Cet automne, Vikings entrera dans sa cinquième saison, la première sans Ragnar Lothbrok (Travis Fimmel). Il serait alors facile de voir ce qui vient comme étant le départ d’une nouvelle série, un spin-off sur la génération suivante, celle qui a été forgée par les actes du héros qui fit vibrer les 4 premières saisons de la série de Michael Hirst.
Même après quelques épisodes sans lui, Ragnar était toujours présent jusqu’aux dernières images de la saison 4. Il vivait à travers ceux qui lui ont survécu, témoignage de la force de ce grand personnage mythique. Il ne faudrait en effet pas oublier que ce que Vikings nous délivre n’est pas la réalité. D’ailleurs, trop peu est véritablement connu sur ces guerriers nordiques et différentes sources n’arrivent pas nécessairement à se mettre d’accord.
Travis Fimmel n’avait pas de modèle sur lequel construire son interprétation de ce fermier qui osait rêver d’un nouveau monde et qui devint le roi qui donna à son peuple un futur ouvert vers l’extérieur. En faisant ça, il remodela l’Europe et plus encore.
Néanmoins, ce que la série nous a offert, ce n’est pas une exploration du futur, mais bien une plongée dans un passé et une culture fascinante. Ragnar Lothbrok était plus qu’un visionnaire, il était le véhicule qui nous emmena dans un voyage violent et plein de merveilles.
Durant ces 4 premières saisons, Vikings a en effet été aussi bien un divertissement mêlant suspense et action qu’une plongée dans différentes cultures qui s’entrechoquaient. La première saison était par ailleurs très didactique. Un peu trop pour que le potentiel du récit soit pleinement exploité. Il était toujours question d’expliquer les traditions du peuple viking et, à travers le regard du chrétien Athelstan (George Blagden), nous découvrions ce monde parfois étrange avec, en son cœur, cette figure grandissante qu’était Ragnar.
C’est indiscutablement la manière avec laquelle Athelstan voyait Ragnar qui modela la série en elle-même. D’ailleurs, la relation entre les deux personnages ne fut pas centrale à l’histoire sans raison. On peut même dire qu’elle était devenue la colonne vertébrale de Vikings jusqu’à un certain point. Comme Ragnar lui-même, cette connexion avec Athelstan resta présente jusqu’au bout. Nous la perdons elle aussi à présent.
Ces quatre premières saisons forment ainsi un tout assez complet qui s’articulait autour de ce personnage au parcours finalement très romanesque. De l’inconnu à la légende, en passant par les années de doutes, des succès aux premiers échecs, des amours aux trahisons, Ragnar Lothbrok apporta tout ce qu’une bonne histoire de ce genre se doit d’avoir. Il savait même injecter de l’humour pour contrebalancer le drame.
Vikings n’est pas terminée, mais elle ne sera plus jamais la même. Elle doit se réinventer, mais ne doit pas essayer de continuer à marcher dans les pas de Ragnar, car ceux-ci sont trop difficiles à suivre. Le temps de passer la torche est arrivé et, si la nouvelle génération suit les rêves dictés par leur ainé, c’est sans lui qu’elle doit avancer désormais.
Dans ce sens, il y a de quoi être intrigué, car Ragnar a toujours su rendre curieux. Néanmoins, son aventure est belle et bien terminée et si ces quatre premières saisons n’ont pas été qualitativement parlant homogènes, elle reste cohérente dans l’histoire qu’elles ont offerte. Celle qui définissait Vikings.
