un voyage dépaysant dans la vie de ces politiciens américains. Avec eux, quand il n’est pas question de se faire réélire, il faut discuter législations et satisfaire les demandes des électeurs, mais surtout, celle d’un parti républicain qui semble avoir perdu pied avec la réalité.